Les Nouvelles Plaies d'Égypte : Secrets de Giza

3ème Plaie : L'Exploration de Luis Alvarez

L'Exploration du prix Nobel de Physique américain Luis Alvarez (1911-1988) sur le plateau de Giza et à l'intérieur de la pyramide de Chéphren se déroula de 1965 à 1968.

Cette exploration est l'une des plus incroyables ayant jamais eu lieu à Giza, tout au moins du point de vue du niveau de secret dont furent recouverts les résultats. De fait, au lieu d'être rendus publics, ces résultats furent scandaleusement et très habilement occultés par un mur de mensonges, de désinformations et de silences. Ceci est tout simplement révoltant, car comme je l'ai déjà dit, Giza est un patrimoine de l'humanité, et par conséquent la population mondiale est en droit de réclamer et d'obtenir les résultats des recherches qui y sont effectuées. C'est comme si - toute proportion gardée - une équipe de Japonais par exemple, après avoir obtenu maintes autorisations, était venue scanner le sous-sol du mont Saint Michel, puis était repartie en refusant de livrer le moindre résultat de ses sondages ! Et bien c'est non seulement ce qui arriva avec cette expédition menée sur Giza par le professeur Alvarez, mais encore, les secrets ont été tellement bien orchestrés que très peu de gens peuvent se douter que ces recherches se sont poursuivies durant de longues années, sous d'autres appellations et sous couvert d'autres objectifs, objectifs de façade ne correspondant pas aux véritables recherches entreprises.

DE NOMBREUSES QUESTIONS

Pourquoi toutes ces précautions ? Et surtout pour quelle raison engager des millions de dollars (plus d'un million de dollars rien que pour la seule expédition Alvarez), des milliers d'hommes effectuant des milliers d'heures de travail sur plusieurs années ? Pourquoi 12 agences américaines et égyptiennes se sont-elles impliquées sur ce seul projet, avec la Comission Atomique US, le fameux Smithsonian Institute et l'université égyptienne d'Ain es Shams ? Pourquoi un homme de l'envergure d'un Luis Alvarez s'intéressait-il tellement à la pyramide de Chéphren ? Et pourquoi nous annonce-t-on à la fin de l'expédition que le projet n'a rien trouvé à Giza, alors que le Dr. Amr Goneid de l'université du Caire en charge de l'analyse des données déclare à l'époque (avant qu'il ne se taise sur le sujet) : "Les résultats défient toutes les lois connues de la physique !" ?

LE PROFESSEUR LUIS ALVAREZ

Avant de poursuivre, il n'est pas superflu de se pencher sur le C.V. et le palmarès incroyable (même pour un prix Nobel), du Professeur Luis Alvarez. Jugez-en donc par vous-même.
Luis Alvarez obtient son prix Nobel pour les développements de la chambre bulle à hydrogène (->) et la découverte d'autres états de résonances. Il découvre ainsi 70 particules élémentaires. Pendant plusieurs années, il s'était concentré sur la physique nucléaire (Radiation Lab de l'université de Californie, mais aussi, Radiation Lab de l'Institut des Technologies du Massachussett : MIT, ainsi que le Metallurgical Lab de l'université de Chicago). Déjà, en 1937, bien avant d'obtenir son prix Nobel, Luis Alvarez prouve l'existence du phénomène du K-électron capturé par les nuclei, et il invente une méthode pour produire des rayons de neutrons très lents.
Puis, il est aussi le co-découvreur de la radioactivité du Tritium et démontre que le tritium est un constituant stable de l'hélium ordinaire. Il est aussi le responsable de trois systèmes radars importants : le système de détection avancé des micro-ondes, le système de bombardement à haute altitude : "Eagle" et le GCA (Ground Controlled Approach) qui est un système permettant l'atterrissage à l'aveugle pour avions civils et militaires.

Luis Alvarez fera également partie du Manhattan Project en 1945. Il développe ainsi à Los Alamos Lab, les détonateurs pour la bombe à plutonium. Pour la "petite" histoire : on précise dans une biographie officielle (sur le site Nobel-Prize) que : "Il vola comme observateur scientifique aussi bien à l'explosion d'Almagordo qu'à celle d'Hiroshima". Il devait donc être à bord du tristement célèbre Enola Gay qui transportait la bombe. Or on ne trouve pas son nom dans l'équipage, sur aucun site officiel relatant le vol, mais curieusement sur la photo de l'équipage (->) on trouve trois passagers non identifiés... curieux pour un vol si célèbre. On trouve bien le capitaine William Parsons qui est aussi un observateur scientifique mais il est fort à parier que Luis Alvarez est un des trois hommes sur la photo... C'est d'autant plus probable que l'on trouve des photos de lui aux Îles Tinian (<-) qui étaient le QG de Los Alamos Labs pour envoyer les bombes sur le Japon sous le nom de code Project Alberta. Sur l'une d'elles, on le voit poser devant un des appareils de mesure que l'on parachutait dans l'air au moment de l'explosion. De plus, on trouve dans la biographie d'Harold Agnew qui deviendra le directeur de Los Alamos Lab que, le 6 août 1945, il a volé en compagnie de Luis Alvarez pour Hiroshima... Alors pourquoi cacher l'évidence ? D'un côté on affiche, et de l'autre on montre une pudeur qui sied mieux à la réputation d'un prix Nobel ? Mais ce n'est pas tout.
Si Alvarez est aussi un membre éminent du comité scientifique IBM, et un des directeurs d'Hewlett Packard, s'il est un habitué des discours au très sélect et fermé club de Bohemian Grove (Top Secret N°11), où se réunissent chaque année les puissants de ce monde, il est aussi très connu pour être à l'origine de la fameuse théorie de l'extinction des dinosaures par l'impact d'un météorite, il y a 65 millions d'années !
Il découvre en effet cette théorie en compagnie de son fils géologue Walter Alvarez (->) devant les murs médiévaux de Gubbio en Italie en 1973. Le père et le fils publient la découverte d'une couche d'argile présente un peu partout dans le monde et contenant un taux élevé d'iridium datant de 66,4 millions années. Ils postulent que l'iridium a été déposé suite à l'impact d'un astéroïde qui engendra des effets climatiques fatals aux dinosaures.
Le Professeur est également connu pour son analyse du célèbre film de Zapruder montrant l'assassinat de Kennedy. L'analyse d'Alvarez dont s'est emparée la commission Warren pour tenter d'expliquer d'où provenaient les tirs, démontre pourquoi la tête de Kennedy part en arrière alors que les tirs venaient aussi de l'arrière, depuis le bâtiment du Texas School Book Depository. C'est ce que l'on appelle le fameux : "Jet propulsion Effect" ("Journal of physics" vol 44, n°9, sept 1976, p. 819), la tête partirait en arrière à cause de l'éjection de la substance cérébrale provoquée par l'explosion à l'avant droit de la balle entrée à l'arrière. Cela paraît simple maintenant mais beaucoup de chercheurs à l'époque restaient perplexes.
Cette démonstration scientifique servit en tout cas à imposer la thèse du tueur unique. Voilà ce à quoi s'est donc occupé le prix Nobel de physique 1968... Sans oublier naturellement sa contribution au Robertson Panel, en 1953, qui étudiait le phénomène Ovni pour le compte de la CIA... Bref, il nous vient alors cette question : mais qu'était donc venu faire un personnage de la carrure du professeur Luis Alvarez sur le plateau de Giza ?

À LA RECHERCHE DES CHAMBRES CACHÉES DE CHÉPHREN

Le but officiel de l'expédition Alvarez sur le plateau est d'essayer de localiser des chambres cachées à Giza, et surtout à Chéphren, en utilisant des détecteurs de rayons cosmiques. Pour ce faire, on utilise l'analyse des indices de pénétration des rayons cosmiques à travers les matériaux denses comme la pierre ou le rocher.
Plus dense est le matériel à travers lequel passent les rayons cosmiques plus ceux-ci perdent de l'énergie. Techniquement, des détecteurs sont placés à l'intérieur de la pyramide de Chéphren afin d'y collecter des mesures. Ces informations enregistrées sur bandes magnétiques sont alors analysées par de très puissants ordinateurs. Ainsi on utilise les particules subatomiques pour mesurer la densité de la pyramide et déceler les "vides" possibles, et donc d'éventuelles chambres cachées à l'intérieur de celle-ci.
L'expédition Alvarez porta plusieurs noms : "Giza project 1968" et "Joint Pyramid Project" (Projet commun Pyramide), car comme je l'ai déjà spécifié, c'était un projet sur lequel collaboraient plusieurs agences et universités américaines et l'université Cairote d'Ain es Shams. Il faut savoir que les premiers voyages et les premières tractations pour mener à bien cette opération eurent lieu dès la fin 1965.

L'ÉQUIPE D'ALVAREZ SUR LE PLATEAU

En fouillant dans les archives du Département de Physique de l'université égyptienne, on découvre que l'expédition Alvarez est le premier projet International de Recherche de ce département. On lit que ce projet - sous la direction du Professeur Alvarez et du Prof. El Bedews - a pour but : "... de rechercher l'existence de chambres inconnues à l'intérieur des pyramides par l'utilisation de techniques photographiques des rayons cosmiques".
À ce stade, nous pouvons déjà nous étonner de constater que dans une exploration de cette importance, il ne soit fait aucunement mention d'une collaboration avec un quelconque département archéologique !
Si le but unique du projet était vraiment une trouvaille typiquement archéologique, voire géologique et architecturale, l'honneur et la direction des opérations aurait dû être confiés à d'éminents archéologues et à des départements archéologiques. Or dans l'équipe d'Alvarez, on trouve des gens comme :
- Le Dr. Lauren Yazolino, assistant d'Alvarez qui fera les allers et retours entre Berkeley et Le Caire pour l'analyse des données sur les rayonnements.
- Fred Kreiss spécialiste des radiations (Berkeley Lab).
- Amr Goneid (côté égyptien) dont nous reparlerons plus loin, qui obtint son doctorat en 1969 en informatique et qui actuellement est devenu un des grands spécialistes d'algorithmes de cryptage, d'intelligence artificielle, de méthode de compression d'images avec compression fractales et "d'interfaces d'intelligence émotionnelle en robotique"...
- et Jim Burkhard qui est le chef de projet et spécialiste de : "Pattern Recognition System" et de système de Reconnaissance de Caractères optiques. On le retrouvera plus tard comme vice-président d'une grosse compagnie spécialisée en assistants de cryptage pour ordinateur.

Pas une trace d'un seul archéologue ! Pour parodier le film : "Y a-t-il un pilote dans l'avion", là il n'y a pas d'archéologue dans la Pyramide ! Curieux, non ? Serait-ce que la teneur de la découverte recherchée n'aurait rien eu à voir avec une trouvaille archéologique ? Pourtant, des chambres cachées... ? Serait-ce que l'archéologie sur Giza est une chose bien trop sérieuse pour la laisser entre les mains des archéologues ?
Il est dit également dans la suite du document d'archive : "Ce projet a introduit le premier système d'acquisition de données on-line informatisé de l'époque (1966)". Et que : "Suite à ce projet, est né le premier centre d'informatique scientifique de l'université Ain es-Shams". On lit ensuite que le projet suivant de Recherche Internationale est celui de la SRI, Stanford Research Institute (Californie) en 1974, sous la direction du Prof. Nayel Barakat, et nous aurons l'occasion d'en reparler...

UN DÉFI TECHNOLOGIQUE

En fait, si le projet coûte si cher c'est qu'Alvarez apporte avec lui énormément de matériel. En plus de tous les détecteurs, il pourvoit l'université égyptienne d'un IBM 1130, tout nouveau à l'époque, avec plusieurs moniteurs. Ce puissant ordinateur, grand comme un bureau est vite devenu en ce temps-là, le "chouchou" de tous les départements universitaires scientifiques ayant la chance d'être largement financés. Véritable bibliothèque de sous programmes scientifiques et plaque tournante de multi logiciels avec simulateur graphique, traceurs de courbes, etc, c'est à l'époque la machine incontournable pour une recherche sérieuse "multi-task" informatisée.
Le professeur Alvarez installe donc, dans la chambre dite de Belzoni, à l'intérieur de la pyramide de Chéphren, ses détecteurs de rayons cosmiques, ses appareils fonctionnant avec un voltage puissant (on nous dit 10.000 volts). Comme on l'imagine, transporter tous les câbles et appareils à travers les couloirs étroits de Chéphren jusque dans la chambre dite de Belzoni n'est pas une mince affaire... Mais cette prouesse est accomplie.
En résumé, nous avons à Chephren, le Prof. Alvarez qui auparavant, je le souligne, n'a jamais montré un quelconque intérêt pour l'égyptologie, et un matériel très coûteux, tout neuf et très sophistiqué, dont les résultats sont longs à obtenir et très difficiles à analyser (En 1970, cinq ans plus tard, seulement 19% du volume total de la pyramide aura été analysé... ).

TECHNIQUE PHOTOGRAPHIQUE DES RAYONS COSMIQUES
On appelle également cette technologie : la "Muon technologie". Car ce sont les muons qui forment la composante pénétrante des rayons cosmiques. Les muons interagissent peu avec les noyaux des atomes car ils ne sont pas sensibles à l'interaction forte, ils peuvent donc traverser d'importantes quantités de matière sans être désintégrés. Les muons ont une charge électrique car ils sont sensibles aux forces électromagnétiques, ce qui les rend détectables. Quand les muons passent par un détecteur, ils ionisent le gaz piégé entre deux plaques et cela génère un courant électrique qui peut être mesuré. D'une façon générale, depuis que l'astronome français Pierre Auger (il est heureux de le rappeler) a mesuré en 1938, le premier, les rayonnements cosmiques, on a appris très peu de choses sur eux. On sait que ce sont des protons qui se déplacent à très grande vitesse et des particules alpha. Ce sont des particules subatomiques possédant les plus hauts niveaux d'énergie de tout l'univers. L'atmosphère terrestre nous protège heureusement contre les importantes expositions de RC. Sans elle, les RC endommageraient notre ADN. Mais il y en a qui traversent parfaitement l'atmosphère, par exemple : les neutrinos qui traversent tout ; 65 milliards de neutrinos traversent 1 cm² de notre peau par seconde. Pour les stopper un mur de plomb d'une année lumière d'épaisseur serait nécessaire ! Pour un proton, il y a 10 milliards de neutrinos. Les neutrinos sont associés à trois particules : électron, muon et tau. On discerne 3 types de RC :
1) Les rayons cosmiques galactiques (GCR), les plus courants. Ils proviennent de très loin à l'extérieur de notre système solaire,
2) Les particules énergiques solaires (SEP), ces deux catégories contenant beaucoup plus de protons que d'hélium et des quantités égales d'oxygène et de carbone,
3) Des rayons cosmiques anormaux (ACR) provenant de l'espace interstellaire au-delà de l'héliopause. Ceux-ci contenant plus d'hélium que de protons et plus d'oxygène que de carbone. Entre parenthèse, la technologie Muon aujourd'hui encore, passe pour être avant-gardiste et coûte toujours très cher. On l'utilise actuellement au Nord de Mexico sous la pyramide du soleil pour détecter d'éventuelles chambres. Mais là, ce sont des archéologues qui sont en charge des opérations même s'il y a une aide du département de physique pour la tenue du très coûteux matériel ! Normal, non ?
Pour vous faire une idée, le détecteur muon de l'équipe d'archéologues de l'université de Mexico a coûté à lui tout seul 500.000 dollars US en 2004...

UN CHOIX ÉTONNANT

À ce stade surgit une nouvelle question : mais pourquoi donc le choix de Chéphren, la deuxième pyramide à Giza ? Pourquoi n'ont-ils pas choisi la pyramide de Khéops, plus prestigieuse. Surtout que cette dernière dispose d'une plate-forme à son sommet. Cette plate-forme aurait été tout indiquée pour y installer une partie du matériel, ce qui aurait évité de fermer complètement l'accès d'une pyramide pendant des mois et des mois ? Sans compter que les spécialistes eux-mêmes disent que cela aurait donné de meilleurs résultats. En enquêtant au Caire, j'ai appris que l'équipe Alvarez avait lourdement insisté pour que cela se fasse à Chéphren, prétextant qu'ils voulaient savoir si Chéphren comportait d'autres chambres comme dans Khéops et Mykérinos...
En réalité, il faut savoir que la chambre dite de Belzoni, dans Chéphren, a une particularité que les deux autres chambres principales des deux autres pyramides n'ont pas : elle se trouve en effet pratiquement au ras du sol... C'est essentiel pour qui voudrait explorer discrètement ce qu'il y a SOUS la pyramide... non ? D'autre part Chéphren se trouve au centre de la zone stratégique de Giza entre Mykérinos, le Sphinx et Khéops. Si l'on soupçonne une infrastructure souterraine d'importance sous le plateau de Giza, c'est l'endroit qui convient pour chercher...

PREMIÈRES ANALYSES DES DONNÉES

En 1967, les résultats de l'expédition en Égypte sont en retard. Il faut dire que la guerre des six jours bloque pas mal de choses. Enfin, fin 1968, assez de données sont collectées pour être analysées à Berkeley et à l'université d'Ain es Shams. Juste avant que les enregistrements ne partent pour être analysés aux USA, l'assistant du Prof. Alvarez, le Dr. Yazolino déclare : "Nous avons analysé deux enregistrements par l'ordinateur et notre équipement marche très bien". Après quoi Alvarez collecta les centaines d'enregistrements (on parle de 2 millions de données au minimum), et il partit sans faire de commentaire sur ses découvertes, affirmant tout simplement n'avoir rien trouvé.

DES RÉVÉLATIONS SPECTACULAIRES

Mais une "bombe" éclate le 26 juillet 1969, vite relayée par de nombreux auteurs et journalistes parmi lesquels certains plutôt sérieux ("Toronto Globe and mair du 30 juillet, "The Arizona Daily Star", les livres d'Ostrander, de Schroeder, de Lyall Watson, de Peter Tompkins, de Maurice Chatelain, de Schul et Pettit, Warren Smith, lan Worden, etc.). Cette "bombe" est un article dans le : "Times Saturday Review" signé par un certain John Tunstall de Londres.
Je dis "certain" parce qu'il y a tout lieu de croire que c'est un pseudonyme provenant de quelqu'un ne manquant pas d'humour ou qui désirait faire des allusions compréhensibles par les seules personnes concernées. (John Tunstall est le nom fameux du mentor de Billy The Kid. Ce dernier vengea sa mort en perpétrant une hécatombe...) Dans cet article John Tunstall raconte avoir fait le voyage au Caire comme correspondant de son journal pour voir les résultats. Il dit avoir vu l'IBM 1130 entouré des centaines de boîtes d'enregistrements magnétiques. Et surtout, il parle d'incroyables anomalies. En fait, les enregistrements différaient totalement d'un jour sur l'autre, et ceci pour un détecteur posté au même endroit. Tunstall explique que chaque fois que le Dr. Amr Goneid (en charge du projet en attendant le retour du Dr Yazolino et du Prof. Alvarez) mettait en route les enregistrements dans l'ordinateur des indications différentes apparaissaient à chaque enregistrement. Là où des repères précis auraient dû apparaître identiques à chaque fois ils étaient absents... Et il cite le Dr Goneid : "Les résultats défient toutes les lois connues de la physique", et : "C'est scientifiquement impossible" ou encore : "... there is some force that defies the laws of science at work in the pyramid." ... Il y a une force présente dans la pyramide qui défie toutes les lois des sciences ! L'information embarrasse énormément l'équipe du prix Nobel qui répète que l'on n'a rien trouvé dans cette pyramide. Ce n'est que douze années plus tard (!) que le Professeur daignera évoquer le sujet dans une lettre adressée en 1980 à un journaliste prenant son parti. Ce qu'il dit alors n'est pas sans intérêt, mais avant de vous en faire part, je souhaite citer deux auteurs qui ont relayé la fameuse information de Tunstall.
Maurice Chatelain, célèbre chef de tous les systèmes de communication de la NASA écrit en 1979 : "Un ordinateur moderne installé au Caire a fait les analyses et a débité des absurdités déformées. Les rayons cosmiques furent enregistrés correctement mais de fortes interférences d'une source de radiation inconnue dans la pyramide ont couvert les rayons cosmiques avec une telle densité que toutes lectures et interprétations furent rendues impossibles." Et plus loin : "Ce fut un désastre scientifique". Faut-il préciser que si la Nasa est une agence civile, beaucoup de ses programmes sont financés par le budget de la Défense, et toutes les communications y sont soumises à des régulations de sécurité militaire sous le contrôle de la NSA. Donc à fortiori, un directeur de tous les systèmes de communication de la NASA sait ce qu'il dit !
Peter Tompkins, correspondant du New York Herald Tribune puis de NBC et CBS, relaya également l'information. En regardant sa biographie, on découvre qu'il est un ancien 0SS, ce service qui se transforma en CIA après la guerre. (C'est fou ce qu'on trouve comme Services autour de Giza , Mais où sont les archéologues ?). Lui aussi devait savoir de quoi il parle...

QUE S'EST-IL RÉELLEMENT PASSÉ DANS LA PYRAMIDE DE CHÉPHREN ?

Il s'est peut-être passé quelque chose de plus incroyable encore que ce qui est suggéré par Maurice Chatelain et Peter Tompkins. En menant longuement sur place une enquête opiniâtre et approfondie, enquête rendue particulièrement difficile par le nombre d'années écoulées et l'épaisseur du secret instauré depuis, on découvre qu'en avril 1968, en pleine période d'analyse des rayons cosmiques, une importante anomalie mit en émoi les chercheurs... Sur place, l'équipe de l'université du Caire jugea l'anomalie assez importante pour envoyer un câble super-codé au Professeur Alvarez, l'exhortant à traverser les mers afin de les rejoindre de toute urgence. Ce câble était si codé que le Professeur avoua bien plus tard à un journaliste amical : "qu'il n'avait même pas compris ce qu'on essayait de lui dire jusqu'au moment où il arriva au Caire pour jauger de la situation, ..."
Question encore : pourquoi super-coder un télégramme s'il s'agissait du soupçon d'une simple découverte archéologique ? Et s'il y avait juste des questions d'ordre technique à poser au Professeur, pourquoi ne pas le faire par téléphone tout simplement ? Quel était donc le véritable enjeu de tout ceci ?
On apprit bien plus tard en quoi consistait l'anomalie : en fait, les résultats d'analyses qui venaient d'être obtenus attestaient bien de l'existence d'une chambre cachée à l'intérieur de Chéphren. Cependant, à en croire les calculs, cette chambre était si vaste que la pyramide aurait dû s'effondrer dessus... ! De deux choses l'une : soit tous les calculs étaient faux (or les premiers enregistrements ont démontré que non, l'ordinateur avait réussi à donner les mesures précises de la géométrie de la pyramide, et l'exact position des capteurs), soit ils étaient justes, et dans ce cas, incompréhensibles ! Or, qui dit incompréhensible, dit inadmissible pour la science et les scientifiques. Ainsi, pour couper court à toute publicité et à toute polémique (car ils venaient peut être justement de découvrir ce qu'ils cherchaient), il fallait échafauder le plus rapidement possible une explication plausible de ces résultats afin de parer aux fuites toujours possibles. Et comme vous pouvez le constater à présent, il y eut effectivement des fuites.

UNE EXPLICATION PEU CRÉDIBLE

Aussi, au bout de trois jours de secret total, l'équipe du Professeur sortit une superbe explication : il s'agissait en fait d'un "... wellknown computer bug known as double binning", en clair, d'un "bug informatique très connu nommé double binning". Nous sommes en 1968 et le grand public n'est pas encore familiarisé avec l'informatique, mais quand même, une telle explication semble passablement farfelue pour celui qui s'y connaît un peu !
En imagerie par exemple, le "binning" correspond aux paramètres d'acquisition. Cela consiste à regrouper des pixels par 4 (2X2, 4X4...). On peut accoupler 4 pixels pour n'en faire qu'un. On s'en sert pour augmenter la sensibilité des caméras et dans les bancs test des capteurs CCD des satellites. Pour simplifier au maximum, c'est une procédure volontaire pour que l'ordinateur catalogue d'une certaine manière, certaines données.
On ne voit pas comment une équipe aussi performante et de haut niveau, comptant les spécialistes que nous savons, dont le Dr Goneid qui est actuellement le meilleur spécialiste en "image processing" à l'université américaine du Caire, (il quitta l'université égyptienne d'Ain es Shams peu après l'expédition), aurait, après plusieurs mois (voire années) d'analyses, soudainement découvert que leurs procédures pouvaient induire de si grossières anomalies ! Le moins que l'on puisse dire c'est que le "double binning" n'est pas, loin s'en faut, une explication satisfaisante... C'est même une explication tellement dépourvue de sens qu'elle empêche les gens à l'époque d'argumenter et de débattre sur la question... Pratique, non ?

LE MYSTÈRE ALVAREZ/CHÉPHREN

En 1985, le Professeur confie au journaliste amical Bob Forrest qu'il n'a jamais demandé au Dr Goneid s'il avait rencontré le fameux John Tunstall par qui le scandale arriva. Et pourtant ils se voyaient souvent ! À part ce manque de "curiosité" manifeste, il persiste à dire que l'on a absolument rien trouvé dans Chéphren.
Mais au fait, encore d'autres questions : si l'expédition fut un "désastre scientifique" pour reprendre l'expression de Maurice Chatelain, pourquoi donc jusqu'à sa mort, des années durant, l'éminent professeur Alvarez, garda-t-il sur son bureau, à Lawrence Berkeley Lab, devant ses yeux, la maquette de la pyramide de Chéphren construite pour l'expédition 1967 ? D'habitude les scientifiques de cette stature n'aiment pas avoir sous leurs yeux le symbole d'un échec cuisant...
Pourquoi Alvarez envoya-t-il Lambert Dolphin du Stanford Research Institute (SRI) chercher des fonds pour d'autres expéditions en Égypte ? On apprendra bien des années plus tard que ces expéditions se poursuivirent effectivement en 1970, 73, 74, 76, 78, et le Dr Dolphin accomplit rien de moins que 14 voyages en Égypte !
Pour la petite histoire, en 1968, sous la pression, le SRI est obligé d'avouer aux étudiants et professeurs de Stanford son implication avec la Défense, les projets classifiés, et les Services. En 1993, 75 % des revenus de l'Institut proviennent du département de la Défense et de ses recherches pour la NASA. Pour sa part, le Dr. Dolphin est un expert en missile balistique, en effets de tests nucléaires, en radiocommunication et radars, en détection de rampes de missiles et en géophysique atmosphérique... bref, beaucoup de choses étroitement liées à l'archéologie comme chacun sait !

DES ANOMALIES AU SOL

En 1970, le SRI fait des photos aériennes, prend des images thermiques, et effectue des mesures de la résistance électrique et des fluctuations du champ magnétique autour du Sphinx. Ces opérations mettent en évidence toutes les anomalies au sol sur le plateau de Giza. Le prof. Alvarez suggère alors au Dr. Dolphin de construire un GPR (ground-penetrating radar, un radar pénétrant le sol) pour explorer les zones voisines de Chéphren. En 1974, ils pensent que le calcaire pourra facilement être pénétré par le GPR. Mais le Dr Dolphin s'aperçoit rapidement que non. Le calcaire est tellement mêlé d'argile, de sel et d'humidité que le GPR ne voit qu'à une profondeur de 2 pieds.
En 1976 et 78, dans une collaboration SRI et université Ain es Shams, les chercheurs décident d'utiliser les ondes sismiques à haute fréquence et la détection électronique à distance, "Remote and electronical sensing", mais cette fois-ci on est plus prudent, dans le logo de l'expédition SRI (on remarque dans le titre, que ce sont des méthodes appliquées à l'égyptologie... enfin ! Par la suite, un archéologue finira même par être inclus dans chaque expédition. Un archéologue dont on aura étroitement contrôlé voire financé le cursus universitaire.
En 78, a lieu le projet SRI : "Sphinx Exploration Project". Puis en 82, avec l'ARE une expédition est lancée qui a pour but de cartographier le Sphinx avec des techniques acoustiques afin de découvrir des cavités. Cette fois, on admet enfin, sans toutefois le dire explicitement, que c'est le sous-sol qui intéresse...
Ainsi, petit à petit, pour l'observateur attentif, les faits laissent transparaître deux évidences. D'une part ses diverses expéditions largement financées, avec des chefs de projets et des universités différentes, poursuivent toujours le même objectif : cartographier le plus possible le sous-sol de Giza, et les anomalies électromagnétiques qui s'y trouvent. D'autre part, il apparaît que la plupart de ces missions sont menées à l'instigation du Professeur Alvarez, même si celui-ci s'est officiellement retiré de Giza en 1968. D'autres questions nous viennent alors à l'esprit : que pourrait bien receler les sous-sol de Giza qui puisse mériter une telle débauche de financement, un tel acharnement, la mobilisation de telles sommités et l'utilisation de ces technologies de pointe ?
Pourquoi des atomistes, des spécialistes en transmissions, en radars, en armement et en recherche spatiale s'intéressent-ils autant à Giza ? Pourquoi toutes ces précautions pour cacher les véritables objectifs ? Qu'est-ce que l'on nous cache ?

CONCLUSION

À ce stade de la réflexion, il existe plusieurs thèses qui finalement se rejoignent. Si l'on admet l'existence d'un réseau souterrain sous Giza, pourquoi ne pas envisager que les interférences et les variations journalières dans les résultats à Chéphren, sont le signe de l'émission de quelque chose en provenance du sous-sol ? Cela pourrait être une substance ou une énergie capable de réfracter les rayons cosmiques sous la pyramide, et ainsi de protéger "quelque chose" déposé ou érigé là à l'origine... Une autre thèse voudrait que ces perturbations résultent de la réalité de salles souterraines gigantesques...
Il y a une thèse bien intéressante faisant état de certains phénomènes rencontrés par les détecteurs : phénomène de réflexions, phénomènes prismatiques, comme des phénomènes induits par des sortes de miroirs à ondes radioélectriques... Lorsqu'on sait que ceux-ci peuvent capter les radiosources... Quoi qu'il en soit, le bon sens nous dit qu'un homme de la stature du Professeur Alvarez ne s'embarque pas dans un tel projet, avec sa réputation en jeu, de tels budgets, et sur autant d'années, sans savoir exactement depuis le début, ce qu'il recherche, et sans que cela ne vaille superbement le coup...

De nombreuses photographies de ce magazine proviennent de sites Internet ou de la collection privée de l'auteur. Ces photographies ont été rassemblées de diverses sources publiques, et sont entrées dans le domaine public sauf indication contraire.
Antoine Gigal : Pour écrire à l'auteur contactez la rédaction : roch@topsecret.fr
RÉFÉRENCES : Bien trop nombreuses pour les lister.

Antoine Gigal - TOP SECRET Hors Série N°4 > Juil-Août-Sept > 2007
 
   

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