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Vestiges d'une Antique Race de Géants en Amérique |
Les archives du XIXè siècle recèlent des documents décrivant les restes de squelettes de géants enterrés dans d'anciens tertres d'Amérique du Nord, mais les preuves matérielles ont soit disparu, soit été dissimulées au public.
Il est probablement préférable pour l'Institution Smithonienne que si peu de ces vestiges lui aient été associés car ils donnent une bonne raison de croire à la fin du film Indianna Jones - c'est-à-dire en l'existence d'une cache d'envergure où sont enterrés les véritables secrets de l'histoire de la Terre.
L'anthropologie et l'archéologie modernes ont pratiquement condamné la porte de notre imagination, en présentant généralement un passé américain dénué de tout mystère tel que l'existence légendaire de grandes civilisations aux traditions insolites. Le grand intrus qui s'est introduit sur les anciens lieux de sépulture, l'Institution smithsonienne du XIXè siècle, a ouvert un portail à sens unique par lequel d'innombrables ossements ont disparu comme par enchantement. Parmi ces ossements se trouvaient peut-être des réponses relatives au passé lointain que les responsables d'alors ne cherchaient même pas à connaître. La première indication de l'existence possible d'une véritable race d'individus grands, forts et intellectuellement avancés nous apparut lors de l'exploration des services des archives des cantons et des comtés américains. Bon nombre de ces documents combinaient pour la postérité citations de journaux intimes et de lettres dans les années 1800, à partir de documents remontant jusqu'aux années 1700. Voici les commentaires de Deloria à leur sujet : "Certains de ces vieux livres d'histoire des régions et des comtés renferment de pures merveilles parce que les gens, n'étant à l'époque pas soumis à un sévère endoctrinement à propos de l'évolution, étaient étonnés de ce qu'ils découvraient et le rapportaient en toute honnèteté".
Quelque temps avant que l'archéologie ne finisse par imposer au grand public sa vision de la préhistoire - plusieurs générations avant la théorie controversée de Darwin - les pionniers pensaient que certains ouvrages de terre étaient si anciens qu'ils remontaient à l'époque du peuplement humain de l'Amérique. Certains de ces premiers colons prirent la plume et assurèrent que ces ouvrages de terre n'étaient pas l'ouvre des ancêtres directs des indigènes vivant à la période historique mais avaient plutôt été construits à une époque plus ancienne où régnait un ordre social différent. Ils comparèrent les bâtisseurs de tertres aux Indiens, décrivant clairement les premiers comme appartenant à une période antérieure et possédant un destin différent des derniers.
Des preuves de l'occupation de cette région avant l'apparition des Indiens et des Blancs surgissent pratiquement aux quatre coins du pays, ainsi qu'à travers tout le nord-ouest de fagon générale. En enlevant les promontoires de gravier, nombreux et épais, pour construire et réparer des routes, et en fouillant les caves, on a découvert des centaines de squelettes humains, dont certains gigantesques. Un citoyen du comté de Marion estime que les tertres du comté renfermaient à peu près autant de squelettes humains qu'il s'y compte d'habitants de race blanche aujourd'hui ! (The History of Marion County, Ohio, compilé à partir de récits du passé publié en 1883.)
Des restes de mastodontes sont occasionnellement déterrés et, de temps à autre, la découverte des restes de peuplements indiens fait suite à l'exhumation de squelettes géants, aux pommettes hautes, aux mâchoires puissantes et à l'ossature massive propre aux Indiens, uniques traces permettant de reconstituer l'histoire des époques passées. (The History of Brown County, Ohio, compilé à partir de récits du passé publié en 1883.)
Elle a dit en outre que trois squelettes avaient été découverts à l'embouchure de la Paw Paw Creek de nombreuses années plus tard, à l'époque où Nim (Nimrod) Satterfield était juge de paix. C'est en creusant les fondations d'un pont que Jim Dean et quelques autres avaient découvert ces ossements tout au fond de l'ancienne mare des buffles. Il lui semble que c'est le Dr Kidwell, de Fairmont, qui les a examinés et a déclaré qu'ils étaient très vieux, remontant peut-être à des milliers d'années. Elle a rapporté qu'après avoir été exposés aux intempéries pendant quelques jours, les ossements avaient noirci et avaient commencé à s'effriter. Le châtelain Satterfield les avait alors fait enterrer au cimetière de Joliffe (Rivesville). Lorsqu'on les avait mesurés, il était apparu que tous ces squelettes mesuraient près de deux mètres cinquante. (Now and Long Ago : A History of the Marion County Area, de Glen Lough (1969), citation de Virginie occidentale reproduite avec l'aimable autorisation de Dave Cain.)
Un autre de ces nombreux témoignages, recueilli par James Mooney (1861-1921), parle de la visite de très grands individus venus de l'ouest : James Wafford, Cherokee de l'ouest, né en Géorgie en 1806, révèle que sa grand-mère, dont la naissance remontait à la moitié du siècle précédent, lui avait confié avoir entendu dire par ses ancêtres que, bien avant son époque, un groupe de géants était venu rendre visite aux Cherokees. Environ deux fois plus grands que les hommes ordinaires, ils avaient les yeux bridés, de sorte que les Cherokees les baptisèrent "Tsunil'kalu, les gens aux yeux bridés", parce qu"ils ressemblaient au chasseur géant Tsul'kalu. Ils disaient que ces géants vivaient très loin, du côté où le soleil se couche. Les Cherokees les avaient accueillis en amis, ils étaient restés quelque temps puis étaient repartis chez eux dans l'ouest...
Le témoignage de Mooney n'est pas le premier du genre qui apparut plus très tôt dans l'histoire de l'Amérique. À l'époque coloniale et post-coloniale, les chercheurs d'information s'évertuaient à rassembler un maximum de connaissances relatives au passé oublié en puisant aux sources indigènes. Une partie fut incorporée dans des contes romantiques, y compris sous forme de poésie, mais la plus importante part fut enterrée dans les rayons moisis de vieilles bibliothèques oubliées, à la manière de l'accumulation de strates sur les sites archéologiques - considérée comme dépourvues de "substance" véritable dans le domaine émergeant de la science de l'homme blanc.
Sur le tout début de l'histoire de la région qui englobe désormais, Lake County, on ne peut pas écrire grand-chose. Les bâtisseurs de tertres l'avaient occupée et s'étaient éteints, ne laissant aucune trace écrite et très peu de leurs traditions. Ces tertres étaient très nombreux... Des fouilles ont mis au grand jour les ossements effrités d'une race puissante. Samuel Miller, qui réside dans le comté depuis 1835, certifie que l'un des squelettes qu'il a aidé à déterrer mesurait près de deux mètres cinquante, le crâne étant d'une grandeur proportionnelle, tandis que beaucoup d'autres squelettes mesuraient au moins deux mètres dix... (Historical Encyclopedia of Illinois and History of Lake County, 1902)
Dès les premiers pas de l'archéologie nord-américaine, aucun organisme parrainé par le gouvernement fédéral n'a recherché ni rassemblé spécifiquement les preuves de l'existence d'Amérindiens inhabituellement grands à l'époque préhistorique et même historique. Il y a des raisons à cette omission, bien que rétrospectivement cela ait limité notre vue d'ensemble de la préhistoire. Etant donné qu'il n'y avait que de rares individus à la stature imposante nés parmi les races européennes à peau claire, on ne s'attendait pas à trouver de grands nombres de géants en Amérique. Dans des études au cas par cas, des scientifiques européens ont affirmés que ces géants avaient souffert de troubles de l'hypophyse. En outre, lorsque de simples citoyens américains ont déterré les ossements d'individus très grands et solidement charpentés, et lorsque ces exhumations ont été rapportées, on a rarement établi de rapport avec des sites au contenu similaire.
Jusqu'au milieu des années 1800, régnait encore une certaine "sauvagerie" dans de nombreuses zones rurales. Chaque découverte était "unique" mais finissait dans les rayons des vieilles bibliothèques de comtés où elle serait plus tard compilée au titre de simple curiosité, à condition toutefois qu'elle survive. Le récit suivant remonte aux alentours de l'année 1800 : "Il y avait des tertres dans la partie est du village de Conneaut ainsi qu'un vaste cimetière près de l'église presbytérienne, n'ayant apparemment rien à voir avec les cimetières des Indiens. Certains des ossements humains découverts dans ces tertres appartenaient à des hommes à la stature gigantesque. Certains crânes étaient suffisamment grands pour contenir la tête d'un homrne ordinaire, maxillaires compris, les autres os étaient d'une taille proportionnelle. Le cimetière en question s'étendait sur environ deux hectares et, à l'exception d'un léger angle qui suivait le contour naturel du terrain, avait la forme d'un carré oblong. Il semblait avoir été minutieusement délimité en parcelles du nord au sud et présentait un agencement ordonné et précis, digne des sépultures chrétiennes... (Historical Collections of Ohio in Two volumes, d'Henry Howe, LLD 1888.)
Bien qu'estimées peu fiables par le gouvernement, les traditions orales des peuples indigènes de l'est des États-Unis indiquent l'existence possible de deux races de géants, l'une ayant supplanté l'autre par l'usage de la violence. Nous avons là le premier indice d'une préhistoire très lointaine, préservée à travers la tradition des tribus Chippewa, Sandusky et Tawa (membres du groupe des langues algonquines), et de l'existence de géants barbus.
À ce sujet, je dirais que M. Jonathan Brooks, qui vit désormais en ville, m'a affirmé que son père, Benjamin Brooks, qui a vécu quatorze ans avec les Indiens et connaissait bien leur langue et leurs traditions, lui avait confié, ainsi qu'à d'autres personnes, que la légende indienne voulait que ce pays ait d'abord été occupé par une tribu d'individus imposants à la barbe noire et que, par la suite, une tribu à la barbe rouge soit arrivée puis ait tué ou chassé toutes les barbes noires, ainsi qu'ils avaient été baptisés. (Memoirs of Townships, de Wm H. Crane, dans The Firelands Pioneer, Vermilion, Ohio, novembre 1858.)
Parallèlement aux joumaux intimes minutieusement consignés des populations rurales, des auteurs populaires ont développé avec beaucoup de créativité les histoires et légendes populaires plus contemporaines, se contentant de survoler les récits plus profonds des antiquités nord-américaines. Ces auteurs, bien qu'ayant capturé l'essence de la perception populaire de la noble tradition indigène, n'étaient pas très portés sur le côté antique des légendes. Les ouvrages de James Fenimore Cooper (1789-1851) et d'Henry Wadsworth Longfellow (1807-1882) ne disent pratiquement rien des géants. Même si nous savons que l'on dissuadait les Amérindiens d'écrire, certains comme David Cusick ont rusé en utilisant des noms chrétiens. Heureusement, les premiers missionnaires ont recueilli les traditions orales relatives aux géants auprès des ainés des tribus.
Mais même les récits les plus informatifs ou divertissants n'ont pas réussi à inculquer un respect suffisant envers les indigènes pour mettre un terme à la destruction des sites sacrés. L'attitude générale des Blancs à l'égard des Indiens a été abominable, manquant cruellement d'indulgence et de compassion. Beaucoup de crânes d'Amérindiens ont été comparés à des européens, mais ponctuellement, de façon à décrire les indigènes d'alors comme dotés d'une intelligence inférieure. Les mauvaises graines des préjugés raciaux germaient presque naturellement dans le sol non corrompu de l'interprétation de la préhistoire. Considérez, par exemple, les propos d'un important responsable gouvernemental et auteur populaire, Henry Schoolcraft (1793-1864) : L'Indien a les sourcil bas, broussailleux, sous lesquels ses yeux mornes, endormis et mi-clos semblent dénoter les passions féroces qui sommeillent en lui. Les angles aigus des yeux présentent rarement l'obliquité si courante chez les Malais et les Mongols. Les yeux sont presque toujours d'une couleur gris noir ; mais même chez les jeunes, ils ont rarement le même éclat et expriment rarement la même vivacité que ceux des races plus civilisées. (Bureau of Indian Affairs, 1852.)
Schoolcraft, qui avait pourtant lui-même épousé une femme à moitié indienne, semblait prédisposé à cataloguer les indigènes en général comme inférieurs. Ce genre de préjugés ridicules annonçait la poursuite effrénée de la débâcle relative aux ouvrages de terre. Le résultat de tout cela se se reflète fidèlement dans la façon dont l'archéologie s'est organisée il y a plus d'un siècle, et pourrait être résumé dans la politique de Joseph Henry, premier secrétaire de l'Institution smithsonienne, lequel a déclaré en 1846, "Le recueil d'informations devrait toujours précéder l'élaboration d'une théorie"...
Malheureusement, le recueil d'informations semblait ne pas avoir de fin et toute élaboration ultérieure d'une théorie était (et est encore) éphémère. L'Institution smithsonienne, jouant si l'on peut dire un rôle majeur dans la gigantesque entreprise visant à faire la lumière sur la préhistoire insondable des États-Unis, a par inadvertance recueilli bien plus de reliques que ce qu'elle pourrait jamais raisonnablement analyser.
Le nombre estimé d'ouvrages de terre rien que dans l'Ohio, à la fin de la période coloniale, dépassait dix mille. Aujourd'hui, il en reste moins d'un vingtième, lesquels ont d'ailleurs été reconstruits.
Aucun ouvrage de terre ne s'est vu accordé de statut spécial, peu importe qu'il ait été sacré ou stratégique pour les terres tribales. Ce fut un holocauste sans précédent qui a véritablement sapé le moral des indigènes qui ont compris que la paix de leurs ancêtres n'allait plus être qu'un lointain souvenir.
Ne se distinguant que par un professionnalisme quelque peu absent des quêtes macabres des 70 années précédentes, le mandat de Schoolcraft mettait l'accent sur la création d'un système inclusif de fouille, d'enregistrement et de description. Toute analyse ultérieure devait se baser sur ces critères. Mais l'analyse compétente des anomalies est rarement (voire jamais) venue de l'Institution smithsonienne et autres institutions officiellement chargées des exhumations. Il n'est donc pas surprenant que des personnes bien informées pensent que l'Institution smithsonienne bloque activement les rechemhes susceptibles d'offrir une vision plus éclairée de la préhistoire américaine.
Il existe, toutefois, une compensation en ce sens où les Smithsoniens - comme les Peabody, et les Carnegie peu de temps après - ont finalement suivi les ordres d'Henry Schoolcraft consistant à détailler, dans la mesure du possible, leurs "explorations" des tertres. Cependant, l'inaccessibilité actuelle aux ossements et objets que ces gens ont escamotés pour en empécher l'étude est reflet un et un symptôme de la thèse de "l'omission" qui a été proposée.
Ce qui nous a fait plaisir dans cet effort de recherche est qu'il y a eu beaucoup de squelettes à l'ossature gigantesque qui ont été découverts et mentionnés par les Smithsoniens, rehaussant ainsi la validité et la valeur des vieux journaux intimes des cantons ainsi que des légendes indigènes. En voici quelques exemples.
BREF HISTORIQUE DU MUSÉE
L'lnstitution smithsonienne, de loin le plus vaste complexe muséographique du monde, est né grâce au don généreux de James Smithson, scientifique anglais, en 1829. Soupçonné d'être un fils illégitime (en particulier par ses détracteurs ultérieurs), Smithson fut un jeune étudiant assidu qui obtint une maîtrise de lettres à Pembroke College, à Oxford, en 1786. Il devint un scientifique distingué.
Le brave homme s'éteignit en 1829, léguant sa fortune à son neveu James Henry Hungerford en stipulant que, si cet homme venait à mourir sans héritier, le reste de sa fortune irait aux Etats-Unis. On aurait dit qu'il sentait que les Etats-Unis étaient l'avenir de la Grande-Bretagne. Peut-être Smithson voyait-il le Nouveau monde comme un territoire intellectuel, fertile et louable. Hungerford mourut en 1835. Bien qu'il y eut quelques controverses entre-temps, l'Institution smithsonienne fut officiellement fondée qu'en 1846, grâce au don de plus d'un demi-million de dollars. Son legs au peuple américain était destiné, selon ses propres termes, à développer et à diffuser le savoir.
Depuis lors, les collections du musée se sont considérablement étendues, mais l'évolution des normes administratives au cours des 150 années suivantes a entrainé des problèmes de classement et de rangement des trouvailles emmagasinées. Par analogie, la cachette antique où le Vatican conservait les trésors problématiques confisqués risque de ne pas souffrir de comparaison avec la cargaison de preuves diffuses des Smithsoniens. Ce qui est dommage est que la requête de Smithson a pris un sens bien différent. Au lieu de diffuser le savoir, elle s'est involontairement perdue dans le problème d'un stockage informe.
POWELL ET THOMAS
Tombe A, une sépulture en pierre de 76 centimètres de large, 2,50 mètres de long et 60 centimètres de profondeur, a été formée en plaçant des blocs de stéatite de champ sur les côtés et les extrémités et d'autres sur le dessus. Le fond était simplement composé de terre durcie par le feu. Elle renfermait les restes d'un seul squelette, couché sur le dos, la tête tournée vers l'est. L'ossature était lourde et mesurait un peu plus de deux mètres dix. La tête était posée sur une coupelle en cuivre décorée de chiffres imprimés... (12ème rapport annuel du Bureau d'ethnologie au Secrétaire de l'Institution smithsonienne, 1890-1891, publié en 1894, investigations de Cyrus Thomas sur Etowah.)
En 1882, après quelques 36 années d'expansion et de gestion solide, le directeur de l'lnstitution smithsonienne John Wesley Powell (célèbre pour son exploration du Grand Canyon, 1869-1872), engagea Cyrus Thomas. Powell souhaitait que cet homme dirige les recherches sur le terrain du département d'ethnologie nouvellement créé de l'Institution, et plus particulièrement de la Division Tertres de l'est.
Pasteur et entomologiste, Thomas avait de nombreux centres d'intérêt dont l'archéologie. C'était, en d'autres termes, un archéologue adepte de la Bible et des insectes qui, à l'époque de son recrutement, croyait au mystère d'une race disparue.
Powell, qui compatissait beaucoup avec la situation critique des Amérindiens, étant donné qu'il avait vécu parmi eux pendant un certain temps, pensait qu'il n'avait jamais existé de race mystérieuse ou disparue de bâtisseurs de tertres. Il désirait attribuer aux indigènes opprimés le mérite des objets précieux et raffinés associés aux anciennes civilisations de bâtisseurs de tertres. Par la suite, et à la lumière d'autres considérations politiques marquantes de l'époque, il chercha à donner force de loi à ses convictions personnelles par l'intermédiaire de Thomas.
Malgré ses propres convictions, Thomas ne s'est pas vraiment fait prier pour accepter ce poste. En outre, le Congrés allouait un financement solide à ce projet d'excursion dans le paysage antique. À cette époque, on a apparamment décidé de faciliter l'adoption d'une théorie globale - indispensable pour créer l'ordre là où le chaos menaçait. Avant de produire un livre, on dresse logiquement un plan directeur afin d'ordonner ses idées. Cette pratique allait devenir un arrangement hiérarchique qui déterminerait l'angle de vision permettant de catégoriser les découvertes à venir.
D'une part, on explora l'hypothèse selon laquelle d'autres auraient pu découvrir l'Amérique du Nord avant Christophe Colomb (comme par exemple des marins phéniciens, égyptiens, hébraïques, grecs, romains, celtes, scandinaves ou même asiatiques). D'autre part, on avança l'dée selon laquelle le continent aurait été isolé de toute influence extérieure. C'est peut-être en raison du respect de Powell pour les indigènes que cette dernière idée - à savoir exclure tout visiteur extracontinental - fut adoptée. Inutile de dire qu'il s'agissait d'une hypothèse extraordinaire qui a affecté toutes les prises de décision aujourd'hui. Le point positif est qu'elle a créé un lien plausible entre les factions existantes des Amérindiens et la civilisation plus ancienne de tisseurs de tertres et que, peu de temps après, cela à permis de préserver quelque peu ce qu'il restait de leur héritage. À partir de là, on peut comprendre que les aspects du travail de Powell, tels que l'analyse de l'ordre social des bâtisseurs de tertres, n'étaient pas une priorité. La prise de position de Powell concernant l'isolement originelle du continent était en réalité une épée à double tranchant. Avancée significative favorisant une légère mais néanmoins importante harmonisation entre le gouvernement fédéral et le peuple indigène, elle se basait hélas sur une idée erronée. Nous trouvons un exemple de cette contradiction dans le 12ème rapport annuel lui-même. À plusieurs reprises, Thomas et ses subalternes ont fourni des preuves incongrues remettant directement en question les supositions radicales de Powell.
Des sépultures ont été découvertes dans les grottes des comtés suivants : dans les comtés de Grayson, Hart, Edmonson, Barren, Warren et Fayette, dans le Kentucky ; dans les comtés de Smith, White, Warren, Giles, Marion et Fentress, dans le Tennessee ; ainsi que dans le comté de Bartow, en Géorgie. Ces localités se situent pour la plupart sur une ceinture nord-sud de part et d'autre du centre du district.
Dans la plupart de ces grottes, dans le Kentucky comme dans le Tennessee, les corps semblent avoir été déposés sur le sol, parfois dans des lits de cendres, parfois sur un dallage de pierres plates. Toutefois, on a parfois trouvé les corps enchâssés dans des blocs de pierre, et ensuite encastrés dans de l'argile ou des cendres. Dans les comtés de Smith et Warren (Tennessee), ainsi que dans ceux de Warren et Fayette (Kentucky), la chair était préservée et les cheveux étaient blonds et fins. Dans certains cas, les corps étaient enveloppés dans plusieurs épaisseurs de drap grossier, avec une enveloppe extérieure en peau de daim. Certains corps étaient enveloppés dans une sorte de drap fait de fibres d'écorce, dans lequel on avait entrelacé des plumes pour plus de douceur. Dans deux cas, les corps, placés en position assise ou accroupie, étaient enchâssés dans des corbeilles. Dans l'une des caves du comté de Smith, on aurait trouvé le corps d'une femme portant autour de la taille une ceinture en argent, avec des inscriptions ressemblant à des lettres. (12ème rapport annuel du Bureau d'ethnologie au Secrétaire de l'Institution smithsonienne, 1890-1891, 1894, explorations du district du Tennessee.)
Armée d'une doctrine auto-créée soutenue par un large financement, et avec plus tard un coup de pouce de la porte à sens unique donnant accès aux catacombes inaccessibles des Smithsoniens, Powell et ses sous-fifres réussirent pratiquement dans les années qui suivirent à faire table rase des dernières notions du caractère légendaire, mystérieux et antique des bâtisseurs de tertres et, du même coup, de tous ceux qui ne rentraient pas dans le moule de sa théorie. Powell a-t-il volontairement négligé une partie de l'archéologie de façon à mettre en avant son propre programme ?
Powell et ses associés du Bureau étaient convaincus que d'autres peuples étaient arrivés aux Amériques quelque temps après la première dynastie égyptienne il y a moins de 4500 ans ! Ils pensaient aussi que la Vallée du Mississipi était suffisamment isolée de celle de l'Ohio pour justifier la floraison simultanée de cultures très distinctes sur une longue période.
La datation au carbone 14 n'existant pas encore, Thomas utilisa l'analyse stratigraphique (d'après Lyell) et, conformément aux instructions, inclut une documentation et une tenue d'archives détaillée chaque fois que nécessaire. Ses découvertes furent globalement acceptées et sont encore référencées aujourd'hui.
Sous la couche de coquillages, la terre était très noire et semblait mélangée à du terreau végétal sur 30 centimètres de profondeur. Au fond, sur la surface d'origine, gisait un très grand squelette étalé horizontalement de tout son long. Bien que très ramollis, les os étaient suffisamment distincts pour qu'on les mesure minutieusement avant de les exhumer. La distance entre la base du crâne et les os des orteils était de deux mètres vingt. Il est donc probable que de son vivant cet individu ait mesuré deux mètres vingt-cinq. Près de la tête, on découvrit de petits rnorceaux de mica ainsi qu'une substance verte, probablement de l'oxyde de cuivre, mais aucun objet décoratif ou article en cuivre. (12' rapport annuel du Bureau d'ethnologie au Secrétaire de l'Institution smithsonienne, 1890-1891, 1894, explorations du comté de Roane, Tennessee.)
Mais le temps de Thomas était compté en raison de l'immense territoire qu'il devait explorer. Dans de telles conditions de travail, les étrangetés furent mises de côté pour être étudiées ultérieurement - mais en réalité, pour finir par tomber dans les oubliettes. Thomas fut souvent obligé de se fier aux récits de ses subalternes. De toute évidence, certains faisaient la différence entre les sépultures des Indiens et celles des bâtisseurs de tertres, défiant peut-être la patience de Powell.
La numéro 5, la plus grande du groupe, fut attentivement examinée. À soixante centimètres sous la surface, près du sommet, gisait un squelette. Il s'agissait sans aucun doute d'une sépulture indienne rapportée... Près de la surface d'origine, à 3 mètres ou 3 mètres cinquante du centre, sur le côté le plus bas, étendu de tout son long sur le dos, gisait l'un des plus grands squelettes jamais découverts par les agents du Bureau, mesurant entre deux mètres dix et deux mètres cinquante. Nettement reconnaissable, il s'effrita pourtant immédiatement après avoir été exhumé de la terre dure dans laquelle il était enchâssé... (12' rapport annuel du Bureau d'ethnologie au Secrétaire de l'Institution smithsonienne, 1890-1891, 1894.)
En se qui concerne le problème des sépultures indiennes "rapportées", ces hommes se demandaient combien de temps avait pu s'écouler entre les sépultures d'origine et les suivantes. Tandis que ses agents découvraient les preuves matérielles de l'existence d'hommes puissants à la stature imposante, Thomas soutenait que tous ces restes de squelettes appartenaient aux ancêtres directs des populations actuelles. N'était-il pas plausible d'envisager l'existence d'une famille étendue ou d'un groupe hiérarchique d'individus très grands ayant cotoyé ce peuple ? Etaient-ils assez sélectifs dans leurs associations sexuelles pour apparaitre, globalement, comme une race avec ses propres particularités et caractéristiques physiques ? Les découvertes ne cadrant pas avec les directives établies par son supérieur étaient brièvement consignées puis oubliées par Thomas - héritage qui est le nôtre aujourd'hui.
Un vieux tertre indien a été ouvert dans la ferme d'Harrison Robinson, à six kilomètres à l'est de Jackson, dans l'Ohio, et deux squelettes d'une taille extraordinaire ainsi qu'une grande quantité de bibelots en ont été exhumés. Il y a quelques années, un groupe de chasseurs de reliques, censés avoir envoyés pour le compte de l'Association d'archéologie, se sont rendus à la ferme de Robinson, et au bout de quelques jours de recherches, ont exhumé une vaste collection de hachettes en pierre, perles et bracelets, lesquels furent empaquetés et expédiés vers un institut oriental, et jusqu'à cette récente découverte accidentelle, on supposait qu'il n'y avait plus rien à exhumer. Nombreux sont ceux qui croient qu'il reste d'autres reliques à découvrir et une investigation approfondie est en cours de préparation. (The Adair County News, Kentucky, 5 janvier 1897.)
Qu'est-il advenu de toutes ces preuves ? Maintes et maintes fois, on n'a retrouvé qu'un ou deux grands squelettes parmi ceux de taille normale. La piste de l'existence de grands chefs dirigeants et de leurs épouses n'a pas été du tout exploitée, comme le montrent clairement ces exemples.
L'autre, situé sur la pointe d'un promontoire stratégique, également de forme conique, avait un diamètre de six mètres et une hauteur de deux mètres cinquante environ. La couche extérieure, de soixante centimètres d'épaisseur, se composait de terre sablonneuse renfermant des squelettes partiellement désintégrés, probablement des restes d'Indiens enterrés dans des sépultures rapportées. Le sol de la portion principale de ce tertre était constitué de sable jaunâtre très fin qui pouvait être ramassé à la pelle comme des cendres et renfermait, jusqu'à une profondeur de 60 à 120 centimètres, autant de squelettes humains qu'il pouvait en contenir, disposés sur deux voire trois étages. Parmi ceux-ci figuraient un certain nombre d'ossements, non pas assemblés pour former un squelette mais mélangés dans la plus grande confusion et probablement issus d'échafaudages ou d'autres sites. Tous ces squelettes, sauf un qui mesurait plus de deux mètres dix, semblaient de taille moyenne et la plupart étaient en grande partie désintégrés... (12' rapport annuel du Bureau d'ethnologie au Secrétaire de l'Institution smithsonienne, 1890-1891, 1894, explorations du comté de Roane, Tennessee, comté de Pike, Illinois.)
Le n°11 a une base de 10 à 12 mètres pour une hauteur d'un mètre vingt. Au centre, à 90 centimètres sous la surface, se trouvait un caveau de deux mètres cinquante de long et de 90 centimètres de large. Au fond, parmi les fragments délabrés de couvertures d'écorces, gisait un squelette mesurant bien deux mètres dix, étendu de tout son long sur le dos, la tête tournée vers l'ouest. Disposés en cercle au dessus des hanches se trouvaient 52 disques de coquillages perforés d'environ 2,5 cm de diamètre et de 3 mm d'épaisseur. (12' rapport annuel du Bureau d'ethnologie au Secrétaire de l'Institution smithsonienne, 1890-1891, 1894, explorations du comté de Roane, Tennessee, comté de Kanawha, Virginie occidentale.)
Le plus gros des tertres, celui de Great Smith, révéla au moins deux grands squelettes mais à différents stades de sa démolition par les agents de Thomas. D'une hauteur de 10 mètres et d'un diamètre de 50 mètres, il avait été construit au moins en deux temps, selon le rapport. Le plus grand des deux squelettes était celui d'un homme qui de son vivant devait mesurer pas loin de deux mètres cinquante.
À quatre mètres de profondeur, on découvrit un squelette humain assez grand, positionné partiellement à la verticale, adossé à un mur d'argile ferme... Tous ses os étaient en très mauvais état, à l'exception de ceux du poignet gauche, préservés par deux lourds bracelets en cuivre...
À cinq mètres cinquante du sommet, on découvrit, dans les restes d'un cercueil en écorce, un squelette de deux mètres trente de long et cinquante centimètres de large. Il reposait au fond du caveau, allongé horizontalement sur le dos, la tête tournée vers l'est, les bras le long du corps... Chaque poignet portait six lourds bracelets en cuivre... Sur la poitrine se trouvait un gorgerin en cuivre... longueur : 9 cm, largeur maximale: 9 cm... (12' rapport annuel du Bureau d'ethnologie au Secrétaire de l'Institution smithsonienne, 1890-1891, 1894, explorations du comté de Roane, Tennessee, comté de Kanawha, Virginie occidentale.)
La pression du calendrier ne favorisait sûrement pas l'étude sérieuse de l'existence possible d'une ancienne lignée de chefs de grande taille. La stature gigantesque en elle-même n'est jamais apparue comme révélatrice d'un plus grand mystère et les preuves de l'existence d'individus de grande taille solidement charpentés se sont évanouies - assez souvent d'ailleurs dans le charnier temporaire smithsonien de la collection d'objets précolombiens.
Quatre-vingt dix centimètres plus bas... le squelette d'un homme de grande taille, solidement charpenté, était étendu de tout son long sur le dos, la tête tournée vers l'est... Le crâne était presque entièrement préservé. Dessous on a découvert 13 galets de quartz vermiculés. Le fémur mesurait près de 50 centimètres... (12' rapport annuel du Bureau d'ethnologie au Secrétaire de l'Institution smithsonienne, 1890-1891, 1894, Union County, Mississipi.)
Un fémur (os de la cuisse) de plus de quarante-cinq centimètres était le signe d'un individu de très grande taille - mesurant facilement plus de deux mètres dix. On a toutefois découvert des fémurs de plus de cinquante centimètres.
Bien qu'apparaissant rétrospectivement parfaite, la méthodologie de Thomas ne valait guère mieux que la dissolution des lieux de sépulture sacrés approuvée par le gouvernement. Il a démantelé les sanctuaires et les charniers avec la ferveur d'un homme dont la priorité était d'impressionner son employeur. Pendant les sept années qui suivirent, de la Floride au Nebraska, dans 23 états ainsi que dans la région canadienne du Manitoba, Thomas et ses agents se sont affairés comme si leur temps était compté.
Il y a plusieurs années de cela, un tertre indien fut exploré près de Cartersville, en Géorgie, par un comité de scientifiques de l'Institution smithsonienne. Après avoir enlevé une bonne quantité de saletés, les scientifiques découvrirent une couche de dalles, qui avaient de toute évidence été disposées à la main, indiquant que les hommes ayant exploité la pierre connaissaient leur métier. Ces pierres ont été enlevées et dessous, dans un caveau, on a découvert le squelette d'un géant mesurant deux mètres dix-huit. Il avait des cheveux épais et noir de jais longs jusqu'à la taille et le front orné d'une couronne en cuivre. Le squelette était remarquablement bien conservé et fut extrait du caveau intact. À proximité, on découvrit le corps de plusieurs enfants de différentes tailles. Leurs restes étaient recouverts de perles fabriquées à partir d'ossements.
Une fois les perles retirées, il apparut que les corps étaient enchâssés dans un lacis de paille ou de roseaux sous lequel il y avait une couverture en peau d'animal. Ces corps, préparés un peu à la manière des momies, apporteront sûrement un éclairage nouveau sur l'histoire des peuples ayant érigé ces tertres. Sur les pierres recouvrant le caveau étaient sculptées des inscriptions qui, si on parvient à les déchiffrer, lèveront probablement le voile sur le mystère qui a enveloppé l'histoire de la race des géants ayant indubitablement peuplé le continent à une certaine époque. (Georgia's Landmarks, Memorials, and Legends, de Lucian Lamar Knight, 1868-1933, Byrd Printing, Atlanta, 1913-14)
Cette sépulture particulière aurait-elle pu être celle d'un autre individu de sang royal ? Dans ces intrusions de plus en plus au cour de la sainteté inhérente aux lieux de sépulture des indigènes, l'holocauste se révéla dans toute son horreur sous l'action bureaucratique de l'ancien major de l'Union Powell. Cet homme, qui avait vécu parmi les Indiens dans sa jeunesse, fut insensible au caractère sacré de leurs cimetières. Mais plus tard d'autres causèrent également du tort, tout cela au nom du recueil d'informations. La préhistoire de l'est de l'Amérique du Nord n'est pas celle que nous ont demandé d'accepter Cyrus Thomas et les autorités ultérieures qui ont basé une grande partie de leurs travaux sur les siens, et il est bon d'en rappeler la raison : un grand nombre sinon la plupart des anciens tertres et lieux de sépulture souterrains ont été très rapidement détruits, bien avant qu'un effort scientifique ciblé n'entre en scène.
Outre l'indifférence dans les documents d'archives des colons, l'autre partie du problème vient du mausolée labyrinthique que représente la collection smithsonienne d'ossements et d'objets d'art. En somme, aujourd'hui, nous ne pouvons pas avoir une véritable connaissance de la plus ancienne lignée. Les premiers colons ont noté qu'il était possible que les géants d'antan aient transmis leur grande taille aux indigènes des générations suivantes car, parmi leurs descendants, il y avait des individus dont la taille et la carrure dépassaient nos notions actuelles des caractéristiques physiques des Amérindiens.
CE QUE RÉVÈLENT LES OSSEMENTS
Il est difficile de ne pas envisager la possibilité de l'existence d'une lignée d'élite faite d'hommes et de femmes de grande taille ayant perpétué leur propre héritage génétique. Ces gens ont vécu, travaillé et se sont reproduits entre eux. Leurs mariages ont-ils été arrangés pour assurer la continuité de la grande stature à des rôles de commandement et de protection ? Dans son classique Red Earth, White Lies, Vine Deloria affirme : "À la lumière de mes discussions avec les ainés de plusieurs tribus, je pense que les Indiens décrivaient et décrivent encore des individus d'une taille supérieure à la moyenne. En fait, certains ainés disaient systématiquement que les Indiens eux-mêmes étaient bien plus grands et imposants".
On a soulevé la question de savoir s'il y avait des individus à la stature gigantesque parmi les Amérindiens à l'époque historique. En lisant History of Monroe County, Ohio d'Harderst, nous avons découvert ceci : Il m'a ensuite parlé de l'assassinat d'un Indien de forte corpulence à Buckchitawa, à peu près à l'époque de la colonisation de Marietta. Les Indiens détenaient un prisonnier blanc qu'ils forçaient à attirer les bateaux vers le rivage. Un petit bateau descendait la rivière, avec des Blancs à son bord, lorsque ce prisonnier fut envoyé sur la rive pour dire aux passagers qu'ils avait échappé à ses geôliers et leur demander de venir le récupérer sur le rivage. Les Indiens étaient cachés mais l'Indien de forte corpulence sortit la tête de derrière un gros arbre et fut transpercé par la balle du fusil du timonier. Les lndiens s'écrièrent. "Wetzel, Wetze" et s'enfuirent. Ce fut la dernière vision du prisonnier. Les Indiens revinrent le lendemain pour enterrer leur ami qui, a-t-il dit, mesurait 50 centimètres de plus que lui - et lui-même était déjà grand.
Pendant que l'évèque de Chester creusait une cave pour Asahel Booth, à Clarington, il y a de nombreuses années de cela, il tomba sur un squelette, dont les ossements furent minutieusement exhumés par le Dr. Richard Kirkpatrick, lequel indiqua que de son vivant l'individu devait mesurer deux mètres cinquante-cinq. Il s'agissait probablement des ossements de ce fameux lndien dont m'avait parlé l'Indien de Jackson.
Ou encore ceci : On a découvert une grande quantité d'ossements humains dans une fissure de calcaire près du phare des garde-côtes américains. Une tombe rudimentaire faite de blocs de pierre noire, d'une formation inconnue sur l'ile, a été découverte il y a de nombreuses années sous les racines d'une immense souche. Huit squelettes furent trouvés, dont un mesurant plus de deux mètres dix. (Sketches ans Stories of the Lake Erie Islands, de Teresa Thomdale, Sandusky, 1898)
Certains des côlons et de leurs descendants avaient peut-être vu clair mais les représentants de l'Institution smithsonienne et autres institutions agréées, malgré leurs bonnes intentions, n'ont pas fait preuve dans leur analyse de la minutie nécessaire impliquant un champ de vision élargi. Nous avons eu le sentiment incontestable dès le début de ces recherches que l'Institution smithsonienne bénéficiait de lois mises en place il y a bien plus de cent ans. Elle est pratiquement exemptée du NAGPRA (loi sur le rapatriement et la protection des sépultures des Amérindiens), parce qu'il faut (disent-ils) finir d'analyser bien trop de données avant d'être prêt à effectuer un rapatriement.
Dissimuler des preuves contredisant la théorie officielle fait partie des manipulations scientifiques courantes. Depuis des années, l'Institution smithsonienne est accusée de cacher dans des chambres fortes les choses qui ne lui plaisent pas. En 1968, deux crânes de type néanderthalien au front bas et aux arcades sourcilières prononcées ont été découverts dans le Minnesota. En ce qui concerne la datation, les scientifiques de l'Université du Minnesota ont montré de la réticence à détruire une partie de ces pièces, alors que le test au carbone 14 nécessite seulement de brûler un gramme d'os. Les ossements ont été envoyés à l'Institution smithsonienne. Plus tard, le Dr. Lawrence Angel, conservateur d'anthropologie physique au sein de l'institution, a dit n'avoir aucune trace de ces crânes, bien qu'il fût certain qu'ils n'étaient pas perdus. Nous sommes en droit de nous demander si certains scientifiques professionnels ne pourraient pas trouver embarrassant que ces ossernents remontent à une date vraiment ancienne. (American Indian Myths and Mysteries, de Vincent H. Gaddis, 1977)
Pourquoi embarrassant ? Parce qu'aucun véritable reste néanderthalien n'a jamais été reconnu par des autorités fédérales comme provenant du continent nord-américain, sans parler des Amériques en général. Existe-t-il encore aujourd'hui un conflit entre la théorie établie et les découvertes matérielles ? Le fantôme de Powell hante-t-il encore les salles du Musée ?
Mais quelle est donc la politique smithsonienne ? L'institution a-t-elle volontairement dissimulé des informations ? L'existence d'une race de guerriers et de chefs géants constitue-t-elle une menace pour la doctrine interne, fermée, de l'archéologie américaine semble avoir oublié qu'une race d'hommes et de femmes d'une taille inhabituellement grande et d'une stature imposante a vécu sur une zone étendue d'Amérique du Nord.
Il y a d'autres exemples. Des noms célèbres tels que l'Association Gungywamp du Connecticut, Ed Conrad et d'autres ont des histoires étranges à raconter sur l'inaptitude ou les simples préjugés dont firent preuve les Smithsoniens à l'égard de leurs découvertes. Dans ces exemples, se dessine de plus en plus l'hypothèse d'une réelle dissimulation.
Une autre supercherie grotesque vient de la collection du Musée de médecine de l'armée. Selon l'émission spéciale d'ABC TV News Skeletons in the Closet (Des squelettes dans le placard), le gouvernement américain se serait pris d'un véritable intérêt pour les squelettes d'Indiens. En 1868, après la Guerre dc sécession, le Ministre de la Santé demanda à l'armée de recueillir les crânes, les ustensiles et les armes des Amérindiens dans la mesure du possible. Selon ce rapport, ces pièces devaient être envoyées à Washington, DC, dans le cadre d'un programme d'étude des effets des balles modernes et autres armes sur le corps hurnain. Ces restes, dont le nombre est estimé à 4000, ont pour la plupart étaient collectés sur les champs de bataille et lieux de sépulture. Ce qui a été laissé de côté a fini dans la collection smithsonienne, estimée à 18.000 pièces, et cela par le biais du Musée de médecine de l'armée.
Les objets recueillis ici, qui n'ont pas été donnés ou échangés, ont été achetés pour être mis à la disposition du musée sur ordre du Ministre de la Santé... Il y a le squelette d'un géant qui, de son vivant, mesurait un peu plus de deux mètres dix et qui, préparé par Auzoux et assemblé selon la méthode de Blanchêne, était, si je peux me permettre d'utiliser ce terme, une vraie beauté. Aussi blanc et propre que de la neige fraiche, le squelette maintenu par des joints et vis en laiton éclatants d'un fini et d'un style dernier cri... (Louis Bagger, dans Appleton's Journal : A Magazine Of General Literature, vol.9, numéro 206, 1873)
Aujourd'hui, toutefois, les ossements ne sont plus une aussi bonne source d'informations qu'ils étaient supposés l'être autrefois, et ce pour plusieurs bonnes raisons. Principalement formé de calcium minéral, un os se compose pourtant aussi de molécules organiques. Suivant l'humidité et la température, il s'altère, se décompose avec le temps et revient à l'état de terre au bout de quelques siècles.
Les preuves apportées par les ossements ont entrainé une emphase excessive sur certaines périodes de la préhistoire, comme ce fut le cas dans cette région avec les peuples Hopewell et Fort Ancient (du Mississipi). Ainsi, une grande partie des ossements des Archaïques et des premiers Adena découverts étaient à un stade de décomposition très avancé. En raison d'un manque de squelettes, d'autres périodes plus antiques n'ont pas bénéficié de la même reconnaissance - sauf de la part des meilleurs érudits influant sur la vision du monde antique des amateurs d'histoire. Ironiquement, l'holocauste des géants, bien qu'émoussant notre perception du passé, pourrait bien servir de leçon pour l'avenir.
À propos de l'auteur : Ross Hamilton est un auteur et chercheur spécialisé dans les sites anciens, qui vit à Cincinnati, dans l'Ohio. Philosophe initié, il a des connaissances en science générale ainsi qu'en science spirituelle.
Ross Hamilton © 2001 - NEXUS > Octobre > 2003 |
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