Les Nouvelles Plaies d'Égypte : Secrets de Giza

5 ème Plaie : Les Restaurations du Sphinx

Pour que vous saisissiez bien l'ampleur du problème abordé maintenant, à savoir le sphinx dans tous ses états (ensablé, désensablé, tunnels découverts puis rescellés, restaurations multiples, etc.), il me semble tout à fait indiqué de commencer avec un peu d'Histoire...

UN PROBLÈME DE DATATION

C'est tout d'abord dans un texte sur une stèle retrouvée par notre fameux et extraordinaire archéologue Auguste Mariette qu'il est fait mention du Sphinx comme provenant de la plus haute Antiquité. En 1858, Mariette est chargé par le duc de Luynes de vérifier les propos de Pline l'Ancien selon lesquels le Sphinx serait construit et non monolithique. Il ouvre un chantier non loin de la pyramide de Khéops (2551-2528 av. J.C.), et dans un sanctuaire d'Isis (du 1er siècle avant notre ère) il trouve la stèle dite "de l'inventaire" ou stèle "de la fille de Khéops" dans laquelle on raconte : que le Sphinx et la Grande Pyramide dite de Khéops, existaient bien avant l'apparition des dirigeants de la 4ème dynastie, donc bien avant 2575 av. J.C.. Le long texte précisait en outre que : "Durant le règne de Khéops celui-ci ordonna la construction d'un monument le long du Sphinx". En toute logique, cette précision implique que le Sphinx était déjà là. Or s'il était déjà là du temps de Khéops, cela signifie que, contrairement à ce que raconte une théorie très en vogue, il n'a pas pu être construit sur ordre de Chéphren, son successeur sur le trône.
Il existe également d'autres documents prouvant que le temple adjacent au Sphinx, et qui possède exactement les mêmes marques d'érosion que celui-ci, existait avant le règne de Khéops. Dans une inscription conservée au musée égyptien de Boulac, le scribe royal du pharaon Khéops note une dédicace qu'il a lui-même relevée sur un document antérieur. Cette dédicace prétend que le Soleil en personne présida à la gigantesque construction, dont "l'origine se perdait dans la nuit des Temps". Si cela se révélait vrai alors c'est toute la datation chronologique actuelle en cours en égyptologie qu'il faudrait revoir ! C'est pourquoi la majorité des égyptologues actuels se détourne de cette stèle dite de l'inventaire, car elle remet en question trop d'acquis pour eux. Certains préfèrent d'ailleurs affirmer que cette stèle faisant la liste de l'inventaire du temple d'Isis remonterait en fait seulement à la XXVIe dynastie. Peut-être, mais Mariette, le découvreur, qui a passé plus de 10 ans à fouiller sur le plateau de Giza, affirme lui que la stèle fut érigée par Khéops lui-même.
Déjà un problème de datation, mais nous aurons bien d'autres occasions d'en parler. Force est de constater que les théories en vogue, attribuant le Sphinx à Chéphren ou à Khéops rencontrent de plus en plus de contradictions. N'oublions pas que c'est le capitaine Giovanni Battista Caviglia en 1816 qui, en dégageant le Sphinx et les temples voisins, attribua tout naturellement l'édification du Sphinx au pharaon Chéphren (2502-2494 av. J.C. 4e dynastie) à cause de la proximité de la pyramide dite de Chéphren qui - remarquons-le au passage - n'est même pas dans l'axe. Il se trouve enfin qu'aucune inscription concernant le Sphinx ne confirme cette thèse.
Quant à une supposée ressemblance de la tête du Sphinx avec Chéphren lui-même, cette théorie à été invalidée depuis 30 ans par le Directeur du service de médecine légale de la police de New-York, expert en morphologie faciale et reconstruction de visage mutilé, Frank Domingo. Après avoir photographié le Sphinx sous différents angles et lumières, il photographia la statue de Chéphren exposée au musée du Caire puis il compara avec sa méthode scientifique. Après bien des calculs et à cause de la mâchoire et de l'écartement des yeux, il conclut qu'il s'agissait de deux personnes différentes...

LE GRAND MYSTÈRE DU SPHINX

On trouve également dans un texte du pharaon Amenhotep II (environ 1448-1420 Av. J.C.) une mention du Sphinx en tant que "plus ancien que les Pyramides". Puis nous avons la fameuse stèle de Thoutmosis IV.
Encore une fois certains égyptologues, un peu rapides, ont cru voir dans un morceau d'inscription (aujourd'hui disparu) sur la stèle, dans les louanges à un dieu, le nom de Chéphren alors que ce nom n'existait en réalité qu'en l'ébauche d'une seule syllabe ce qui est largement loin d'être concluant pour une telle affirmation. Ils ont alors inséré dans la traduction une 2e syllabe qui n'existait absolument pas sur la stèle !
Nous savons qu'il était généralement admis chez les Anciens égyptiens que le Sphinx était recouvert par les sables (sauf la tête) jusqu'à ce que le pharaon Thoutmosis IV (18e Dynastie, 1420-1411 av. J.C.) ne le désensable. Nous avons le merveilleux récit du pharaon Thoutmosis IV gravé pour l'éternité sur une stèle de granit rose et érigé entre les pattes du Sphinx : c'est la stèle dite de Thoutmosis IV. Thoutmosis, qui n'était alors qu'un prince, n'appartenant même pas à la lignée principale de succession pharaonique, vint se reposer après une chasse à l'ombre de la tête (seule apparente) du Sphinx et s'endormit. Là il rêva que le Sphinx lui parlait dans son sommeil, le suppliant de le débarrasser de ses souffrances car il ne supportait plus les brûlures du sable du désert le recouvrant. En échange, il lui donnerait le pouvoir et la fortune. Thoutmosis à son réveil décida de s'exécuter et devint en peu de temps pharaon ainsi que très fortuné.
Ce qui est particulièrement intéressant par rapport à cette stèle de Thoutmosis IV, c'est la représentation du Sphinx qui en est faite. Regardez donc bien, il y en a deux ! Et se tournant le dos. De plus vous constatez que les deux Sphinx reposent sur des constructions architecturales en forme de petit temple avec porte. L'interprétation habituelle qui affirme que ces temples sont justement la représentation de celui qui se trouve devant et au Sud du Sphinx ne peut satisfaire les personnes exigeantes qui savent qu'à l'époque les règles de la perspective chez les anciens égyptiens étaient très strictes, aucun artiste officiel n'y dérogeait, et selon celles-ci, ils l'auraient placé devant le Sphinx comme dans la réalité. Donc, pour commencer, à quoi correspondent ces constructions sous le Sphinx ? Et ensuite, mais où est donc passé ce deuxième Sphinx ? Ce qui est très curieux c'est que très peu de gens même parmi les professionnels se sont mis à chercher les réponses... du moins officiellement...

LE DEUXIÈME SPHINX

Dans la fameuse stèle de l'inventaire conservée au Musée du Caire, il est fait mention qu'un éclair aurait foudroyé la coiffe du deuxième Sphinx entraînant sa destruction ainsi que celle d'un sycomore, arbre sacré à l'époque, qui fut brûlé aussi par la foudre. Selon l'archéologue Michael Poe qui se réfère à des fragments de papyrus du Moyen Empire, ce deuxième Sphinx se trouvait alors face à face avec le Sphinx actuel de l'autre côté du Nil et aurait été détruit par une crue du Nil particulièrement violente environ 1000 ans après J.C.. Les villageois auraient alors prélevé les pierres pour reconstruire leur village.
Cette thèse est tout à fait confirmée par d'autres textes comme ceux du grand géographe et savant arabe Al-I-Drisi (1099-1166) dans ses deux encyclopédies géographiques (Kitab al Mamalik, Al-Mamsalik, et Kitab al Jujon). L'érudit mentionne la présence de deux Sphinx à Giza, monuments qu'il décrit avec force de détails : l'un est en très mauvais état ; il est léché par les eaux du Nil, et de nombreuses pierres manquent.
D'autres auteurs mentionnent l'existence de deux Sphinx. Ainsi l'historien célèbre Musabbihi écrit au sujet d'un "Sphinx plus petit que l'autre" (peut-être justement parce que très détérioré) de l'autre côté du Nil, en très mauvais état, composé de briques et de pierres (Annales de Rabi II, vers 1024).
Certains chercheurs vous diront que les deux Sphinx sont similaires aux deux piliers d'Hercule, l'un indiquant le pouvoir matériel s'impliquant vers le haut dans le pouvoir spirituel, et l'autre (l'actuel) le pouvoir spirituel vers le monde matériel souterrain. En mythologie Horus est associé à Hercule, et le Sphinx à Horus.
D'autre part des spécialistes avancent l'hypothèse que l'un des Sphinx devait être féminin. Si vous regardez la photo Lekegian du Sphinx à la page suivante (NDLR : ?), il est vrai que l'on peut se demander si ce que l'on voit à la base du Sphinx n'est pas le vestige d'une poitrine féminine. Dans un rapport de 1980, le très sérieux Mark Lehner note : "À part une proéminente bosse sur la poitrine nous n'avons remarqué aucune marque d'outils sculptant ou creusant sur le corps du Sphinx".

Quoi qu'il en soit pourquoi n'informe-t-on pas davantage les gens sur ce deuxième Sphinx ? Pourquoi tant de secret ? Pour cacher quoi ? Que ce sont les gardiens d'un énorme monde souterrain parfaitement construit ? Les portes d'entrée d'un vaste labyrinthe ? N'oublions pas qu'au Xe siècle de notre ère les plus grands chroniqueurs et historiens arabes mentionnent l'existence de portes donnant accès sous le Sphinx à de nombreuses galeries... Sans compter un récit attribué au prince Farouk lui-même, le fils du roi Fouad d'Égypte, qui aurait raconté qu'en 1945, pour commémorer en quelque sorte le geste de son ancêtre le pharaon Thoutmosis IV, il vint avec sa jeep jusqu'au pied du Sphinx, "pour y pousser une énorme dalle qui se trouva servir de porte". Selon un chercheur espagnol Nacho Ares (La verdad sobre los tùneles de la esfinge, Ano Cero) et certains habitants du plateau, "il trouva une grande pièce gardée par une sorte d'automate". Malheureusement, si c'est vrai, il n'en révéla pas davantage... Nous reparlerons cependant plus loin de cette dalle...

LA STRUCTURE ET DISPOSITION DU SPHINX

Continuons notre promenade... Le corps du Sphinx (57 m de long, 20 m de haut, 14 m de large) a été creusé dans la surface même du plateau qui consiste en un sol (NDLR : seul ?) bloc de calcaire. Ce calcaire relativement friable appartient à une catégorie que nous dénommons membre II.
Le corps est dans un axe Ouest-Est, incliné vers le bas dans une pente naturelle et regarde vers l'Est. La tête, elle, appartient à un autre type de calcaire, plus dur, du type membre III, pouvant provenir d'un affleurement au sommet du plateau. Une couche de calcaire plus dur encore, de type membre I, émerge le long de la base, s'élevant de quelques mètres vers l'arrière en descendant pour s'incliner vers l'avant. Les pattes, elles, sont en maçonnerie et sans doute plus récentes que le reste du corps.
À l'origine le Sphinx devait être recouvert de plâtre peint. Il reste quelques rares traces de peinture rouge.

LES RESTAURATIONS ET LES FOUILLES

Il y eut le désensablement et la restauration du Sphinx effectués sous Thoutmosis IV. Nous pouvons parler ici de restauration car on a pu observer des blocs de revêtement sur le corps du Sphinx datant de cette époque. Cette restauration sera appelée "Phase I", même si on ne peut jamais écarter la possibilité d'autres restaurations auparavant. On remarque également une possible restauration sous Ramsès II. Mais il y eut surtout une très importante restauration effectuée sous la 26e dynastie. Cette restauration sera dénommée "Phase II".
Le Sphinx a connu encore une importante restauration à l'époque romaine (Phase III). Avant d'aborder les multiples restaurations et interventions faites sur le Sphinx à notre époque, je voulais simplement vous alerter dans un premier temps sur le fait que cette immense statue énigmatique a déjà été passée au peigne fin depuis bien des millénaires par de multiples générations... Vous comprendrez ce que cela implique rapidement.

L'ÉNIGME DES QUATRE SOCLES

Avant de poursuivre sur le sujet des restaurations, je souhaite vous parler de l'affaire des quatre socles de maçonnerie le long du corps du Sphinx. C'est une histoire la plupart du temps méconnue du public et qui est pourtant d'un grand intérêt. Auguste Mariette, tandis qu'il désensablait à son tour le Sphinx dans les années 1850, découvrit cinq socles de maçonnerie (un a disparu aujourd'hui) disposés par deux sur les flancs Nord et Sud du Sphinx. Au début, il pensa qu'il s'agissait juste d'éléments soutenant le corps du Sphinx sur la pente inclinée sur laquelle il se trouve, mais il changea vite d'idée lorsqu'il trouva à terre les fragments d'une statue colossale d'Osiris comportant 28 blocs. Il en déduisit avec raison que ces socles datant au moins de la 18e Dynastie (Phase I), et qui pouvaient donc exister bien avant, étaient en fait des piédestaux supportant de grandes statues. D'après l'archéologue Mark Lehner qui s'est servi des travaux de Mariette, cette statue en fragments devait mesurer environ 7,5 m de haut, seule. Donc, imaginez-la juchée sur son piédestal lui-même fort élevé ! Et imaginez à présent plusieurs statues ; car il y a bien plusieurs piédestaux ; et vous conviendrez que cela change complètement la physionomie du Sphinx ! Entouré des statues colossales des Dieux lui arrivant jusqu'aux épaules, le Sphinx devient encore plus majestueux qu'il ne l'est déjà. Imaginez donc ce spectacle !
Alors, et comme c'est un fait archéologique indiscutable, pourquoi le public n'en est-il pas informé ? Que désire-t-on cacher ? Pourquoi être si discret au sujet du Sphinx et de sa véritable dimension monumentale ?

LES RESTAURATIONS DITES "MODERNES"

Au lieu d'arranger les choses, il faut bien avouer que les restaurations successives entreprises sur le Sphinx ont souvent causé plus de tort que de bien.

C'est ainsi qu'en 1920, on est obligé de renforcer la tête avec du ciment, car il manque d'importantes parties de la coiffe. Comparez donc toutes les photos anciennes du Sphinx, et vous verrez d'importantes différences à tous les niveaux.

En 1923, le directeur du Département des Antiquités, Lacau, commence avec Baraize une campagne d'excavations près du Sphinx qui devait durer rien de moins que onze années !

C'est ainsi d'ailleurs qu'ils cimentèrent un large trou sur le dessus de la tête du Sphinx en y laissant un accès possible par une porte en fer. Des spécialistes pensent qu'il peut s'agir d'un point de fixage pour une importante coiffe supplémentaire comme sur la représentation du Sphinx en calcite de Tuthankhamon, visible au musée de Luxor, coiffe qui aurait disparu depuis.

UNE AMNÉSIE GÉNÉRALISÉE...

En 1926, l'ingénieur français Emile Baraize fit tout ce qu'il put pour replacer des pierres tombées. Le récit de cette restauration nous est parvenu par un de ses ouvriers qui était un petit enfant à l'époque, un fellah nommé Mohamed Abdel Meguid Fayed. Celui-ci communiqua en 1979 l'existence d'une petite ouverture près de la queue du Sphinx qui avait été "oubliée" depuis Baraize. Il dit que cette ouverture donnait accès à l'intérieur du Sphinx lui-même.
C'est là que nous retrouvons les membres de l'ARCE (American Research Center in Egypt) avec à leur tête Mark Lehner et l'incontournable Zahi Hawass qui dirige tout le site de Giza encore actuellement. Ceux-ci se précipitèrent à l'intérieur du passage alors qu'une restauration était justement en cours. Comme il est curieux, ne trouvez-vous pas, que ces gens mondialement connus pour leur implication en égyptologie et archéologie, n'aient pas eu connaissance ni compulsé les travaux d'un Baraize ou d'un Mariette ou d'un Selim Hassan qui en leur temps avaient trouvé des quantités de choses incroyables sur le plateau de Giza, et fait des découvertes exceptionnelles sur le Sphinx, après des années d'un travail sérieux et méritoire ? Pourquoi ne se sert-on pas ou très peu aujourd'hui des résultats de l'archéologie française ou égyptienne qui ont pourtant fait véritablement leurs preuves et qui sont retranscrites dans plusieurs milliers de volumes ? Pourquoi aujourd'hui aussi, les découvertes des plus éminents et astucieux chercheurs français travaillant avec la dernière technologie et le plus grand sérieux sont-elles mises à l'écart ?
Quoi qu'il en soit, en pénétrant par l'ouverture indiquée, ils découvrirent un tunnel/puits formé de 2 grottes de 1 mètre de large sur 9 mètres de long. D'un côté le puits monte à l'intérieur de l'arrière-train du Sphinx et de l'autre, il descend verticalement pénétrant dans la roche du plateau millénaire de Giza. Les traces de creusement indiquent que le tunnel/puits a été creusé du haut vers le bas. À l'intérieur une échelle métallique a été installée pour faciliter la descente. Il y a aussi dans la partie la plus haute de ce tunnel une salle étroite mais de 1m80 de hauteur.
Dans un recoin, on a également trouvé une vieille paire de chaussures, un petit couvercle métallique, et un peu de ciment ancien. Sans doute des choses abandonnées là pendant la réouverture de ce tunnel en 1926, ou pendant une restauration à peine un peu plus ancienne. Toujours est-il que de nombreuses évidences archéologiques attestent que ce tunnel/puits a été percé pendant l'époque pharaonique. C'est là un fait majeur. Certains chercheurs pensent qu'il s'agit sans doute d'une tentative visant à découvrir un trésor à l'intérieur du Sphinx. Mais alors pourquoi ne pas creuser un tunnel horizontal afin de vérifier l'intérieur du corps ? D'autres chercheurs, plus logiques, pensent que ce tunnel est en réalité le début d'une galerie beaucoup plus vaste pénétrant l'intérieur du plateau. Or la partie basse du tunnel est complètement encombrée de détritus et de décombres et n'a jamais été déblayée, du moins officiellement. Pourquoi le public n'en entend-il jamais parler ? Pourquoi des fouilles n'ont-elles pas été entreprises dès 1979 pour voir plus loin ? Qu'y a t-il de si gênant sous le Sphinx ?
Certains d'ailleurs ne se sont pas empêchés de penser aussi que, pendant de longues campagnes de restaurations, bien pratiques avec leurs échafaudages, ces fouilles ont peut être déjà été menées jusqu'au bout mais en catimini... Toujours est-il que pendant le "Sphinx Project", la campagne de restauration américano-égyptienne de 1979 à 1983, on découvrit que la couche de restauration faite à l'époque romaine (Phase III) tombait en miette, et était moins résistante que celles effectuées à l'époque pharaonique (Phase I et II), et qui possédaient une patine marron protectrice. En octobre 1983 une partie de la maçonnerie de Phase III tomba de la patte avant Nord. L'EAO (Egyptian Antiquities Org.) prit la décision de remplacer "les restaurations romaines et même Baraize. L'équipe utilisa 2000 nouveaux blocs de calcaire qui étaient beaucoup plus grands que les originaux, écartant ainsi les anciens blocs. Cette restauration du dallage devant le Sphinx et sur les pattes eut pour effet de modifier toute l'apparence du Sphinx.
Mais il y a pire. En 1987, le nouveau revêtement commença à s'écrouler sur lui-même tout simplement à cause de l'affleurement de sel dans la pierre, et aussi à cause de l'humidité qui s'était infiltrée sous le nouveau revêtement. Les travaux de restauration cessèrent et une nouvelle Commission se réunit qui décida heureusement d'enlever tout ce travail en 1989. On voit comment les millions sont utilisés sur le plateau ! On installa alors un autre type de mortier et de pierres pour le dallage, et on fit en sorte que l'ancien aspect des pattes du Sphinx soit récupéré. Ces travaux furent achevés en 1998. Il n'empêche que les détériorations ont continué, notamment sur la poitrine. C'est ainsi que l'on arrange d'un côté pour mieux saccager de l'autre. Ainsi va la vie sur le plateau...

CONCLUSION

Ce petit rappel historique des quelques interventions effectuées sur le Sphinx avait simplement pour objet d'attirer votre attention sur deux choses essentielles :
1/ De nombreuses restaurations ont eu lieu depuis l'Antiquité, ce qui fait que le Sphinx a été réellement passé au peigne fin. Cela signifie la chose suivante, cela fait bien longtemps que l'on sait ce qui se cache dedans, dessous et autour du Sphinx. Tous ceux qui essaient de vous faire croire le contraire, ou vous font miroiter de "nouvelles" découvertes, se moquent de vous. Alors pourquoi ne pas révéler vraiment ce qu'on sait ?
2/Certaines tentatives de restauration (proches de cavités ou d'accès cachés) peuvent être révélatrices par leur absence totale de respect pour le monument ; certains épais manteaux de maçonnerie peuvent paraître suspects ; certaines méthodes extrêmement invasives, accomplies au détriment du Sphinx et faisant peu de cas des analyses et mesures scientifiques relatives aux détériorations environnementales, sont aussi très parlantes à ceux dont l'esprit reste en éveil...
à présent que nous avons fait ce petit historique des multiples restaurations, nous allons exposer en détail, ce qu'il y a en dessous et autour du Sphinx, en vous relatant la suite des expéditions et les batailles et secrets qu'elles ont engendrés.

De nombreuses photographies de ce magazine proviennent de sites Internet ou de la collection privée de l'auteur. Ces photographies ont été rassemblées de diverses sources publiques, et sont entrées dans le domaine public sauf indication contraire.
Antoine Gigal : Pour écrire à l'auteur contactez la rédaction : roch@topsecret.fr
RÉFÉRENCES : Bien trop nombreuses pour les lister.

Antoine Gigal - TOP SECRET Hors Série N°4 > Juil-Août-Sept > 2007
 
   

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