Les Nouvelles Plaies d'Égypte : Secrets de Giza

9 ème Plaie : L'Affaire du Supposé Cartouche de Khéops

Aujourd'hui, nous allons détailler une autre découverte de l'équipe de Vyse. Cette découverte est aussi d'une importance considérable. Néanmoins, elle entre en complète contradiction avec la première. En effet, c'est elle qui permet, encore de nos jours, à une égyptologie orthodoxe, par trop aveugle ou complaisante, d'imputer la construction de la Grande Pyramide au Pharaon Khéops. Par voie de conséquence cette découverte a permis d'arrêter la date de la construdion de la pyramide à environ 2500 ans Av. J-C..

Nous allons voir que cette datation est en réalité très discutable. Nous montrerons aussi comment les responsables évitent de parler de certains détails extrêmement importants. Ces omissions répétées visent une fois de plus à faire croire au public que ce monument est beaucoup plus récent qu'il ne l'est en réalité.

L'AMBITION DU COLONEL VYSE

Le colonel Howard Vyse (1784-1853)
arrive en Égypte en 1835. En 1836, il commence ses recherches à Giza avec son équipe d'ingénieurs parmi lesquels on compte l'excellent John Shae Perring mais aussi le beaucoup plus controversé J.H. Hill dont les méthodes de fouilles à coup d'explosifs à l'intérieur de la Grande Pyramide ont fait couler beaucoup d'encre... Vyse vient de faire creuser en vain le sol dans la chambre dite de la Reine, en face de la fameuse niche. Ses hommes n'ont rien trouvé. Aucun trésor, juste un vieux panier bien décevant... Toutefois, quand on y pense, cette trouvaille dans une pièce aussi stratégique que la chambre de la Reine n'est pas dépourvue d'intérêt. Sa datation au carbone 14 pourrait en effet donner une bonne indication de "l'âge minimum" de la pyramide. Il est curieux de constater que de nombreuses découvertes de ce genre n'ont jamais été analysées. Certaines ont d'ailleurs disparu comme par enchantement. De fait, la première question qui se pose à propos de ce panier est où se trouve-t-il aujourd'hui ? Probablement a-t-il été "oublié" dans les caves d'un certain musée...
Quoi qu'il en soit, voici nos anglais bien déçus. Il faut savoir qu'une concurrence exacerbée règne sur Giza entre les équipes de chercheurs. Les italiens, le Capitaine Caviglia et Giovanni Benzoni font au même moment découvertes sur découvertes ce qui provoque l'admiration des foules, et aussi et surtout le ravissement des investisseurs. L'honneur Britannique est donc en jeu ! Vyse, qui descend d'une grande famille de militaires, veut faire une découverte extraordinaire, une découverte qui marquera l'histoire et qui "fera date". Il se met alors en quête des chambres secrètes dans la Chambre dite du Roi. Dans son journal, il écrit qu'il espère trouver une chambre funéraire aux alentours de la cavité dite de Davison. Toujours cette erreur des débuts de l'égyptologie, erreur qui malheureusement perdure aujourd'hui, et qui veut que la pyramide soit un tombeau. Rappelons cependant qu'on n'a jamais trouvé à l'intérieur la moindre momie contemporaine de leurs construction, ni aucune véritable chambre funéraire... Vyse s'employa donc à cette ambitieuse mais vaine recherche entre le 30 mars et le 27 mai 1837.

DÉCOUVERTE DES CAVITÉS

Il trouve d'abord une fissure, au-dessus de la chambre du roi, dans la cavité découverte par Nathaniel Davison en 1765. Cette cavité ne comporte aucun hiéroglyphe et apparaît complètement scellée. Vyse fait insérer un roseau de trois pieds dans la fissure sans rencontrer d'obstacles. Il en déduit la présence d'une autre cavité juste au-dessus. Comme le granit est trop dur, il fait parler la poudre à fusil et se fraye un chemin de façon expéditive ! C'est ainsi qu'il trouve la cavité dite de Wellington. De la même façon, il trouve un peu plus tard la cavité dite de Nelson puis une 4ème cavité dite de Lady Arbuthnot's. Enfin, il met à jour une 5ème et dernière cavité dite de Campbell, baptisant ainsi à l'anglaise chacune de ses découvertes.
Avant d'aller plus loin, il me faut détailler certains aspects du plafond de la chambre dite du roi et de ces cavités appelées plus communément "Chambres de décharge" (<-). Ces cavités ont été ainsi baptisées car elles sont supposées alléger le poids des tonnes de pierres qui pèsent sur le plafond de cette fameuse chambre. Il y a en effet au-dessus du plafond de la chambre 38 blocs pesant chacun 50 à 80 tonnes. Et au-dessus de ces 5 cavités, il y a un pignon de calcaire, énorme chevron, positionné pour répartir le poids vers les murs Sud et Nord de la chambre du roi. La théorie prétend donc que ces chambres de décharges sont là pour éviter que le plafond de la chambre ne s'effondre. Toutefois, il faut savoir que les architectes et ingénieurs d'aujourd'hui ne sont plus d'accord avec cette définition des "chambres de décharge". En effet, si vous regardez la chambre dite de la reine composée pourtant de pierres moins solides, vous ne trouvez pas de chambres de décharge pour compenser le poids qui pèse sur le plafond. Alors ? L'ingénieur allemand Rudolf Gantenbrink qui a travaillé dans la Grande Pyramide durant de longs mois, dit que les partisans de cette thèse de chambres de décharge "n'ont pas la moindre idée des réalités techniques" ("have flot the slightest idea about technical realities"). Je dois dire que je suis bien d'accord avec lui. J'ai d'ailleurs eu maintes fois l'occasion de faire visiter les lieux à des spécialistes de la construction et ils sont tous d'accord avec Gantenbrick. Ainsi, selon les architectes et ingénieurs d'aujourd'hui, les poutres de pierre du plafond de la chambre du roi, et qui dévient 50 % de la masse vers l'horizontal, auraient poussé l'extrémité Sud de la Grande Galerie s'il n'y avait pas eu ces chambres de décharge.
Regardez bien le schéma (->). D'après ces spécialistes ce serait donc pour éviter l'effondrement de la Grande Galerie que ces cavités auraient été conçues. C'était une façon ingénieuse de surélever le "toit" de la Chambre du Roi de 15 pieds au-dessus de celui de la Grande Galerie. En bémol à cette nouvelle théorie, nous sommes cependant quelques-uns à penser qu'il aurait suffit, pour éviter ce problème, de construire la chambre dite du Roi un tout petit peu plus au Sud. De fait, s'il n'y avait eu ici que des raisons et contraintes architecturales, il aurait suffit simplement d'éloigner un peu la chambre de la Grande Galerie. Ce faisant, l'édification des chambres dites de "compensation" aurait ainsi pu être évitée. C'est donc que d'autres motivations ont présidé à l'édification et à l'agencement de l'ensemble de toutes ces structures. C'est d'autant plus vrai que - de mon point de vue - il est absolument impensable que les maîtres architectes des anciens égyptiens n'aient pas pensé à tout cela dès la planification de la construction de cette pyramide. En effet, l'acheminement, depuis les carrières de granit d'Aswan à plus de 800 km de là, des 2000 à 3000 tonnes de pierres supplémentaires nécessaires à la construction de ces cavités demandait à lui seul une grande préparation. Pour moi et pour d'autres d'ailleurs, ces cavités avaient donc une autre fonction moins prosaïque. Nous en reparlerons plus loin et dans un autre article.

DÉCOUVERTE DES GRAFFITIS

Comme je l'ai souligné auparavant, il n'y a absolument aucun hiéroglyphe dans la chambre dite de Davison découverte par un autre que Vyse ainsi d'ailleurs que dans toute la pyramide. La Grande Pyramide est nue de toute inscription, ou même de toute peinture, de toute fresque, sauf, et il est important de le souligner, dans les quatre cavités au-dessus de celle de Davison, c'est-à-dire dans celles découvertes par l'équipe de Vyse. Une telle exception aussi curieuse que soudaine fera naturellement beaucoup jaser. La suspicion est d'autant plus grande et légitime que cette chance exceptionnelle sourit justement à une équipe en perte de vitesse subissant la pression d'investisseurs mécontents exigeant des résultats au plus vite.
Fâcheuse circonstance, n'est-ce pas ? C'est donc au moment le plus désespéré que la providence sourit enfin à Vyse lequel découvre alors des hiéroglyphes avec des cartouches (les cartouches entourent les noms de personnes ou de dieux) dans plusieurs des cavités mises à jour. Plus encore qu'à des hiéroglyphes, ces inscriptions s'apparentent en fait à des graffitis de ceux que les ouvriers inscrivent sur des pierres choisies, dans les carrières ou les chantiers, pour en déterminer le sens, l'emplacement, ou encore le nom des chefs d'équipe.
Dès la deuxième cavité, celle de Wellington, Vyse trouve ainsi ces fameux graffitis. Il y a d'ailleurs un fait que beaucoup de gens ignorent au sujet de cette cavité quand Vyse y progresse la première fois, le sol est couvert d'une épaisse poudre noire. En l'analysant un peu plus tard, il découvrira qu'il s'agit de résidus importants d'insectes morts. Or je vous le rappelle, cette cavité était complètement scellée. Si elle n'a jamais était ouverte depuis sa construction, alors on est en droit de penser que la datation au carbone 14 de cette poudre aurait été fort utile pour en savoir plus sur la date de la construction de la Grande Pyramide. Ne croyez-vous pas ? Et quand bien même des insectes se seraient introduits par une fissure au cours des siècles, dans ce cas on aurait différentes époques sur différents insectes, ce qui est encore plus intéressant pour la démonstration d'une datation. Mais devinez ? Rien n'a été fait, et cette poudre à l'heure actuelle est parfaitement introuvable... Si vous lisez ces chroniques depuis un moment cela ne vous étonnera pas. Une fois de plus des éléments importants sont ignorés ou disparaissent. Toujours est-il que dans le journal de Vyse à la date de sa description de sa première visite dans la cavité de Wellington, il n'est fait aucune mention des dits graffitis. Vyse n'en parlera que dans la page du jour suivant, après avoir fait venir du monde pour témoigner de sa découverte...

On découvre également des graffitis dans la cavité de Nelson (->) et Vyse découvre personnellement ceux de la cavité de Lady Arbuthnot le 10 mai 1837.

Enfin, l'équipe trouve de nouveaux graffitis dans la dernière cavité, celle de Campbell (<-) mise à jour le 27 mai 1837.
C'est notamment dans celle-ci que les cartouches Khnum-Khuf (<- Le cartouche Khufu qui apparaît sur le mur Sud près du plafond, dans la chambre de Campbelt), (on les trouve également dans Arbuthnot) et Khufu apparaîtront sur le mur Sud près du plafond.
Plus encore que tous les autres (trop ?) nombreux graffitis, ces inscriptions feront couler beaucoup d'encre.

À titre personnel, je n'ai jamais vu autant de graffitis de maçons concentrés sur une si petite surface. Pourtant j'ai visité en profondeur tout le plateau de Giza, durant des mois entiers et au cours de nombreuses années, des dizaines de pyramides et de mastabas. J'ai vu quelques graffitis, notamment à Dashur, mais ils ne sont pas si fréquents et la plupart du temps se résument à un trait d'encre rouge et un nom d'équipe ou un chiffre.
Or nous trouvons là "Khnum" qui signifie "le dieu Khnum" et "Khuf" qui se traduit par "il me protège". Nous avons donc dans un cartouche : "Le dieu Khnum me protège" et dans un autre cartouche "Khufu" qui signifie "Khéops" dans sa dénomination grecque. Mais, et c'est là que tout se complique, ce Khufu (Khéops) est inscrit avec - n'en déplaise à certains - une terrible faute d'orthographe si on se réfère aux dessins reportés par Vyse et son équipe. En fait, on trouve le nom écrit sous différentes formes, différentes orthographes et dénominations, mais toujours avec des fautes ! On en dira ce qu'on voudra, mais il est tout de même regrettable de constater que les seules inscriptions jamais découvertes dans la Grande Pyramide soient justement "bourrées" de fautes d'orthographe !...
On trouve le Kh de Khufu parfois avec un point au milieu d'un cercle (dans ce cas on lit Ra ou Re mais pas Kh), une autre fois avec deux traits au milieu d'un cercle, et une autre fois avec une espèce de croix ou gribouillis dans le cercle... mais jamais écrit de la bonne façon, c'est-à-dire avec trois traits horizontaux dans un cercle.
C'est comme Si l'auteur ou les auteurs de ces graffitis étaient dyslexiques, désinvoltes et brouillons ou carrément incultes... Or, il est inconcevable que des Égyptiens anciens, fussent-ils maçons, aient pu écrire le nom de leurs pharaons avec une faute d'orthographe. Le niveau d'éducation était très élevé en Égypte et une erreur pareille aurait représenté une atteinte à la personne même du pharaon, un véritable sacrilège. C'est pourquoi, de telles inscriptions n'auraient pu subsister bien longtemps. Or, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, c'est en s'appuyant sur la présence de ces graffitis que l'Égyptologie a attribué la construction de la Grande Pyramide au pharaon Khéops. C'est là le seul fait concret retenu comme preuve. Ne trouvez-vous pas cela particulièrement léger et inconsistant ? Tout cela sans tenir compte du mode de construction tout à fait spécial du monument. Je vous rappelle que la Grande Pyramide est sans pareil dans tout Giza, son mode de construction n'est égalé nulle part, la technologie utilisée inconnue à ce jour, et surtout, malgré les thèses les plusvariées, on ne sait toujours pas à quoi elle servait.

UN IMBROGLIO ÉGYPTOLOGIQUE

Ce qui vient encore compliquer l'histoire c'est que nous avons désormais des photographies modernes de ce même cartouche problématique, et qui apparemment ne correspondent ni à celui qu'a trouvé et reproduit Vyse dans son rapport, ni à celui qui figure dans le rapport de son contemporain Samuel Birch, spécialiste des hiéroglyphes au British museum et traducteur anglais du livre des morts (15 ans après le déchiffrement de la pierre de Rosette par notre génie national Jean François Champollion).
Regardez donc le dessin (à droite) de Vyse effectué d'après son relevé et sa copie dans son journal, et comparez le avec une photo actuelle (cercle avec 3 traits horizontaux ou plutôt deux traits horizontaux et un point "déguisé" en trait au milieu ! Trouvez-vous qu'il s'agit vraiment du même hiéroglyphe ? Moi pas, et je ne suis pas le seul.
Le point central dans le cercle (Ra) était-il sur le hiéroglyphe d'origine ? Quelqu'un, bien des années plus tard, s'apercevant que Khéops ne s'écrit pas comme ça, aurait-il ajouté trois traits horizontaux pour que cela devienne vraiment Khéops ? Certains le pensent et l'écrivent... En haut, grossissement du dessin de Vyse. En bas, le dessin que l'on trouve actuellement sur les murs. La comparaison est surprenante, non ?

Quelqu'un a pu avoir l'idée de corriger le cartouche trouvé dans la cavité Campbell pour le rendre en quelque sorte plus "orthodoxe". N'oublions pas que pendant de très longues périodes, l'accès aux cavités était totalement interdit et particulièrement dans les années 90.
Personnellement, j'ai eu la chance de pouvoir m'y rendre. J'ai donc pu observer de mes yeux les inscriptions et elles étaient exactement telles que Vyse et Birch les avaient notifiées dans leurs rapports... Curieux, non ?
Nous nous trouvons donc devant deux soupçons :
1) Une "correction" effectuée sur les inscriptions originales dès l'époque de Vyse, ou même un faux intégral.
2) Une autre "correction" possible au 20ème siècle. Et là les photos parlent d'elles-mêmes, je ne ferai pas davantage de commentaire.
Énormément d'auteurs et d'experts ont contesté l'honnêteté de Vyse, pour plusieurs raisons :
a) Parce que deux mois auparavant la découverte de Vyse, son rival le capitaine Caviglia avait trouvé des inscriptions à la peinture ocre en "magrah" sur des blocs de pierres dans des tombes autour des pyramides. Comme le vous l'ai dit, c'était une coutume des ouvriers de l'Ancien Empire pour différencier et placer les blocs. Or, les inscriptions découvertes par Vyse sont écrites avec la même encre rouge qui était encore utilisée à son époque en Égypte et qui l'est d'ailleurs encore aujourd'hui. Des mauvaises langues trouvent qu'il aurait pu s'en inspirer et que c'est une coïncidence étrange.
b) D'autres encore soulignent qu'il est curieux que l'on ait découvert ces inscriptions nulle part ailleurs que dans les cavités découvertes par Vyse.
c) Au jour de la découverte dans le journal de Vyse il n'est fait aucune mention des inscriptions.
d) Dans son expertise publiée en 1839, Samuel Birch souligne bien que les inscriptions trouvées par Vyse ne sont pas des hiéroglyphes à proprement parler mais une sorte de semi-hiératique linéaire, une sorte de sténo qui n'apparut en Egypte que vers le Moyen Empire, c'est-à-dire au moins 1000 ans après la fameuse 4ème dynastie, celle de Khéops. Ceci dit pour être juste, au jour d'aujourd'hui on sait que cette sténo pouvait exister même avant Khéops selon par exemple les travaux actuels de recherche de l'égyptologue Adelheid Schlott ("Scrift und Schreiber im alten Agypten") où elle décrit le développement de "sténo" dès la 3ème dynastie), cela Birch ne pouvait le savoir à son époque. Mais cela confirme que nous sommes bien face à des graffitis de toute manière.
e) Autre élément qui fait douter de Vyse. Les seuls livres sources disponibles sur l'écriture hiéroglyphique à son époque sont "Materia Hieroglyphica" de Sir John Gardner et Wilkinson datant de 1823 et "Voyage de l'Arabie Petree" par Leon de Laborde. Or, tenez-vous bien, la même faute d'orthographe se trouve sur le nom de Khéops dans ces deux ouvrages. Ils l'écrivent avec un point dans le cercle qui signifie en réalité Ra et non Kh.
f) Aussi bien Birch que des égyptologues de renom comme Carl Richard Lepsius, Sir Flinders Petrie ont été très dérangés par le nombre de fautes et d'exceptions que l'on trouve dans ces inscriptions à tel point que l'on n'en a jamais trouvé de telles en 4.000 ans d'écriture hiéroglyphique ! De plus on trouve des noms hybrides de pharaons comme l'expression : "Khnum Khufu", or, manque de chance, on sait aujourd'hui que cette expression désigne le frère de Khéops : Chéphren. Même notre Gaston Maspéro national s'en est offusqué. Citons-le : "L'existence de deux cartouches Khéops et Khnem-Khufu au même endroit a causé beaucoup d'embarras chez les égyptologues". Sir Flinders Petrie suggéra même que ces cartouches étaient probablement des noms de Dieux et non pas des noms de personnes.

À présent, je vais vous dire ce que je pense de cette affaire. Je ne crois pas que Vyse ait falsifié ou inventé les graffitis, et ceci pour plusieurs raisons. D'abord Vyse n'était pas l'horrible personnage décrit par le chercheur Zacharia Sitchin pour conforter sa thèse du faux total. En 1953, le journaliste Léonard Cottrell retrouva les descendants de Vyse ainsi que le Général Sir Richard Howard Vyse. Celui-ci confirma que Vyse avait été le mouton noir de la famille parce qu'il avait refusé la carrière militaire lui préférant l'archéologie, ce qui avait fait scandale dans sa famille d'illustres militaires. Il n'était pas du tout la tête brûlée décrite par certains, mais bien plutôt un bon père de famille de trois enfants, plutôt rêveur, artiste, et qui détestait tout conflit. Si Vyse avait un défaut, il tient plutôt au fait qu'en bon aristocrate, il se rendait dans la Grande Pyramide un peu comme dans un salon. Il donnait des ordres, disparaissait puis revenait à la façon d'un mondain. Or, ce genre de comportement était tout à fait propice pour qu'une personne de son équipe se permette de perpétrer quelques malversations à son insu ou en son absence.
On peut imaginer que les commanditaires et financiers de Vyse pouvaient avoir un "homme à eux" dans l'équipe, infiltré pour surveiller Vyse, et le cas échéant, pour "faciliter des trouvailles" si celui-ci ne trouvait rien au bout de plusieurs mois. Sans aller jusque-là, certains membres de l'équipe auraient pu, face à des investisseurs qui menaçaient de tout abandonner, prendre cette initiative, sans en aviser Vyse, afin de pouvoir gagner du temps et poursuivre les recherches.
Comme je vous l'ai déjà dit, il y a trop d'inscriptions. J'ai interviewé des "fellahs", descendants de ceux qui servaient d'ouvriers aux anglais. Ils m'ont confirmé que Vyse, dans un comportement tout ce qu'il y a de plus aristocratique, avait la réputation de laisser tout le monde travailler, d'aller prendre son thé, et de revenir inspecter les travaux bien plus tard. Selon moi il est d'ailleurs exclu que les inscriptions soient toutes fausses. Il y a certes des ajouts et des corrections, mais il y a aussi des graffitis d'origine, et c'est cela qui apporte d'ailleurs tant de confusions dans cette affaire. De fait, des inscriptions côté Nord, dans la cavité Arbuthnot et dans Campbell, sont partiellement cachées derrière des blocs de granit où elles ont l'air de continuer. Cela tend à montrer qu'elles datent bien de la construction de la pyramide. Il se trouve que ce sont justement des graffitis sans cartouches et sans grand intérêt. Un autre élément tend à confirmer l'authenticité de ces inscriptions. En effet, le Dr Robert Schoch a décelé la présence de cristaux minéraux en précipitation sur ces mêmes graffitis. Or, c'est un processus qui prend des siècles à se former. Cependant, cela ne concerne pas les inscriptions qui portent le soit disant nom de Khéops.
Ainsi nous avons des inscriptions qui ne sont pas des hiéroglyphes à proprement parler, et qui sont des graffitis à 100%. Certains d'entre eux ont éventuellement été ajoutés puis modifiés. Il n'y a donc rien dans tout cela qui prouve de façon certaine que la Grande Pyramide date de Khéops.
D'autre part des chercheurs actuels ont découvert que certains cartouches de la 4ème Dynastie (époque Khéops) ont pu être utilisés par la suite comme des symboles sacrés identifiant différents courants religieux. Un chercheur, William Fix découvrit même que le cartouche représentant Khéops était utilisé comme un charme, un peu à la façon d'une croix. C'était une protection qu'on écrivait sur la pierre. Ce chercheur est aussi l'auteur de l'hypothèse selon laquelle les noms : Khnoum, Khufu, Souphis, Khnoubis, Chnouphis, Tehuti, Thoth, (Mercure), Enoch, Hermes dénomment la même personne. Ce qui me paraît très pertinent. N'oublions pas que selon les traditions c'est Thoth-Hermes qui aurait fait construire la Grande Pyramide et certains vont jusqu'à dire que la Grande Pyramide est le livre de Thoth mémorisé dans la pierre...

KHÉOPS ET LA STÈLE DE L'INVENTAIRE

Il est temps de se demander ce que l'on sait véritablement à propos du pharaon Khéops... Vous serez surpris d'apprendre que nous savons en réalité très peu de chose. Tout égyptologue se base sur l'un des plus importants ouvrages de compilation de documents d'Ancienne Égypte. Qu'il s'agisse de compilations d'inscriptions sur les monuments, ou sur les tombes, sur papyrus, cuir, sur les objets exposés dans tous les museums du monde, qu'il s'agisse des compilations d'annales, de courriers diplomatiques, militaires ou commerciaux d'époque, de poèmes, de biographies, etc., tout se trouve dans ce livre. Cet ouvrage herculéen s'intitule "Ancien Records of Egypt" publié en 1906-1907 en cinq volumes et d'un prix abordable ce qui est rare. L'incroyable auteur-traducteur de cette "bible de l'égyptologie" s'appelle lames Henry Breasted (1865-1935), le premier américain à détenir une chaire d'égyptologie (Oriental Institute, Chicago). Il regroupe des compilations et notes qui courent sur 26 dynasties allant de 3050 Av J-C. jusqu'à 500 Av. J-C.. Or que trouve-t-on sur la 4ème, dynastie dans ce livre ? Dans le premier volume sous le chapitre concerné on ne trouve que 13 pages dont beaucoup sont des notes, commentaires et traduction d'inscriptions, il y a seulement 3 pages sur le règne de Khéops qui sont principalement consacrées à la fameuse stèle de l'inventaire dont je vous ai déjà parlé dans un article précédent et qui ne date justement pas de son règne. La seule effigie de Khéops nous restant, elle mesure 5cm (->)
Or, cette stèle est très importante. Elle aurait été écrite par les prêtres du culte de Khufu-Khéops pendant la 26ème dynastie en honneur et mémoire des morts de l'Ancien Empire. Cette stèle découverte par "notre" superbe Auguste Manette en 1857, à l'Est de la Grande Pyramide, est ni plus ni moins la copie d'une stèle de la 4ème, dynastie. C'est une copie du testament de Khéops où il est inscrit qu'il fit des travaux de restauration sur la Grande Pyramide. En toute logique, cette restauration implique que le monument existait bien avant lui !

De fait, le pharaon Khéops lui-même parle de ses découvertes quand il désensablait le Sphinx et la Grande Pyramide. Il dédia son récit à Isis qu'il appela "La maîtresse de la montagne de l'Ouest". Il identifia la Grande Pyramide elle-même comme "la maison d'Isis". Le Pharaon raconte comment il offrit des offrandes et restaura "son temple de pierre". Il est très intéressant d'apprendre que la Grande Pyramide est dédiée à Isis. Ensuite, il raconte comment la coiffe du Sphinx et un sycomore voisin avaient été touché par la foudre et comment il le restaura. Je vous rappelle que le très grand égyptologue égyptien Selim Hassan qui désensabla le Sphinx en 1930 observa les évidences de détériorations dues à la foudre sur le Sphinx ainsi que des traces de très anciennes restaurations. Il retrouva également des sycomores très vieux au Sud du monument.
Enfin, la stèle se termine en racontant comment Khéops fit construire, à l'Est de la Grande Pyramide, des petites pyramides pour lui, sa femme et ses filles. Pourquoi ne nous parle-t-on jamais de celles-là alors qu'elles existent ? D'ailleurs les archéologues ont bien découvert que la 3è petite pyramide la plus au Sud est bien celle dédiée à Henutsen, la femme de Khéops. Tout cela ne fait que confirmer le récit de la stèle de l'inventaire, et du même coup, prouve que Khéops n'est pas le constructeur de la Grande Pyramide. Alors pourquoi nous raconter encore cette baliverne ? Serait-ce à cause d'Hérodote qui visita l'Égypte en 443 Av. J-C. et raconta comment Khéops avait construit la Grande Pyramide ? Khéops et ses 3 petites pyramides, celle à gauche Glc, est celle d'Henutsen (->)
Rappelons que non seulement Hérodote était nommé par ses propres contemporains "Le père des mensonges", mais qu'en plus sa version diffère totalement des centaines de textes d'historiens, écrivains, universitaires égyptiens, grecs, romains, hébreux, coptes, arabes qui indiquent que la pyramide n'a jamais été construite sous le règne de Khéops mais bien avant, étant le produit de "L'Age des Dieux". On peut alors se demander si Hérodote, initié par les grands prêtres égyptiens, fut soumis au secret ? D'une certaine manière, ce secret est encore protégé par certains aujourd'hui. Mais pourquoi veut-on nous cacher la véritable origine de la Grande Pyramide ? Pourquoi nous abreuve-t-on de mensonges, pourquoi les évidences disparaissent, les analyses sont négligées... ? Certains des experts parmi les plus réputés, et aussi les plus proches des autorités, ont dit que la fameuse peinture rouge des inscriptions ne pouvait être analysée au carbone-14 car composée d'un oxyde naturel d'ocre (donc pas organique). Or, on nous prend vraiment pour des imbéciles. Cet oxyde a en effet un liant organique. Les inscriptions sont donc tout à fait analysables. De même, on a dit aussi que le journal de Vyse avait disparu (ce qui est faux) pour dissuader les chercheurs de faire des comparaisons entre le cartouche copié par Vyse et celui photographié et mis en avant aujourd'hui...

Enfin, on évite de vous parler de "détails importants". Sur le sol de la cavité la plus haute, celle de Campbell, dont le sol est composé d'immenses poutres de granit, on trouve des sortes de bassins creusés à même le granit (->).

Petrie a avancé que cela pourrait être des trous conçus pour poser des poutres de soutien afin de soutenir le plafond pendant la construction. Mais, outre qu'il ne croyait guère à sa propre explication, je peux vous dire que ces bassins sont bien trop grands, réguliers et avec une douce incurvation. Ils sont disposés à des emplacements qui ne collent pas du tout avec cette hypothèse.

D'autres ont émis l'idée que ce pourrait être des bassins de purification contenant de l'eau ou du miel. Ils les ont comparés aux 9 bassins de purification trouvés dans la cour du temple solaire de Niuserre à Abusir (<-) plus loin sur le plateau de Giza.

Soyons sérieux, des bassins de purification contenant de l'eau ou du miel dans une cavité scellée ?

Personnellement la comparaison est loin d'être probante. Et puis posez vous la question de l'usage de ces rayures profondes dans la cavité d'Arbuthnot (->). Dans une cavité vous avez des ovales creusés et dans l'autre des rayures... D'autres parlent d'une similitude entre ces cavités au-dessus de la chambre des rois et le pilier Djed. Si vous voulez savoir à quoi servait le pilier Djed, je vous recommande vivement de lire "L'Ankh, l'Incroyable technologie cachée des égyptiens" par le colonel Guy-Claude Mouny, un compatriote au grand flair dont nous reparlerons.
Toujours est-il que pour moi ces cavités donnent à la chambre dite du Roi des propriétés électro-acoustiques tout à fait remarquables. Enfin, posez vous cette ultime question : pourquoi autant d'experts de la Nasa en électro-acoustique (comme Thomas Danley spécialiste en lévitation par le son) ont été diligentés sur les lieux ? ... et vous commencerez à entrevoir la lumière...

Antoine Gigal : Pour écrire à l'auteur contactez la rédaction : roch@topsecret.fr

RÉFÉRENCES
"Ancien Records of Egypt" par James Henry Breasted, 5 volumes.
"Operation carried out at the Pyramid of Gizeh" par Howard Vyse, 1837.
"The pyramids and Temples of Guizeh" W. F Petrie, 1883.
Pyramid Oddyssey" par William Fix, 1978.
L'Ankh, l'incroyable technologie des Égyptiens par Guy Claude Mouny, Édition Les 3 spirales, 2002.
"Redating the Great sphinx of Giza" par Dr Robert Schoch KMT, 1992.
"Excavations at Giza" Dr Selim Hassan, 1933-34, Service des Antiquités de l'Égypte, Le Caire.
"Adoption Theon", par Alan F. Alford, 2004.
"How old are the pyramids ; Joseph Robert Jochmans, 1996.
"A short story about the great pyramid", Dan Levi, Editura Fidelia.
"The smoking gun" par Rick Richards. - "The wrong letters" Franck Dôrnenburg, 1998-2006.

Antoine Gigal - TOP SECRET Hors Série N°4 > Juil-Août-Sept > 2007
 
   

Copyright © 2004 - C.S.M.