Les Nouvelles Plaies d'Égypte : Secrets de Giza

10 ème Plaie : Mystérieux Hiéroglyphe de l'Entrée Principale de la Grande Pyramide

Il est important de souligner que nombre de hautes figures historiques ont réellement attesté en leurs temps non seulement de la très grande ancienneté de la Grande Pyramide, mais aussi de tout le réseau souterrain du plateau de Giza qu'aujourd'hui on essaye de vous occulter par toute sorte de moyens.

CRANTOR

Parmi ces brillants personnages se trouve Crantor. Crantor, philosophe grec, 300 Av. J.-C. est le premier commentateur de Platon. Il est connu principalement pour ses écrits sur la consolation, la souffrance et l'éthique. Il voyagea en Égypte pour rencontrer les grands prêtres du temple de Saïs, comme le firent pratiquement tous les philosophes, les historiens et scientifiques de son pays durant plusieurs générations. En l'occurrence, Crantor allait sur les pas de son maître Platon pour vérifier ses dires. Je vous rappelle que Platon, dans ses livres de dialogues : "Timaeus" et "Critias" sur la nature du monde physique, et la description de la Cité idéale, nous raconte par la bouche de Critias, l'histoire d'une civilisation florissante tragiquement disparue sous les eaux, 10.000 ans Av. J-C : l'Atlantide. Critias ne fait que rapporter ce que le grand homme politique grec : Solon, 6ème siècle Av. J-C, le véritable fondateur de la démocratie selon certains experts, aurait vu et entendu à Saïs en Égypte questionnant les grands prêtres sur l'Antiquité. Ainsi aurait-il vu souterrainement là-bas des textes gravés sur des piliers et stèles prouvant cette histoire antédiluvienne. Ce témoignage du grand Solon aurait été transmis par écrit et oralement au sein de sa propre famille pendant des générations pour aboutir à Platon lui-même, qui en faisait sans doute partie, le motivant à aller vérifier cette histoire. Après l'exécution de Socrate, Platon aurait donc quitté Athènes et voyagé lui-même en Égypte. C'est à Saïs qu'il aurait rencontré à son tour des grands prêtres égyptiens et vu les textes.
C'est donc à Saïs aussi que Crantor reçut confirmation de la part des Grands prêtres qui lui montrèrent apparemment les mêmes textes hiéroglyphiques gravés dans la pierre, "les piliers souterrains" qu'avaient vu avant lui, Platon et Solon. Ces textes faisaient état de l'origine antédiluvienne des constructions souterraines de Giza et indiquaient les accès secrets connectant les pyramides entre elles. Votre humble serviteur est allé lui-même à Saïs, qui n'est soit dit en passant, absolument pas une destination touristique. Je peux vous dire que c'est une des rares fois où je n'ai pu percer le mur du secret. (Mais comptez sur moi j'y retournerai !) Pour se rendre à Saïs, il faut faire des kilomètres sur des petites routes très dangereuses à l'intérieur du delta. Ensuite vous arrivez sur des chemins défoncés dans un lieu à première vue très commun : un village enfoui dans la terre grasse rouge et noire des limons du Nil. Je voulais atteindre Saïs pour plusieurs raisons. D'abord et avant tout parce que le temple de Saïs, "Zau" en ancien égyptien, est comme vous le voyez d'une renommée incomparable, internationale, depuis l'Antiquité et que ses grands prêtres étaient très réputés. Le lieu était dédié à Neith et Osiris. Or, dès qu'il y a un site dédié à Osiris, il y a des structures souterraines pas loin... vous comprenez mon intérêt. C'était un lieu très important recouvrant nombre d'édifices et ayant donné toute une lignée de princes Saïtiques exceptionnels. Or il se trouve que du point de vue archéologique nous n'avons presque rien. Curieux non ? Nous ne pouvons tout de même pas imputer la responsabilité de cette carence à la seule humidité et aux marécages de ces lieux.
Le chef du village qui est apparu rapidement avec son gros fusil sur l'épaule m'a emmené obligeamment au bord de ce qui reste du lac sacré. C'est de là seulement que l'on peut voir la beauté ancienne du site, ou du moins se l'imaginer. Il y a juste deux trois colonnes rondes, lisses, allongées sur le sol. C'est en tout cas tout ce qu'on vous montre. Attention, si vous vous rendez là- bas ne vous asseyez pas, l'endroit est infesté de petits serpents très dangereux. Mon collègue a failli se faire piquer. Après bien des palabres j'ai pu voir plus loin quelques récentes excavations abandonnées ayant ramené à la lumière quelques murs de briques. On peut voir le mur rectangulaire ayant encerclé le temple mais c'est vraiment tout et votre escorte insiste pour vous dire qu'il n'y a rien à voir...
C'est justement là que les choses deviennent intéressantes pour moi ! À la nuit tombée, après avoir beaucoup discuté et dîné chez un habitant, j'ai pu me défaire un instant de l'escorte militaire qui m'était attribué pour ma "sécurité" car il fallait qu'elle soit relevée. Un villageois me montra alors au détour d'une petite rue, en plein village un grand tertre de terre et de brique très ancien et très intéressant dans lequel il y aurait d'importantes entrées souterraines, m'a-t-il dit... Malheureusement je ne pouvais me soustraire au temps qui passe. En outre, il m'aurait fallu plusieurs heures et des complicités pour pouvoir commencer à investiguer ce lieu intrigant et méconnu...

D'AUTRES ILLUSTRES PERSONNAGES

Parmi ces brillants personnages à avoir attesté l'existence du réseau souterrain du plateau de Giza se trouve aussi Proclus. On sait que Crantor est vraiment allé en Égypte car le philosophe et mathématicien Proclus, 400 Av. J-C, en a témoigné en son temps et l'a même écrit. Apparemment Proclus a vu la même chose que Crantor là-bas. Proclus a également écrit qu'avant la construction de la Grande Pyramide le lieu servait d'observatoire astronomique. Il a décrit par écrit, en détail, l'aspect de la Grande Pyramide.
Hérodote : le fameux historien grec qui visita l'Égypte en 450 Av. J-C., a écrit que les Grands prêtres lui avaient expliqué "l'organisation des salles souterraines" et que sous la Grande Pyramide existait un grand labyrinthe et des chambres souterraines, tout cela relié à d'autres pyramides bien plus au Sud sur le plateau de Giza.
Manéthon : le grand prêtre égyptien Manéthon de Sebennytos, 3ème siècle Av. J-C, à qui nous devons les listes dynastiques des pharaons encore utilisées par les historiens et archéologues aujourd'hui, a écrit en grec, pour son pharaon, une histoire de l'Égypte en 30 volumes qui ne nous est malheureusement parvenue que par bribes. Quoi qu'il en soit, lui aussi confirme l'existence de ces piliers et clame que : "Hermes-Thot" (parfois assimilé à Enoch), écrivit l'ancienne Connaissance dessus pour qu'elle ne soit pas perdue lors des cataclysmes.
Ammianus Marcellinus : historien gréco-romain né à Antioche vers 330. Grand officier de carrière il a parcouru l'empire romain de l'Italie à l'Égypte, de la Gaule à l'Angleterre en servant l'empereur Julien, faisant même la campagne de Perse, et servant longtemps en Mésopotamie. C'est à cet homme à l'énergie incroyable et extrêmement bien documenté que l'on doit entre autres, la plus grande source d'information sur l'Angleterre de l'époque et une remarquable description des envahisseurs Huns. C'est dire son sérieux. Et bien cet homme rapporte : "II y a sous les pyramides, certaines galeries et passages souterrains labyrinthiques que l'on dit construits par les adeptes des anciens rites pour préserver la mémoire des cérémonies sacrées. Car ceux-ci savaient qu'un Déluge était imminent et craignaient la destruction. Ils construisirent des étages en creusant dans différents endroits avec beaucoup de peine. Et sur le haut des étages de murs, ils gravèrent des hiéroglyphes."
Flavius Josephus : aristocrate saducéen né à Jérusalem, un des historiens marquant de l'Antiquité a enseigné pendant de longues générations en Europe. Il a commencé sa vie d'adulte comme général juif défendant la Galilée contre les légions romaines pendant la guerre de 66 à 70. Après sa défaite il est devenu le conseiller et chroniqueur de l'empereur Vespasien. Il a rédigé de nombreux ouvrages historiques qui font foi encore aujourd'hui. Il a notamment écrit que le prophète antédiluvien Enoch, sachant que le Déluge allait se produire avait fait construire en Égypte un temple souterrain de plusieurs étages où il avait placé entre autres des tablettes et de l'or. Flavius Josephus a ajouté que le fils d'Enoch : Methusalah, l'aida à cette construction. Lorsqu'on constate l'érosion par l'eau qu'ont subi les pyramides et le Sphinx et ce qu'en pensent certains sérieux géologues, le rapprochement devient plus que tentant. Cet historien a encore ajouté : "Pour que la sagesse et les connaissances astronomiques ne périssent pas dans le cataclysme il fit construire deux piliers : un de pierre et un de brique dans lesquels il fit inscrire la Connaissance pour la postérité."
Je vous rappelle au passage l'existence du deuxième Sphinx que j'évoquais un peu plus haut. Cette existence a été dûment constatée à une époque révolue par les chroniqueurs officiels et historiens égyptiens. Elle est visible sur la fameuse stèle du Sphinx, et elle est soutenue par des chercheurs d'aujourd'hui dont l'égyptologue égyptien, le Dr Mohamed Nazimi. Ce Sphinx se trouvait en face de l'autre, et aurait été construit en briques... Un sphinx de pierre en face d'un sphinx de brique, le Nil passant entre eux... Je pourrais citer encore bien d'autres Romains et Grecs tant ils sont nombreux à avoir écrit sur le sujet. Il est important simplement de souligner ici que depuis le grec Solon, en passant par le chroniqueur copte Al Masoudi par exemple, qui a écrit au Xème siècle une histoire du monde en 30 volumes, jusqu'au grand mathématicien, astronome et cartographe égyptien Al Biruni né en 973, lequel a découvert et expliqué la rotation terrestre 600 ans avant Galilée et a cartographié les routes maritimes et terrestres pour les plus riches commerçants du Moyen-Orient et de Chine, tous signalent l'existence de souterrains impressionnants sous le très vaste plateau de Giza... Citons AI Biruni qui a écrit dans sa "Chronologie des Anciennes Nations", "Les Perses et une grande partie des Zoroastriens racontent que les habitants de l'Ouest lorsqu'ils furent prévenus par leurs sages de l'imminence des grandes eaux, firent des constructions et la Pyramide de Giza. Les traces d'eau du Déluge et l'effet des vagues sont encore visibles à mi-hauteur des pyramides."
Il est en effet rapporté par de nombreux témoins égyptiens et des voyageurs qu'à l'époque où le revêtement lisse des pyramides n'avait pas encore été enlevé pour embellir des maisons privées, on voyait parfaitement la trace de l'eau à mi-hauteur de la Grande Pyramide, c'est-à-dire à environ 12 m au-dessus du niveau du Nil selon les Anglais. Quand la pyramide fut ouverte la première fois par le calife du Caire, ils découvrirent des incrustations de sel d'environ 3 cm d'épaisseur à l'intérieur. Il semblerait que ce sel analysé chimiquement avait un contenu minéral correspondant au sel de mer. Une question s'impose aujourd'hui : pourquoi ne nous parle-t-on jamais de tout ceci ? Pourquoi est-ce donc si confidentiel ? Et cela même après, entre autres, la découverte d'une couche de 4,27m de sédiments et limon contenant beaucoup de coquillages et des fossiles marins dont celui d'une vache marine, autour et sous la base de la Grande Pyramide et qui une fois datée au carbone-14 a affiché une ancienneté de 11.600 années avant aujourd'hui ? Mais ce n'est pas la première fois que nous nous trouvons confrontés à de troublantes questions, n'est-ce pas ?

LE HIÉROGLYPHE SCULPTÉ

Je tiens maintenant à vous raconter une histoire intéressante et très méconnue. C'est celle de l'entrée de la Grande Pyramide et du mystérieux hiéroglyphe sculpté. Quelques faits tout d'abord ! Regardez donc attentivement la photo de gauche. Vous pouvez voir les deux entrées sur la face Nord. En effet vous avez celle du haut qui est la véritable entrée, la grande trouée se finissant en triangle. Nous la nommerons entrée n°1. Et plus bas vers la droite, en petit, l'entrée n°2, creusée dans le roc, qui affleure sous les revêtements à ce niveau (6/7ème rangée de pierres). Cette entrée n°2 a été creusée par le calife AI Mamoun, nous dit-on, en 820. C'est par cette entrée n°2 que rentrent encore les touristes aujourd'hui. Vous voyez la même chose sur une vieille photo de 1919, le rectangle du bas étant la porte n°2.

En ce qui concerne l'entrée n°1, il semble qu'elle fut très longtemps inconnue et si quelqu'un l'a utilisée, elle a été très minutieusement refermée et rendue parfaitement invisible durant plusieurs siècles sous le revêtement lisse et brillant de l'époque. Nous avons la preuve de l'existence d'un mécanisme particulier permettant cette dissimulation dans un des écrits du célèbre géographe grec Strabon. Strabon en 25 Av. J-C accompagne son ami le préfet romain Aelius Gallus lors de son expédition en Égypte. Suite à ce voyage il écrit son ouvre en 17 volumes "Géographica" dans laquelle il dit "Un peu en haut d'une des faces de la Grande Pyramide se trouve une pierre qui peut être enlevée ("exemptilem") et quand elle est soulevée ("sublato") on trouve un passage en pente qui descend jusqu'aux fondations". Or Sir Flinders Petrie, l'éminent égyptologue dont je vous ai déjà parlé et qui a fait de l'excellent travail à Giza, nous parle en 1883 de traces d'une pierre pivotante ("stone flap") ou bloc tournant et d'une porte en bois derrière celui-ci dans l'entrée d'une autre très ancienne pyramide sur le plateau de Giza, celle du Sud à Dashur. Vyse le découvreur anglais pensait avec raison que c'était le même dispositif qui avait existé sur la façade Nord de la Grande Pyramide et il cite d'ailleurs un manuscrit arabe datant de trente ans après l'incursion du calife al Mamoun parlant "des portes" au pluriel, sur les faces de la pyramide.
À présent, suivez bien la suite sur le plan de la pyramide. En 820 cette porte n°1 était bien à nouveau invisible puisque Al Mamoun ne la vit pas et selon les écrits fit exploser le revêtement plus bas (2 sur le dessin) en chauffant la pierre par de grands feux et en versant du vinaigre dessus ce qui nous donna cette entrée n°2 que nous utilisons encore aujourd'hui. Or le Calife a laissé à la postérité certains écrits où il raconte que quand ses hommes et lui-même entrèrent, ils parcoururent d'abord le couloir descendant (<-) jusqu'à la chambre souterraine (13 sur le dessin) sans aucun obstacle. Ce qui est normal puisque l'accès au couloir ascendant (<-) (6 sur le dessin) a été très longtemps obstrué par d'immenses bouchons de granit (5 sur le dessin). Or il précise bien que dans cette chambre souterraine, il trouva des traces de torches sur le plafond. Bien plus tard l'égyptologue italien Caviglia trouva dans cette chambre des inscriptions grecques et romaines aussi. Donc nous savons avec certitude que le passage descendant et la chambre souterraine étaient bien connus et explorés bien avant Al Mamoun et par conséquent l'entrée n°1 avait déjà été trouvée et utilisée.

Ma théorie toute personnelle c'est que ce n'est pas Al Mamoun qui a creusé la fameuse porte et couloir n°2. Le Calife était un savant très raffiné d'une culture infinie et très respectueux des arts et de l'importance du lieu. Pour moi, c'est son fameux et terrible père le sultan Haroun el Rashid, très connu pour sa brutalité et son avidité despotique qui a dû forcer de la sorte la porte n°2, creusée à même la façade. Je pense que le fils a utilisé l'entrée du père et plus finement a su trouver le moyen de percer un accès autour des bouchons de granit (5) pour pouvoir accéder enfin au couloir ascendant (6) et finalement parvenir à la chambre du roi (10) comme ce fut constaté dans de nombreux écrits. Ma thèse s'appuie sur le fait qu'il existe des écrits du patriarche Jacobite d'Antioche Denys de Telmahre qui raconte qu'il était lui-même avec Al Mamoun quand celui-ci est entré dans la Grande Pyramide. Le patriarche confirme que cette entrée N°2 avait déjà été ouverte. Il y a aussi les écrits du savant Abu Szalt d'Espagne qui explique qu'Al Mamoun "découvrit le passage ascendant" (mais pas le passage descendant déjà découvert). Tout cela confirme donc que l'entrée n°1 avait déjà été utilisée dans l'Antiquité bien avant l'époque d'Al Mamoun. Il devait d'ailleurs avoir eu des "fuites" car comment expliquer autrement le "coup de chance" formidable de cette entrée numéro 2 placée sur la bonne face, très proche de l'entrée principale, et donnant justement sur la trajectoire du couloir descendant.

UNE ÉCRITURE ÉTRANGE

Reste alors une question aujourd'hui devant cette grande ouverture béante de l'entrée numéro 1 : où est donc passé ce bloc pivotant qu'un revêtement sophistiqué rendait totalement invisible à l'époque d'Al Mamoun ? En 1301 un tremblement de terre dévasta le Caire et en 1356 le Sultan Nasir ed Din encouragea la population à aller prendre des pierres sur la pyramide pour reconstruire mosquées et forteresses. Ce faisant, il provoquait du même coup la disparition de toutes les inscriptions qui se trouvaient sur le revêtement de la pyramide. Hérodote avait rapporté auparavant que des inscriptions en "caractères étranges" se trouvaient peintes sur les faces de la pyramide. Sachant qu'Hérodote connaissait les hiéroglyphes, on se demande bien de quelle langue relevait ces inscriptions aux caractères si étranges ? Intéressant, non ?
En 1179, l'historien Abd el Latif écrit d'ailleurs que "ces inscriptions sont si nombreuses qu'elles devaient remplir plus de 10.000 pages". Comme vous pouvez l'imaginer je suis à la recherche de quelques copies de ces fameuses écritures et je ne désespère pas d'en trouver un jour dans quelques vieux manuscrits. Ainsi, la porte n°1 devient apparente aux yeux de tous après le démantèlement par la population du revêtement de la façade et de l'enlèvement de certaines pierres après le terrible tremblement de terre. Or que voit-on sous le linteau en chevrons de la porte n°1, (photo ->), on voit un triangle évidé avec une sculpture particulière. Cette "sculpture" creusée dans la pierre n'est rien de moins que la représentation d'un hiéroglyphe. Ce hiéroglyphe est : "Akhet" et comme tout hiéroglyphe il a plusieurs sens. Il y a d'ailleurs un défaut assez répandu chez certains traducteurs d'égyptien ancien c'est de ne pas considérer les différents sens d'un hiéroglyphe, de ne s'arrêter qu'à une traduction littérale, surtout quand celui-ci est important. Or quel est justement son sens ? Ce hiéroglyphe représente le disque solaire sur un vallon composé de deux tertres, comme vous pouvez le constater. Le sens le plus connu, répandu est celui : d'horizon. Que fait donc le hiéroglyphe Horizon au-dessus de la porte de ce trésor de l'humanité ? Et pourquoi n'en parle-t-on pas alors qu'il est devant tout le monde, comme un nez en plein milieu de la figure, si j'ose dire ? Je devrais d'ailleurs dire comme un oil en pleine pyramide, car si vous regardez de loin le triangle vous verrez que vous avez là la représentation d'un oil en relief vous regardant, le disque solaire représentant la pupille...

Le hiéroglyphe avec les deux buttes, à l'image des deux môles du pylône à l'entrée de chaque temple égyptien représente l'entrée de la barque solaire dans le Duat, le monde inférieur souterrain. Le disque solaire circule au centre et s'apprête à passer entre deux buttes marquant la frontière entre l'horizon diurne et l'horizon nocturne. En Ancien égyptien on parle la plupart du temps des "deux horizons". Dans "Le Livre des Portes" textes trouvés en premier dans la tombe d'Horemheb (1321 Av. J-C) dans la vallée des Rois, il est expliqué que dès lors que le visiteur passe entre les deux tertres : ... "Le soleil devient nocturne et l'on n'est plus accompagné désormais que par deux entités Hou (La Magie) et Sia (La Connaissance)". Ce hiéroglyphe Horizon sculpté au-dessus de l'entrée principale de la Grande Pyramide signale que c'est une porte pouvant vous faire accéder au Duat, au monde souterrain "qui s'ouvre aux confins des terres désertiques" (Ce qui est le cas de la pyramide) et que n'importe qui n'y pénètre pas comme ça. Il faut apparemment de la connaissance et de la "magie" que je préfère appeler "science" ou techniques. Ce monde souterrain, pour moi comme pour bien d'autres chercheurs, existe bien réellement mais il est fort bien protégé par entre autres des systèmes hydrauliques sophistiqués, et une technologie extraordinaire... nous en reparlerons...
N'oublions pas un fait important : Akhet désigne aussi en égyptien ancien la première saison du calendrier nilotique basé sur les crues du Nil. Akhet désigne donc la saison des inondations (19 juillet au 15 novembre), serait-ce à dire que l'on voudrait nous signaler par la même occasion que cette immense construction a été érigée entre autres (je dis bien entre autres) pour se protéger d'une inondation... une inondation aussi importante qu'un Déluge par exemple ? Pour protéger l'accès du monde souterrain sous le plateau de Giza des grandes eaux, pour protéger des populations réfugiées ? Et pour se préserver un accès à l'extérieur en toute sécurité au-dessus de la ligne des eaux ? En tout cas la pyramide représente bien le point primordial entre les deux horizons. Il fallait bien une construction aussi massive pour pouvoir supporter la pression des eaux...
Cela expliquerait aussi une des caractéristiques méconnues de la Grande Pyramide : sa concavité. On en parle en premier dès 1798 et on l'écrit dans le volume 5 de "Description de l'Égypte" (1809) ce colossale ouvrage écrit en collaboration par 160 savants, sur l'ordre de Napoléon. On a remarqué cette concavité à cause d'un curieux phénomène au coucher du soleil à l'époque des équinoxes (autour du 21 mars et 22 septembre). En effet, une ombre apparaît alors sur la surface Sud de la Grande Pyramide et s'allonge, la coupant en deux avec la partie ombrée la plus près du Soleil. Observant ce phénomène Petrie trouva un subtil renforcement au centre de chaque face, uniquement visible du sol et sous certaines conditions de lumière. Quand on fait observer ce phénomène à des ingénieurs et architectes en leur montrant la Grande Pyramide depuis le ciel, ils pensent immédiatement à une technique très subtile et à une grande puissance de calcul pour le réaliser du même ordre que pour la courbe des barrages retenant des tonnes d'eaux... Une chose est sûre, Giza n'a pas fini de nous surprendre...

ÉPILOGUE : UN AUTRE MONDE SOUS GIZA

Revenons au singulier hiéroglyphe sculpté au-dessus de la première porte de la Grande Pyramide. Le hiéroglyphe Akhet : "Horizon" représente le disque solaire au centre s'apprêtant à passer entre deux buttes marquant la frontière entre l'horizon diurne et nocturne, les fameux "deux horizons" de l'ancienne Égypte. Le territoire mystérieux de l'entre-deux. Comme nous explique Mircéa Eliade : "Le seuil est à la fois la borne, la frontière qui distingue et oppose deux mondes, et le lieu paradoxal où ces mondes communiquent" ("Le sacré et le profane" p. 28) Sans oublier que ce hiéroglyphe vu de loin dans son triangle représente également un oil, le fameux oil d'Horus, représentant la lumière solaire qui brille dans l'obscurité, c'est pourquoi cette sculpture était d'ailleurs recouverte par un revêtement.

Eliade nomme cet oil qui domine tout de sa vision, notion architecturale associant cosmos, maison et corps humain, "l'oil du dôme". Je vous avais alors précisé que ce hiéroglyphe "Horizon" signale également et principalement l'accès à une porte pouvant vous faire pénétrer au Duat, le mystérieux monde souterrain. C'est ce sujet que nous allons commencer à explorer. Il s'agit en fait du plus grand des mystères de Giza, l'existence d'un autre monde sous le plateau. Pour essayer de comprendre le lien entre cette Pyramide et l'immense réseau souterrain qui se trouve là-bas, et dont je vous parle depuis pratiquement le début des chroniques, il faut tout d'abord faire une incursion dans les Livres Sacrés égyptiens qui sont parvenus jusqu'à nous. C'est à ce prix que nous pourrons pénétrer la Connaissance secrète de l'Ancienne égypte, et donc entrer dans les mystères du Duat. Tout d'abord, nous noterons que l'entrée primordiale de la Pyramide, entrée que l'on n'utilise plus aujourd'hui, se voit distinctement avec son hiéroglyphe sculpté "Horizon" lorsque l'observateur se trouve sur le 15ème "étage" de pierres de Khéops et qu'il porte son regard vers le 17ème "étage" et au-dessus. Ceci est un détail important, car nous devons nous représenter la situation, jadis, d'un ancien initié pénétrant dans les lieux. Il faut savoir que certains chercheurs, avec raison, ont assimilé ces étages avec le 15ème et 17ème chapitre du "Pert-em-Hru", le dit "Livre des Morts". Or dans le 15ème chapitre se trouve une longue litanie à Osiris "Seigneur de la place secrète" nous parlant du mystère du Duat et du monde souterrain, une portion de l'Amenti, l'endroit caché. Le 17ème chapitre, lui, nous parle de la gloire à entrer et sortir du monde souterrain qui est le bel "Amentet" pour "le jaillissement de l'âme vivante". Donc il s'agit bien d'une entrée dans un monde souterrain et de sa sortie...

LE MAL NOMMÉ "LIVRE DES MORTS"

Pour nous y retrouver parlons d'abord de ce fameux Livre Sacré égyptien improprement appelé "Livre des Morts" apparu au Nouvel Empire dans la région Thébaine. En fait, la fidèle traduction de son titre est "Livre du sortir à la Lumière du Jour" ce qui représente pour le moins une sacrée différence. Nous allons voir que cela revêt une grande importance.
La désignation impropre de ce livre vient de l'archéologue allemand Karl Richard Lepsius, par ailleurs très efficace, grand admirateur de notre Champollion, qui publia une sélection de ces textes et leur traduction en 1842 (musée de Turin). Le titre impropre vient du fait que les égyptologues ont rangé ce texte parmi les ouvrages de la littérature funéraire. On dit notamment qu'il s'inspire du "Texte des Sarcophages" en tant que guide pour un au-delà jusqu'à la résurrection. De fait, ce texte est habituellement gravé à l'extérieur des sarcophages, et écrit sur des papyrus placés à l'intérieur, "à portée de main" si je puis dire, du défunt.
C'est un recueil illustré d'incantations et de formules magiques pour une complète liberté de mouvement en dehors de la tombe, un guide pour parcourir le monde souterrain avec la possibilité de subir une transformation par une traversée d'étapes et d'épreuves pour arriver enfin à renaître. Le long de ce Livre, l'âme s'identifiant à Osiris et son voyage, aspire à retourner à la divinité primordiale d'origine d'où elle est censée venir. Cet ouvrage écrit par plusieurs rédacteurs, tous des scribes de la caste des prêtres, a eu un plus ou moins grand nombre de chapitres selon les époques. La version la plus récente date du 16e siècle Av. J-C. Elle a donc été rédigée au cours de la 18e Dynastie (1580-1350 Av. J-C) et elle incorpore deux textes plus anciens : le "texte des Sarcophages" (2000 Av. J-C) et les "textes des Pyramides" (2600-2300 Av. J-C).
Si donc pour certains spécialistes "Le Livre du sortir à la Lumière du jour" est un texte à l'usage post-mortem, un guide pour le défunt, d'autres experts et non des moindres, entre autres notre extraordinaire et national Gaston Maspéro et l'égyptologue grec S. Mayassis, ne sont pas d'accord. Pour eux, l'ouvrage "prétend également donner la clef des problèmes essentiels relatifs au monde des Dieux et des hommes" (Mayassis). Pour ces deux experts, il s'agit avant tout d'un Livre d'initiation menant à une expérience de régénération et servant donc avant la mort. Selon eux, plus encore que le livre des morts, le texte devrait donc être surnommé le Livre des Vivants ! Ce fameux "Livre du sortir à la Lumière du Jour" ne serait-il pas en effet, aussi, un guide pour des vivants désireux de connaître les secrets du Duat ? N'aurait-il pas été enseigné à quelques privilé-giés et grands prêtres pour une initiation de leur vivant? Ce texte, pris au premier degré, ne serait-il pas dans ce cas un guide pour accéder au monde souterrain ? N'est-il pas écrit dans le texte que "L'initiation de l'âme commence à Rostau" (version Mayassis p.527) et encore "Que j'entre en Rostau, et que je passe par les tertres mystérieux de l'Amenti" et "Je suis entré à Rostau et j'ai vu les choses cachées qui s'y trouvent" (idem p. 298). Or, je vous ai déjà dit que Rostau (la place secrète) est l'autre nom de Giza, comme de nombreux textes l'attestent.
N'oublions pas qu'à l'époque ces textes sacrés étaient tenus dans le plus grand secret. Aucun profane ne pouvait les consulter. Seuls les morts et quelques grands prêtres y avaient accès. L'inviolabilité des tombeaux et le silence des morts veillaient sur leur contenu. Or, pourquoi, s'il n'était qu'un guide pour l'après-vie, ce livre n'était-il pas enseigné à tous ? Ne dit-on pas sans cesse que les Anciens Égyptiens étaient obsédés par la mort et la résurrection ? Pourquoi ne pas le faire apprendre à tous si l'on mettait tant de soin à la momification des corps et aux rites de sépulture pour l'après-vie ? C'est que peut-être, au-delà des apparences, le livre recelait un double sens, une autre vérité...

QUELQUES CITATIONS

Citons donc "le Livre des Morts" qui s'adresse à celui qui le possède dans la tombe. "C'est l'entrée dans la vallée mystérieuse dont on ne connaît pas l'entrée..."
"Ce Livre lui fera connaître ce qui est arrivé au commencement. Ce Livre mystérieux et vrai, nul autre ne l'a connu, nulle part, jamais. Aucun homme ne l'a déclamé, aucun oil ne l'a interprété, aucune oreille ne l'a entendu." (...) "C'est un véritable mystère que ne connaît aucun homme du vulgaire, nulle part, et fait qu'il sera vivant à tout jamais et que rien ne prévaudra contre lui." (Livre des Morts, CXLVIII).
Pourquoi expliquer à un mort "ce qui est arrivé au commencement dans notre univers" ? Pourquoi ne pas l'expliquer plutôt aux vivants ? En fait lorsqu'on décortique les plus fidèles et anciennes versions de ce Livre et surtout le chapitre XVII, on se rend compte qu'il nous parle également d'une longue chaîne d'écroulements et batailles cosmiques. Ainsi, sans vous faire de longues citations et juste à titre d'exemples ; il nous parle de Seth en tant que chef de troupes rebelles, ennemis d'Osiris, qui "Répandent le mal dans le monde mystérieux" (LdM, chapitre 17, trad. Mayassis p.114) ; Il nous parle de "L'oil d'Horus, la lumière solaire, utilisé contre les rebelles du ciel quels qu'ils soient" (idem, p.113).

UNE CIVILISATION INCONNUE ?

Mais dans presque tous les textes dits funéraires il est fait mention non seulement du voyage plein de tribulations, sur la barque de Ra, le solaire, pour pénétrer le monde souterrain du Duat. Il est fait aussi mention de ces luttes cosmiques. L'ouvrage le plus parlant dans ce sens est "Le Livre de la vache divine céleste". Son thème central est carrément la description de la rébellion de l'humanité contre l'ancien "dieu" solaire Ra. Pour punir les rebelles sur Terre, Ra y envoya "l'oil de Ra" avec Hathor. D'abord il y eût une ère paradisiaque où humains et "Dieux" vivaient ensemble en parfait accord et où la mort n'existait pas, ni les cycles jour et nuit. Puis comme pour d'obscures raisons les terriens se rebellèrent et Ra envoya la "déesse" "Hathor-Sekhmet" attaquer les terriens pendant trois jours à Hensu en Égypte. Mais Ra eût pitié et stoppa Hathor, ensuite il repartit dans le ciel (donc il venait du ciel) sur le dos de la vache sacrée. Voilà ce que raconte, entre autres, ce texte. Un grand égyptologue, qui a écrit rien de moins que 78 livres, le curateur des Antiquités égyptiennes et assyriennes au British Museum à Londres, Sir E. A. Wallis Budge (1857-1934), grand expert du dit "Livre des morts" était persuadé que ce texte n'était pas d'origine égyptienne mais qu'il avait été apporté aux Égyptiens par une culture et un peuple extérieur, mystérieux. Des universitaires et experts de l'époque pensaient d'ailleurs que ce peuple "extérieur" avait existé bien avant la première dynastie égyptienne. Beaucoup de spéculations ont été faites sur qui pouvait bien être ce peuple mais en vérité on ne sait pas. Nous savons cependant qu'à cette époque des changements radicaux sont survenus en égypte, qu'une civilisation sophistiquée a émergé brusquement sans aucun antécédent ou prémices, sans marquer le moindre signe d'évolution. Comme s'il s'agissait d'un soudain "héritage".
Sir Budge, même s'il n'avait pas la modernité d'un Lepsius ou le génie d'un Champollion, avait en son temps une extraordinaire vision et connaissance globale des Mystères égyptiens. Il paye cher aujourd'hui le fait d'avoir vu clair dans cette histoire et qui plus est de l'avoir écrit. Dès que quelqu'un s'approche d'une certaine vérité touchant à l'histoire de l'humanité, on s'empresse de le décrédibiliser même lorsque celui-ci a le titre d'expert parmi les experts. En effet dans les universités on déconseille fortement aux étudiants les livres prolifiques de Sir Budge sous le prétexte qu'il était partisan d'un système de transcription passablement irrationnel. C'est certes vrai et c'est bien regrettable, mais quel beau prétexte pour éloigner des générations d'étudiants du sujet profond de ses recherches et d'une vérité bien trop dérangeante. Il est pour le moins difficile aux esprits conditionnés d'accepter l'idée qu'un peuple inconnu venu du ciel se soit installé en Égypte avec toute sa technologie de pointe à une époque où il n'y avait rien... Du reste, il n'y a encore pas si longtemps, d'autres esprits conditionnés ne pouvaient accepter le fait que la Terre soit ronde.. C'est pourquoi, un sain réflexe et même un devoir de mémoire, consiste à toujours lire les auteurs que l'on vous déconseille fortement, du moment bien entendu qu'ils ont fait leurs preuves à leur époque et qu'ils ont consacré leur vie à la recherche. En outre, Budge n'est pas le seul à avoir de telles idées. Marsham Adams en 1895, Basil Stewart en 1929, et bien d'autres par la suite partageront ses convictions.

LE LIVRE DE LA CONSTRUCTION

Par exemple demandez-vous pourquoi on ne vous parle jamais du "Livre de la Construction" qui se trouve gravé dans l'enclos du temple d'Horus le faucon à Edfu. Quand je suis allé le lire pour la première fois dans le Sud, là-bas, j'en ai eu le souffle coupé. Ce texte fait référence à d'autres textes perdus "Les Livres Sacrés des Temples" qui rassemblaient une description et histoire des lieux de pèlerinage le long du Nil. Or que dit le texte ? Il dit que ces lieux furent établis par un groupe "d'entités Créatrices" les "Shebtiw" associés à Thot. Il est dit que ces "Shebtiw" que l'on appelle aussi les Aînés, Les faucons, se sont installés dans un premier endroit sur Terre et que ce premier endroit est... Rostau ! C'est-à-dire Giza ! Toujours selon ce texte, les livres sacrés et objets de pouvoir furent scellés dans une place secrète sous terre par les Shebtiw et ils construisirent au-dessus une immense enceinte et des piliers pour le protéger. Ce lieu s'appelle BW-HMR, la place du trône de l'âme. D'autre part le texte nous suggère que le monde souterrain de Giza est un modèle microcosmique "du passage du temps" et du processus de la première création dans notre univers physique. Tout un programme, non ? Vous comprenez maintenant pourquoi Giza est devenu le point focal de tant de services et agences ? Pourquoi donc ne vous parle-t-on pas de ce livre ? Pourquoi nous occulter un tel savoir ? De même pourquoi ne vous explique-t-on pas mieux ce qui se trouve dans le papyrus dit de Turin ? Celui-ci raconte qu'avant le règne du Pharaon Ménés (environ 3100 Av. J-C, datation "officielle") avec lequel la période historique est supposée avoir commencée en Égypte, un groupe de Suivants d'Horus, les "Shemsu-Hor" auraient déjà régné 13.420 années ! Il est fait aussi mention de ce groupe vénérable dans le temple de Denderah. Ces anciens compagnons d'Horus auraient apporté l'écriture depuis une très ancienne antiquité.

UNE AUTRE FAÇON DE LIRE LES TEXTES

En réalité, pratiquement tous les Textes Sacrés égyptiens, vite catalogués dans le rayon de la littérature funéraire, inspirent où sont inspirés du "Livre du sortir à la Lumière du Jour". Que ce soit le plus ancien des textes, celui de "L'Amduat" ou "Livre de la chambre secrète" que ce soit dans "le Texte des sarcophages" ou "Texte des deux voies", que ce soit dans "le Livre des Cavernes" ou dans "Le Livre des Portes" il est en fait toujours question d'un monde bien réel et concret, le monde souterrain de Giza. Le Livre de l'Amduat qui était réservé à l'unique usage des pharaons est divisé en 12 heures de la nuit et relate le voyage de Ra, le dieu solaire sur sa barque sous terre, entre le coucher du Soleil à l'Ouest et son lever à l'Est. Il relate les différents alliés et ennemis que l'on peut y rencontrer. La plus ancienne version connue de ce Livre se trouve sur les murs de la Tombe de Thoutmosis III.
Le "Texte des Sarcophages" qu'on nomme également dans certains ouvrages carrément "Guide des Chemins de Rostau" relate le même voyage mais dans le ciel : le voyage avec Ra sur sa barque pour rejoindre le royaume d'Osiris.
D'abord d'Est en Ouest le long d'un fleuve à travers le "ciel intérieur" et de retour d'Ouest en Est par terre dans le ciel extérieur. Entre les deux cieux il y a "un lac de flammes qui condamne ou régénère". Ici Rostau est "à la frontière du ciel" (chant 1080). Le voyage est très difficile et plein d'embûches, à la fin du Texte d'ailleurs plein de chemins se croisent n'allant nulle part. Il est très important de souligner que pour nombre de chercheurs et particulièrement pour certains scientifiques dont le génial mathématicien V. Pakhomov, le Duat a de très spécifiques coordonnées dans le ciel également. Pakhomov pour le trouver s'est penché sur l'étude du calendrier égyptien. Il a découvert que celui-ci avait d'abord été basé sur les cycles lunaires puis sur Sirius et le Soleil. En faisant de savants calculs il a pu déterminer dans quelle partie de l'Est du ciel, se trouve le Duat céleste. Et le plus incroyable est qu'il est déterminé par la forme de l'oil d'Horus!

Mais nous avons en France la chance d'avoir Georges Vermard, un maître du langage mathématique de la Pyramide qui nous expose (www.grandepyramide.com) très clairement dans son site le lien Terre-Ciel de Giza et nous ouvre des "horizons" incomparables grâce à ses travaux depuis plus de quarante années. Les deux Horizons indiquent les deux Duat et la Grande Pyramide se trouve au centre comme la porte d'entrée à l'horizon des deux. D'ailleurs n'a-t-on pas trouvé dans les manuscrits coptes de Nag Hammadi en Égypte en 1945, dans la section 21-29 de l'Ascelpius, ces lignes : "L'Égypte est à l'image des Cieux... c'est la demeure des Cieux et de toutes les forces qui s'y trouvent. Nous devons dire en vérité, notre terre est le temple du monde." Le "Livre des Cavernes" est divisé en six sections nommées les six fosses ou cavernes par lesquelles la barque de Ra passe. La version la plus ancienne se trouve dans le cénotaphe de Séti 1er mais la meilleure traduction est celle de Jean-François Champollion d'après la version du livre dans la tombe de Ramsès VI et dont il parle dans sa 13ème lettre envoyée d'Égypte. Il y a notamment une scène montrant Aker, le gardien du monde souterrain, je vous en ai déjà parlé, sous la forme du double sphinx qui veille chacun sur le lever et le coucher du soleil. Et puis regardez bien la photo du Livre. Elle représente en haut la Grande Pyramide coupée en deux verticalement (à d.) mais celle-ci se trouverait sous terre car le haut des triangles est noir et représente le monde d'en dessous. Puis vous avez les parties bleues qui représentent l'eau (sans doute les fleuves) et ensuite les bases, blanches et lumineuses, lieux où il semble que l'on puisse vivre. Ensuite vous avez un deuxième étage avec le vautour aux cornes de bélier (la barque) qui est Sekher, la figure représentant pour les Anciens égyptiens, la plus profonde étape du soleil dans son voyage en dessous dans le Duat. Puis plus bas un dernier étage avec la barque de Ra faisant son voyage dans le Duat. En regardant à nouveau tout en haut, au centre, vous voyez le disque solaire entre les deux tertres, la représentation du hiéroglyphe Horizon, puis l'ouverture dans la pyramide avec le scarabée poussant la lumière de Ra à l'intérieur.

Le "Livre des Portes" appelé ainsi par Maspero et dont on a la première description par Champollion est similaire au Livre de l'Amduat avec douze heures nocturnes divisées en 3 registres. Le voyageur est censé passer par douze passages ou douze portes et le temps y est représenté par un très long serpent. La version la plus complète se trouve dans la tombe de Ramsès VI et le sarcophage de Séti 1.

LA BARQUE SOLAIRE

On peut dire que le fil conducteur de tous ces Textes est la barque solaire. Pourquoi ? Cette barque porte le disque du Soleil ou Ra lui-même, c'est-à-dire le principe solaire. Or la barque, souvent accompagnée de Thot, divinité lunaire, représente le croissant de Lune ou le principe Lunaire. Dans la théologie égyptienne le Soleil sur la barque sacrée représente le couple initial Soleil-Lune, l'union des contraires, les deux anciens chefs ennemis, l'union des Principes, la synarchie originelle, la synarchie des deux luminaires unis pour l'évolution. C'est-à-dire Osiris. Car comme l'écrit le remarquable égyptologue français Grégoire Kolpaktchy dans son ouvrage sur le Livre des morts des anciens égyptiens "Osiris dont les attaches tant lunaires que solaires ont été relevées par les égyptologues, est le couple initial Soleil-Lune, la Synarchie originelle une fois brisée, les "membres" arrachés du "corps" divin furent disséminés, éparpillés dans tous les coins de l'Égypte, c'est-à-dire de l'univers. Ce sont les étoiles fixes, les luminaires et tous les êtres de la nature."
Or certaines traditions nous enseignent qu'à l'origine les Luminaires étaient unis avec la Terre puis il y eût la séparation, la coupure et le début d'une involution cosmique. Certains vont même jusqu'à dire que le démantèlement d'Osiris correspond à un éclatement lunaire symbolisé par l'oil fragmenté d'Horus. Puis symboliquement le corps d'Osiris se trouve alors enserré dans des bandelettes, prisonnier de la matière et du destin en quelque sorte. Kolpaktchy nous dit alors "Grâce à la mort tragique d'Osiris, l'égyptien pouvait faire pénétrer la vie dans le domaine de la mort et transformer ainsi toute une zone de l'au-delà en une "île" cosmique artificielle". Et c'est sans doute, à l'abri dans le domaine souterrain sous les nécropoles mêmes entourant les Pyramides de Giza que se trouve cette zone artificielle, c'est-à-dire creusée et construite, c'est en tout cas ce qu'évoquent à peu près tous les textes sacrés.
Ce n'est pas pour rien que des gens comme le Professeur Gaston Maspero, Pierre H. Boussac, Orlando P. Schmidt et bien d'autres dans le passé, cités plus haut, sont persuadés que la Grande Pyramide date d'une époque bien plus reculée que la IVème Dynastie. Ce n'est pas pour rien que Maspero écrit "Les Pyramides et le Livre des morts reproduisent la même chose, l'un avec des mots, l'autre en pierres."
Ce n'est pas pour rien que les plus grands historiens, cartographes et scientifiques grecs et arabes dont j'ai déjà parlé, héritiers des Anciens égyptiens et de ceux d'avant ont accumulés les preuves d'un vaste réseau souterrain sophistiqué sous Giza. Ce n'est pas pour rien qu'ils ont évoqué comme l'historien Ibn Abd Alhokim et Al-Maqrizie et bien d'autres, l'existence d'un roi antédiluvien en Égypte, Saurid, qui aurait fait le rêve prémonitoire d'un gigantesque déluge ruinant ses gens et ses terres. Ce roi Saurid aurait alors appelé tous ses grands prêtres pour trouver comment protéger sa population et leurs sciences avancées. Ils décidèrent de construire le complexe de Giza sous la direction de Thot (= Hermes = Esdris, certains même disent que Saurid est Thot) pour échapper à la venue des eaux et protéger les gens et leur vaste savoir en dessous du plateau. Le texte d'origine, le papyrus a été découvert sous Alexandre le Grand lui-même et porté à sa connaissance pendant son séjour en Égypte. Ainsi, non seulement Giza est un complexe architectural construit pour se protéger d'un déluge, mais il renferme également une grande partie de l'histoire des origines de notre planète et sans doute de notre galaxie. Le Dr Hossam Aboulfoutouh, Professeur d'architecture à l'université de Minia, Égypte, n'hésite pas à écrire dans ses cours et ouvrages que Giza et sa Grande Pyramide sont "Les horizons de la Connaissance terrestre".
Ce qui s'est passé en Égypte à l'époque, a pu avoir d'importantes répercussions dans le monde et d'autres lieux similaires peuvent exister. Je pense notamment au site de Bamiyan en Afghanistan. Un haut lieu de l'histoire que Zémarylaï Tarzi, professeur à l'université de Marc-Bloch à Strasbourg, fouille depuis quelques années déjà. Cet archéologue français est à la recherche du troisième buddha, un buddha couché de 300 mètres, relaté par Xuanzang au VIIème siècle, et qui se trouverait dans le sous-sol de Bamiyan. S'il parvient à travailler librement malgré un point commun à tous les hauts lieux de notre histoire, je veux parler de l'imposante présence militaire, Zémarylaï Tarzi pourrait bien tomber sur quelques surprises d'importance...
En d'autre terres, pas si lointaines, n'oublions pas par exemple que pour les Sumériens, l'oil était un très important symbole. Ils appelaient "oil de la terre" la "face du monde souterrain". Ce que dans l'Edda on appelle Naagrind et Naa qui signifie aller sous la surface, c'est-à-dire "La face du monde souterrain" de la littérature sumérienne. La tablette d'argile que vous voyez sur la photo (->) représente cette porte vers ce monde. Le symbole écrit était représenté par une fourchette à 3 dents posée verticalement sur la surface d'un oil, un peu comme l'oil d'Horus mais à l'envers. N'oublions pas qu'à Sumer Ra se nomme Marduk Shamash et Horus est Nergal, l'Apollon grec. Il pourrait s'agir donc de la même histoire avec les mêmes protagonistes...

GASTON MASPÉRO (23 Juin 1846-1916)
Je ne résiste pas à vous citer les étapes de cette vie extraordinaire. Il rencontre alors qu'il est un jeune débutant, en 1867 à l'école Normale, Auguste Mariette qui lui donne à traduire deux textes hiéroglyphiques. Il s'acquitte brillamment de sa tâche et en un temps record ce qui est un véritable exploit. Il part au Pérou où il apprend beaucoup, puis en 1869 devient professeur de Langue égyptienne et archéologie à l'école Pratique des Hautes études. En 1874 il obtient la chaire de Champollion au Collège de France et part en égypte à la tête d'une mission archéologique. Envoyé par le gouvernement pour développer l'Institut français d'Archéologie Orientale, il succède à Mariette après le décès de celui-ci. Il continue les fouilles de Saqqarah puis découvre la cache des momies royales à Deir el Bahari en 1881. Il travaille sur le Sphinx puis c'est dans le Sud au temple de Karnak qu'il repart après un tremblement de terre. Il fonde tout un réseau de petits musées dans toute l'Égypte et qui perdurent aujourd'hui. Il fonde les collections du Musée de Boulaq au Caire où Howard Carter alors âgé de 17 ans fait partie des membres de son équipe. C'est Maspéro qui recommande Carter à Lord Carnavon. La suite vous la connaissez : Carter trouve la tombe de Tutankhamon en partie grâce à tout ce qu'il a appris dans sa jeunesse avec Maspéro. Son fils Henri Maspéro devient un remarquable sinologue.

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Antoine Gigal : Pour écrire à l'auteur contactez la rédaction : roch@topsecret.fr
RÉFÉRENCES : Bien trop nombreuses pour les lister.

Antoine Gigal - TOP SECRET Hors Série N°4 > Juil-Août-Sept > 2007
 
   

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