Mystérieux Rayons Solaires

Sur toute la planète, depuis probablement l'aube de l'humanité, les hommes, de cultures souvent très différentes, dans le cadre de leurs croyances, se sont souvent servis des rayons du Soleil pour créer un spectacle unique, impressionnant et surtout... perpétuel.

Les rayons présents dans de nombreuses ouvres d'art, émanent souvent du soleil, des auréoles, etc. Ils symbolisent une émanation lumineuse qui part d'un centre, du soleil, d'un saint, d'un héros, d'un génie etc. Ils expriment une influence fécondante, d'ordre matériel ou spirituel. Ils réchauffent, stimulent et fécondent. C'est en architecture que l'utilisation des rayons solaires atteint une véritable dimension ésotérique, mystique, dont le commun des mortels n'a jamais détenu les clefs.

PETIT DETAIL À SAVOIR SUR LES RAYONS
En dehors des rayons qui apparaissent aux solstices d'hiver et d'été, tous les autres rayons pénètrent obligatoirement deux fois dans la même année. Une 1ère fois, en rapport avec la date symbolique souhaitée, et enfin une seconde fois que j'appellerai le "faux rayon", qui est la date symétrique avec le solstice et que l'on ne peux pas empêcher. Concrètement un rayon qui apparaît 43 jours avant le solstice d'été, réapparaît automatiquement 43 jours après.

À une date symbolique bien déterminée, en particulier le jour des équinoxes ou des solstices, au lever de l'astre mais aussi à midi solaire, dans les édifices sacrés ou publics, les rayons solaires sont en effet canalisés afin d'éclairer violemment un endroit bien précis, souvent très symbolique. Le "spot" ainsi créé par un dispositif simple mais ingénieux, souvent une ouverture pratiquée dans un toit, un mur ou une fenêtre ; permet de délivrer à travers les âges un message hermétique via une tache de lumière aux contours immuables. Message que seuls les initiés seront à même d'interpréter.
Ces lieux sacrés peuvent être des grottes, des dolmens, menhirs, des temples, des pyramides, des châteaux, des cathédrales, des églises, des chapelles, des ouvres d'art ou autres monuments représentatifs. Le révérend Hugh Benson, dans les années 50, avait mené une étude portant sur 300 églises médiévales ; il découvrit ainsi qu'à l'intérieur de ces lieux sacrés, souvent le jour de leur saint patron, un rayon lumineux venait judicieusement frapper des réceptacles symboliques : sculptures, peintures, rochers, autels ou sépultures, etc, disposés là comme pour transmettre des messages ou des signes à l'attention de ceux qui savent et qui se sont donnés la peine de se rendre à ces curieux rendez-vous donnés par-delà les générations. Bien entendu, ces signes sont invisibles aux yeux des simples visiteurs, et ils sont invisibles tous les autres jours de l'année.
Ces dispositifs de rayon ont parfois disparu, suite à des travaux ou des déplacements de mobilier. Ont-ils été simplement oubliés ou ont-ils été volontairement rendus inactifs après avoir accompli la mission auprès de la génération à laquelle ils étaient destinés ? Parfois, le rayon apparaît à une date qui ne correspond plus à une fête religieuse. Dans certains cas le phénomène fait référence au calendrier julien. Quelquefois il célèbre une ancienne fête païenne (Lugnasad etc...).
Ils peuvent, avec un peu de chance, d'observation et surtout beaucoup de patience, être redécouverts ! J'ai personnellement découvert ceux du Mont Sainte Odile, d'Obernai, de Scherwiller et aussi celui du Parlement Européen... En effet, des systèmes de rayons sont encore mis en place à notre époque moderne, plus ou moins discrètement, même s'ils n'ont plus grand chose à voir avec le culte. Ces phénomènes sont auréolés d'un certain mystère ; tout du moins ne bénéficient-ils d'aucune publicité. J'ai d'ailleurs pu constater que le sujet était bizarrement "top secret" !

PHÉNOMÈNES SOLAIRES FRANCAIS

Voici la première partie d'une liste des rayons présents en France. Ce dossier se prolongera sur plusieurs numéros afin de couvrir une grande partie du territoire de façon à ce que chacun puisse assister au phénomène sans sortir de sa région. N'hésitez pas à nous communiquer des cas qui pourraient nous avoir échappés.

Rayons en Alsace

À Strasbourg, on peut assister lors des équinoxes, à midi solaire, à l'apparition du désormais célèbre rayon vert, en la cathédrale Notre-Dame. Ce rayon de couleur verte qui provient du vitrail de Juda, touche le Christ en croix situé sur la façade de la Chaire. Le rayon pénètre par le pied de Juda, pièce de verre verte et transparente ; le Saint montre du doigt le pied qui génère le rayon, de l'autre main il montre un vitrail symbolisant le soleil. L'origine de ce système mis en place dans les années 50, reste inconnu à ce jour, malgré une enquête très poussée de la part d'une école d'ingénieurs de Strasbourg.

Au Mont Sainte Odile, nous trouvons plusieurs "rayons" dont deux apparaissent simultanément dans deux chapelles adjacentes, le 20 février et surtout le 20 octobre, date anniversaire de l'apparition de Saint Jean Baptiste devant Sainte Odile. Une date éminemment importante, il faut le croire, puisque la cathédrale de Strasbourg et le pont de L'Europe sont alignés sur le coucher du soleil de ces dates-ci précisément !
Étrangement, on notera que ces mêmes jours, en Égypte, dans le temple d'Abou Simbel, les statues de Ramsès II, alignées au fond de l'édifice, bénéficient également d'une petite visite solaire. Dans le cas du Mont Sainte Odile, le rayon solaire qui pénètre par un hublot transparent octogonal de la chapelle où repose la Sainte, "balaye" le tombeau, puis éclaire le jour précis (20 octobre), la plaque dorée du sépulcre, portant l'inscription "Sepulcrum Sanctae Odillae Virginis". Dans la chapelle voisine (celle de la Croix), un rayon en provenance du vitrail droit de l'autel, enveloppe violemment, et avec précision une statue grandeur nature d'Odile en prière devant le tombeau de son père.
D'autres rayons qui dataient de plus de 9 siècles, et qui devraient apparaître dans la chapelle des Larmes située à proximité, ont malheureusement été rendus inactifs, par négligence ou ignorance, dans les années 30, lors de la restauration du Mont avec la pose de vitraux ne laissant pas passer les rayons... Je les ai découverts en confectionnant un modèle réduit aux proportions de la chapelle, et orienté dans le même axe. Cette chapelle véritablement "truffée" de rayons est historiquement la plus importante du Mont ; elle est construite autour du rocher où venait pleurer Odile. Pour certains chercheurs, ce point (normalement illuminé vers 9h30 le jour de la Saint Jean Baptiste), serait la résurgence d'une cheminée cosmotellurique importante. D'après les radiesthésistes, un pendule, placé au-dessus de ce point, tournerait 27 fois dans un sens, oscillerait 15 fois, puis tournerait de nouveau 27 fois en sens inverse !
D'autres rayons en rapport avec Sainte Odile apparaissent au coucher du soleil, à Obernai, ville natale de Ste Odile, le jour de la Sainte Odile, le 14 décembre (et le 28). Le reliquaire doré fixé au mur de la chapelle Ste Odile contenant les reliques de la Sainte, est ainsi illuminé durant quelques minutes.
Clin d'oil au Dieu Solaire Lug, le 1er août, fête de ce Dieu celte, au coucher du soleil, un savant balayage solaire de plus de deux heures s'opère. Un gros rayon en provenance de la rosace occidentale enveloppe d'une couleur dorée l'autel de la chapelle (vers 18h30), puis vers 20h, le rayon atteint une grande fresque représentant Sainte Odile, toute de blanc vêtue. La tache colorée vient éclairer une demi-heure plus tard le reliquaire de Sainte Eugénie, placé à la droite de la fresque.

Ce même jour le 1er août, à Paris, l'Arc de Triomphe nous réserve lui aussi un spectacle solaire unique en son genre, en célébrant à sa façon le Dieu solaire Lug. On remarquera que le "faux" rayon passe le 11 mai, fête de la Sainte Estelle, dont le nom signifie étoile, donc... soleil. Un rayon doublement symbolique qui prouve que le culte solaire de Lug perdure encore de nos jours, associé aux figures chrétiennes.

À la Sainte Odile, en décembre, dans la chapelle Sainte Odile de Scherwiller, localité où fut recueillie la Sainte aux premiers jours de sa vie, le soleil vient éclairer à midi solaire, l'autel où sont exposées d'autres reliques. Les architectes qui ont conçu le Parlement Européen de Strasbourg en 1999, n'ont pas négligé cette vieille coutume séculaire ; ils ont concocté un immense rayon très original. "Architecture Studio" nous explique en effet que dans la place située au sein même de la tour, a été aménagée sur la façade, une ligne elliptique de 50 m de long, au-delà de laquelle le revêtement est brillant, de couleur différente et incrusté de millions de minuscules billes d'acier afin de produire un effet miroir. Ainsi, le 21 décembre, jour du solstice d'hiver, à midi solaire, le soleil vient frapper la partie brillante et les fenêtres qui se reflètent alors sur la façade opposée, en inventant, comme dans les chambres des pharaons, d'étonnants jeux cosmologiques. Ce lieu est ouvert au public et conçu comme tel, pour voir la lumière filtrer et... jouer.

Temps préhistoriques

Une découverte réalisée en 1999 par la paléo-astronome française Chantal Jegues Wolkiewiez à Lascaux, en Périgord, tendrait à prouver que cette grotte est un authentique planétarium, qui repousse les origines de l'astronomie 17.000 ans en arrière. De fait, les hommes qui fréquentèrent la grotte mirent au point un ingénieux système de rayon.
Au solstice d'été, le 21 juin, au crépuscule, vers 21h, un rayon de soleil pénètre dans la grotte (orientée nord-ouest) jusqu'au fond de l'étroit boyau, et vient illuminer pendant 50 minutes environ, la majestueuse grotte sacrée appelée : Salle des Taureaux, d'ordinaire vouée à l'obscurité la plus complète. Lascaux n'est d'ailleurs pas un cas unique. De nombreuses grottes préhistoriques possèdent des entrées alignées sur le lever du soleil, éclairées aux jours des équinoxes et du solstice d'été, preuve que les systèmes de rayon revêtent une importance fondamentale depuis la nuit des temps.
Les grottes de Combarelles, Croze (Gontran), Font de Gaume, Mouthe, Nancy, Grotte de Cirq, du Pigeonnier, du Bison, de Rouffignac, du Roc de Vezac, sont ainsi alignées sur les équinoxes. Les grottes de la Mozardie, de la Commune, de Lascaux, de la Forêt, de Bernifal, et de Commarques sont alignées sur le solstice d'été.
à moins de 20 km de la grotte de Lascaux, à 6 km des Eyzies, dans la chapelle Saint Jean du château de Commarques (XIIème siècle), il existe également un système de rayon. Cette forteresse repose sur une corniche truffée de grottes naturelles, dont l'une est décorée par des dessins de chevaux, peints il y a 14.000 ans par les hommes de Cro-Magnon. Un certain 21 juin, le soleil pénètre par une fenêtre du château spécialement percée, et vient illuminer l'autel de la chapelle. De même, au pied du château, la lumière solsticiale (et elle seule), éclairait dans des temps reculés, la paroi ornée de la grotte aux chevaux.

Rayons de Monségur

Au cour des pyrénées ariégeoises, se trouve perché le fameux château de Montségur, reconstruit vers 1300 par le seigneur de Levis-Mirepoix. Dans l'ancienne forteresse entièrement rasée au terme d'un long siège, périrent les Cathares en 1232. Cette construction est équipée d'un système de rayons, encore opérationnel, malgré son état de ruine.
Au solstice d'été, les rayons du soleil levant pénètrent dans la salle basse du donjon (côté nord-est) par une paire d'archères, et viennent frapper une seconde paire d'archères du mur opposé (orienté sud-ouest). Ce phénomène n'est visible que quelques secondes. Solstice d'hiver et équinoxes sont aussi repérés par un système de fentes ; la lumière frappant alors des signes gravés sur un mur.

Plassac-Rouffiac (16440)

En l'église Saint CYBARD, le jour de la St Cybard, le 1er juillet (et le 11 juin ), un oculus aménagé dans la voûte de l'abside permet à un rayon de soleil de traverser l'église.

Valsainte

Dans l'Abbaye cistercienne de Valsainte (Simiane), au solstice d'hiver, vers 14 h, un rayon traversant un oculus, atteint un gros cristal de quartz rose posé sur l'autel. Ce système remonte à l'année 1868.

Léoncel

L'abbaye cistercienne de Léoncel (Drôme) possède un immense oculus circulaire tourné vers le soleil levant (symbole du Christ). Le jour du solstice d'été, à 9h, celui-ci laisse pénétrer pleinement le soleil, illuminant l'ailée centrale en un point de la nef où devait se tenir un lutrin portant l'antiphonaire ou les textes de la Parole de Dieu. Léoncel viendrait de LEO (le lion. Autrement dit...le soleil). C'est à Léoncel que Bernard de Clervaux installa en 1137, l'un de ses centres d'initiation cistercienne. leoncel@free.fr

Vézelay

Un des plus spectaculaires phénomènes lumineux français se manifeste magnifiquement au solstice d'été, à midi solaire, en la Basilique Sainte Madeleine de Vézelay (XIIè siècle ->). C'est le "chemin de lumière" : un chapelet de 9 grosses tâches de lumières (chiffre de perfection), assez arrondies, s'aligne parfaitement dans l'axe central depuis le narthex jusqu'au chour. Ces rayons proviennent des lucarnes de la façade méridionale.
Au solstice d'hiver, le 21 décembre, c'est un spectacle différent : chaque chapiteau supérieur du mur nord de la nef reçoit une tâche lumineuse, dans une régularité parfaite, en provenance des fenêtres hautes.

Les bâtisseurs de Vézelay ont veillé à maintenir la Basilique dans la pénombre pour mieux en capturer la riche lumière, son "matériau principal", et le répartir dans les différents espaces.

Thierry Van de Leur Écrire à rauteur : vdl.thierry@wanadoo.fr

Thierry Van de Leur - TOP SECRET N°15 > Octobre-Novembre > 2004
 
   

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