Julian Assange, un australien de 39 ans, est le fondateur et le visage de Wikileaks. Un personnage très controversé.

Pour construire son data center de 1200 m², le fournisseur d'accès internet suédois Bahnhof a fait sauter plus de 4000 m³ de roche. Le propriétaire voulait une déco à la James Bond, il a été servi !

Après avoir plongé les gouvernements du monde entier dans l'embarras en diffusant des milliers de télégrammes diplomatiques, Wikileaks lutte pour sa survie depuis un abri antiatomique datant de la Seconde Guerre mondiale situé à Stockholm. Un décor à l'échelle de la mégalomanie de Julian Assange, son fondateur.

Une salle de conférence directement inspirée du centre de commandement du Spectre dans Moonraker, des rangées de serveurs alignées dans des cavernes à 30 m sous la surface et protégées par des portes en acier de 40 cm d'épaisseur, bienvenue à Pionen White Moutain (<-) ! C'est dans cet ancien abri antiatomique de l'armée suédoise situé sur l'île de Sodermalm que Wikileaks a transféré une bonne partie de ses données en octobre dernier. Deux précautions valent mieux qu'une lorsque l'on s'apprête à provoquer l'ire de Washington en diffusant 250.000 télégrammes diplomatiques américains, comme ce fut le cas à partir de fin novembre. À ce sujet, les représailles ne se sont pas fait attendre. L'organisation a été abandonnée par son hébergeur - Amazon.com -, lâchée par son fournisseur de noms de domaine américain - EveryDNS - et trahie par PayPal qui a bloqué les transferts financiers des donateurs. PayPal qui évoque une décision prise en toute indépendance : "Nous avons fermé le compte de Wikileaks à cause d'une violation de notre politique, qui stipule que notre système de paiement ne peut être utilisé pour une activité qui encourage, promeut, facilite ou enjoint des personnes à s'engager dans des activités illégales".
La réponse de Julian Assange ne s'est pas fait attendre : "Nous savons maintenant que Visa, Mastercard, PayPal et d'autres sont des instruments de la politique étrangère américaine". Une déclaration en direct de sa cellule, avant sa libératicm le l7 décembre ! Le fondateur de Wikileaks a en effet été placé un temps en détention préventive en Grande-Bretagne à la suite d'un mandat d'arrêt émis par la Suède, qui veut l'interroger sur de prétendus délits sexuels...

Quel coup ces événements risquent-ils de porter à Wikileaks ?
Difficile à dire tant son fonctionnement est nébuleux... Pour son porte-parole, le journaliste islandais Kristian Hrafnsson, "l'organisation ne sera pas bâillonnée, ni par une action judiciaire, ni par la censure des entreprises". Assange, lui, reste confiant. Si le pire venait à arriver, ses supporters pourraient déverrouiller un dossier crypté baptisé Insurance.aes256 et censé contenir des révélations explosives pour de nombreux États.
Au cas où il serait extradé vers les USA, la clé de décryptage qui permet de lire le fichier serait distribuée aux 100.000 personnes qui ont téléchargé le dossier, déclenchant par là même une belle pagaille.

1 À 4 (->). Le design pour le moins futuriste de ce data center est signe Albert France-Lanord Architects. Parmi ses points forts, la salle de conférence en verre située au-dessus de la salle des serveurs (1), des groupes électrogènes de secours conçus à l'origine pour des sous-marins allemands (2) ou encore des cascades de lumière et de - plantes artificielles (3 et 4).

Jon Karlung, le PDG de l'entreprise propriétaire des lieux, n'a jamais cherché à cacher qu'il avait puisé son inspiration dans l'ouvre de Sir Kenneth Adam, responsable des décors du plus célèbre des James Bond ; Moonraker.