Evillers : 1952-1970

Le Village d'Evillers, entouré de forêts de sapins noirs : bois du cul-d'Ane, bois du Désert, mont des Tilles, est logé sur un plateau jurassien à 730 m d'altitude. Dans ce décor calme et majestueux ont été observés, de 1952 à 1970, plus de 30 phénomènes inexpliqués. Ovnis, cigares, triangles percés de fenêtres éclairées, boules aux couleurs changeantes, étoiles qui changent de direction se sont manifestés, et dans certains cas devant plus de cent témoins. Par trois fois, ce sont des petits "êtres" qui ont été observés. Tout a commencé en juin 1952. Le dernier phénomène est survenu le 4 juin 1970. Depuis, la population attend.

UN TÉMOIN CAPITAL

La première apparition a eu lieu à la fin d'un bel après-midi de juin 1952. Il est 18 heures, Jean Tyrode se tient sur le perron de la fromagerie d'Evillers en compagnie d'autres personnes. C'est alors qu'apparaît sur leur gauche, une "chose" sombre, sans lumière, presque noire et qui ressemble... "à un énorme chapeau melon", dira M. Tyrode.
La chose évoluait à environ 50 m du sol, à quelques centaines de mètres du groupe d'observateurs. Elle ne produisait aucun bruit, et suivait une trajectoire Nord Est Sud Ouest. Finalement, le mystérieux objet disparut sur la droite, caché par les maisons du village. "Chose étrange, remarque Mr Tyrode que nous avons rencontrée personnellement, l'engin qui était opposé au soleil ne reflétait aucune lumière". Mr Tyrode est instituteur, depuis 20 ans, à Evillers, à 20 Kms de Pontarlier. Il s'appelle Jean Tyrode. Il a 51 ans. Enfant du Jura, solide, trapu, il a les pieds sur terre et la tête sur les épaules. Et pourtant ce qu'il raconte sort totalement de l'ordinaire.
Deux ans après cette première observation, pendant l'hiver 1954, Jean Tyrode voit de la fenêtre de son école une mystérieuse traînée lumineuse qui passe du rouge au violet avant de s'arrêter et de disparaître en changeant de direction. Dix ans plus tard, au printemps 1964, c'est un objet ovale et grisâtre, sombre et sans reflet, d'un diamètre égal à celui de la moitié de la lune, qu'il voit se déplacer du côté de l'église d'Evillers.
Puis le 22 mai 1967, survient le grand événement. Il est 22 heures, Jean Tyrode rentre en voiture à Evillers. Il sort d'un bois à 1 km des premières maisons. C'est alors qu'il remarque une lueur insolite qui semble se diriger vers lui. Il arrête sa voiture et descend rapidement pour mieux observer le phénomène. La lueur grossit et se rapproche. Elle est maintenant à 300 mètres. Il s'agit d'un engin lumineux émettant une lueur jaunâtre verdâtre diffuse. "C'était couleur tilleul pâle, nous précise M. Tyrode. Comme j'avais entendu dire que ces engins pouvaient couper le circuit électrique des voitures, je me précipite vers la mienne et remet le moteur en marche et j'allume les phares pour voir ce qui se passe". Après quoi, il est rapidement retourné observer le phénomène. Dans la précipitation, il oublie malheureusement de prendre la caméra qui ne quitte jamais sa voiture. "J'étais fasciné par ce que je voyais. J'ai totalement oublié que je pouvais essayer de photographier. Vous savez, dans ces cas-là, on a l'esprit un peu paralysé". Quant à l'ovni, il est toujours là. Il avance vers M. Tyrode. Il se présente d'abord de profil. Il a l'aspect d'une assiette creuse retournée dont la pente extérieure aurait été lumineuse et le rebord opaque. Maintenant, il est sensiblement à la même hauteur que le témoin. Un moment, il est même plus bas et Jean aperçoit le dessus de l'engin qui offre l'aspect d'un disque sombre rendu visible par la fluorescence. "J'avais l'impression que l'ovni suivait très exactement les vallonnements du terrain. Quant à ses dimensions, je les ai évaluées à 15 ou 20 mètres de diamètre et 2,50 m de hauteur. La partie lumineuse était tronconique, et la luminescence était interrompue par des raies sombres, comme pourraient le faire les montants métalliques d'un châssis vitré éclairé de l'intérieur". L'engin continue à avancer, arrive à proximité de M. Tyrode et passe au-dessus de lui, à la verticale, à moins de 20 mètres de haut. Sa vitesse, environ 20 kilomètres à l'heure. "Vu du dessous, l'engin n'est pas lumineux, précise M. Tyrode. J'aperçois seulement un disque sombre dont je ne distingue le contour que parce qu'il est faiblement éclairé par-dessus... Par ailleurs, je n'ai entendu, à son passage, aucun bruit. De plus, il n'y avait aucune lumière émanant de l'appareil pour éclairer la route ou les bois. La seule chose que j'aie remarquée au passage de l'ovni, au-dessus de la route, se souvient M. Tyrode, c'est une sorte de picotement, un crépitement d'aigrettes lumineuses, couleur tilleul pâle, de très faible intensité" Il est 22h 14. L'ovni, prend de l'altitude et disparaît vers le nord-est.
L'observation de M. Tyrode a duré exactement 14 minutes.

EVILLERS POINT CHAUD DU TERRITOIRE FRANÇAIS

Durant toute une après-midi et une partie de la nuit, M. Tyrode va nous raconter ce qu'il a vu depuis cette mémorable nuit de mai 1967, et ce qu'ont vu sa femme, ses enfants, ses voisins et une centaine d'habitants d'Evillers.
Comment expliquer que tant de "choses" aient été observés par tant de témoins ? Mr Tyrode a une hypothèse : comme il n'a pas eu peur de dire ce qu'il avait vu, tous ceux de son entourage qui voyaient des choses et qui se taisaient par peur du ridicule, se sont mis à parler eux-aussi.
"Pour nous qui suivons depuis longtemps les évolutions des ovnis, dit M. Tyrode, Evillers est devenu, pour des raisons qui restent encore à découvrir, un point chaud de notre territoire". Fernand Lagarde partage cet avis. Pour cet ufologue averti, enquêteur du magazine "Lumières dans la nuit", qui consacre son temps à collecter des témoignages, les événements qui se sont déroulés à Evillers pourraient bien aider un jour à la compréhension scientifique du phénomène ovni. M. Lagarde et M. Tyrode ont en effet relevé un détail étrange : sur les onze manifestations d'ovnis qui se sont produites à Evillers, six ont eu lieu à proximité de failles géologiques. Pour les deux hommes, reste donc à démêler les mystérieuses raisons de l'alliance secrète qui semble exister entre nos fameux ovnis et les failles géologiques. Aucune explication n'est avancée, mais on ne peut exclure la possibilité qu'une base extraterrestre soit implantée dans les environ du site d'Evillers pour des raisons de captation particulière d'énergies.

DES CAS D'OBSERVATIONS EXCEPTIONNELS

Des explications scientifiques sur ce qui se passe à Evillers et dans la région du Jura seraient en tout cas souhaitables. Que penser par exemple de ce phénomène observé par dix témoins le jeudi 12 décembre 1968 entre 17 heures et 18 heures : "un cercle blanc" entouré d'une couleur jaune intense et très lumineuse. L'un des témoins a même vu autour de la lumière arrêtée au milieu d'un chemin, des personnages qui s'agitaient, telles des ombres chinoises. Un autre témoin dont la femme est institutrice, M. Froidevaux, chef de chantier à Franois, a réussi un exploit que doivent lui envier tous les observateurs d'ovnis : il a réussi à prendre une photo. Jamais, dit M. Lagarde, aucun document n'a pu être produit entouré d'autant de garanties. Et pendant que M. et Mme Froidevaux observaient et photographiaient l'ovni, leur chat hurlait littéralement sans qu'il soit possible de le calmer.
Le 17 mars 1969, vers 2 heures du matin, Mme Lacoste, femme d'un entrepreneur de travaux publics, voit posé à 300 ou 400 mètres de la maison, un corps ovoïde bien arrondi aux deux extrémités, qui se tient là dans une rigoureuse immobilité. Rien ne parait bouger autour.
Deux mois plus tard un photographe de Besançon parvient à photographier sur les lieux de cet atterrissage une ellipse de 7 mètres de large sur 12 mètres de long, tout au long de laquelle "l'herbe est deux à trois fois moins hautes, les feuilles deux à trois fois plus étroites et le vert plus tendre que l'herbe qui l'entoure". L'instituteur d'Evillers, Jean Tyrode, a étendu le champ de ses investigations au-delà du Jura, dans le Morvan. Il a enquêté notamment sur des faits encore inexpliqués qui se sont produits en décembre 1954 et en juin 1968 dans la Côte-d'Or, à Liernais et Brazey-en-Morvan.
À Liernais, un certain M. Brulard revenant d'une veillée funèbre a été littéralement "assailli" par une vive lumière, une boule rouge éblouissante. À la vue de cet objet, raconte M. Tyrode, M. Brulard a été pris d'un malaise vague. Il ne sentait plus qu'il marchait... La lumière était si vive et agissait si fortement sur son esprit qu'il est passé devant la porte de chez lui sans s'en rendre compte... Il s'est senti fatigué durant trois jours, souffrant d'un mal que le docteur n'a pu nommer mais qui a sans doute un rapport avec son aventure.
À Brazey-En-Morvan, M. Michot, son fils et M. Margerie virent, posé dans un pâturage, un long cigare de 12 mètres de long, la pointe effilée ver le sol, y reposant ou non directement ou par l'intermédiaire de béquilles.
L'enquête menée ensuite par M. Tyrode a permis d'établir qu'à l'endroit où s'était posé l'engin l'herbe avait subi un effet de brûlure. En outre deux brebis ont disparu le jour de l'observation et une troisième a été retrouvée morte... les prés avaient changé de couleur.
Le 17 juillet 1967, à 15 heures dans la campagne d'Arc-sous-Cicon, dans le Doubs, des enfants jouent en lisière du bois des Clavières. Soudain, Patricia D. 6 ans, se met à crier. Elle dit avoir vu "trois Chinois tout noirs. Ils sont petits et ils parlent entre eux selon une sorte de musique, RA . RA. LE. TRE. LA ..."
Une heure plus tard, Joelle R., 15 ans et Marie-Reine, 13 ans, aperçoivent un "petit être noir qui est en train de courir."
C'est Joelle qui décrit le petit être qu'elles ont vu passer à une distance d'à peine 25 mètres. "Il mesurait environ 1 m 10 et il était tout noir. Il avait une tête à peu près normale, et non pas comme l'a indiqué la presse. Elle paraissait volumineuse, sans que l'on puisse distinguer des organes, comme si une tête normale était recouverte de quelque chose de noir (casque, masque, scaphandre) ? La partie supérieure semblait briller un peu, ou réfléchir la lumière. Il avait un cou, des épaules et des bras, qui bien qu'entrevus semblaient proportionnés à sa taille. Son ventre paraissait assez gros. Il se déplaçait très rapidement courant à la manière d'un homme, mais beaucoup plus vite qu'un homme normal ne pourrait le faire sur un tel terrain. Il se déplaçait à grandes enjambées souples, ses pieds touchant le sol d'une manière très légère et il continua de courir en montant sous la haie". C'est alors que les filles remarquèrent qu'il semblait être vêtu d'une sorte de collant noir qui moulait son corps, sauf aux jambes où il paraissait moins adhérer. Sur les fesses quelque chose comme un pan d'habit très court semblait flotter. Le personnage disparut dans la haie qu'il traversa en direction de la forêt toute proche. Joelle se précipita à sa poursuite, traversa aussi la haie mais ne vit plus rien. Tous les enfants rentrèrent alors au village pour raconter l'affaire. Ils n'étaient nullement apeurés et riaient même de leur rencontre.
Le soir même, vers 19 h 30, le père de Joelle se rendit sur les lieux, mais il ne vit rien d'anormal. Le lendemain, une bonne partie des habitants d'Arc se rendit sur les lieux. C'est alors qu'ils découvrirent non loin de l'endroit où les enfants avaient vu les petits êtres, une sorte de grand rond de 3 ou 4 mètres de diamètre où l'herbe était brûlée. Cette tache dégageait encore une odeur indéfinissable. Cette nouvelle scène que raconte M. Tyrode se passe à proximité du lac de Saint-Point dans le Jura, un site très fréquenté par les touristes l'été. Nous sommes le 18 octobre 1954.
Il est 22 heures, une jeune fille, Mlle MarieLouise B., rentre chez elle, au hameau du Vézenay. Elle est en vélomoteur. Elle aperçoit d'abord une vive lumière rouge. Puis, sur le bas-côté de la route elle voit nettement dans la lumière de son phare, un homme vêtu d'une gabardine, complètement immobile, accompagné de deux petits êtres entièrement noirs. À l'approche de Mlle B. les petits êtres traversent la route, en marchant et sans se hâter. Ils passent à moins de 10 mètres devant elle. Quant à l'homme, il reste parfaitement immobile.
Après avoir mené l'enquête, refait pas à pas l'itinéraire de Mlle B., M. Tyrode dit : "les deux petits êtres ne peuvent pas être des humains vu leur comportement étrange. J'ai de plus en plus la conviction que l'apparition de la lumière rouge, de l'homme, des deux êtres et de l'objet rouge s'élevant, sont des faits étroitement liés. Un ovni, aurait-il atterri déposant ses occupants ?"
Le dernier fait étrange auquel M. Tyrode a été mêlé a pour décor une grande et belle demeure bourgeoise d'un village voisin d'Evillers. M. Tyrode garde pour lui le nom des lieux et des personnages, car l'événement est tel "qu'il faut observer la plus grande prudence. En effet, on ne sait pas où un tel événement peut nous emmener" ajoute-t-il. Le témoin principal est un collègue de M. Tyrode, un instituteur. Les acteurs sont des enfants, les élèves mêmes, de l'instituteur, parmi lesquels son propre fils. Les faits se déroulent le 4 juin 1970. Les enfants jouent dans la belle maison, abandonnée, de l'homme le plus riche du village. Et, durant près de trois heures, ils vont voir des petits êtres habillés de rouge, qu'ils décrivent comme des "petits gendarmes". Puis une bête monstrueuse, un énorme chien gris, "avec des pattes de veau", se précipite à travers une fenêtre, dont il brise la vitre pour rejoindre les petites créatures qui l'entraînent avec eux vers la forêt proche.
Le soir, le fils de l'instituteur fait un récit complet de l'événement à son père et dessine sur le tableau noir la silhouette, des "petits gendarmes". Le lendemain, jour de classe, au moment de la récréation, l'instituteur demande à ses élèves de dessiner ce qu'ils ont vu. Tous les élèves présents sur les lieux font un portrait identique des "petits êtres". Leurs récits coïncident tous. Le soir même, l'instituteur se rend sur les lieux et découvre, à l'endroit où les enfants ont vu sauter le chien aux pattes de veau, des traces qui ne sont pas celles d'un chien, ni d'un loup, ni d'un veau... Pour l'instituteur, il n'y a aucun doute, les enfants ont dit la vérité. Six jours plus tard survient, un nouvel événement : à trois heures du matin, le 10 juin, la belle maison est complètement détruite par un incendie. Les petits êtres descendus d'un ovni, ont-ils brûlé la maison pour effacer leurs traces ?
À ce jour, l'enquête menée par la gendarmerie n'a pas pu découvrir les causes du sinistre, ni trouver un coupable. Monsieur Jean Tyrode est mort le 22 avril 1978 à Louhans, village situé à quelques kilomètres d'Evillers, son épouse âgée de 86 ans vit toujours dans ce même village.

SOURCES
- Extrait du Parisien spécial du Lundi 24 mai 1971.
- Dessins d'Olivier Audigé d'après les descriptions de Mr Jean Tyrode.

Claude Burkel - TOP SECRET N°35 > Février-Mars > 2008
 
   

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