Les Premiers Forgerons

Le Fer des Premiers Forgerons venait des Météorites

P.K. - SCIENCES ET AVENIR N°850 > Décembre > 2017

Les Forges Préhistoriques d'Océanie

Les tumulus, funéraires ou religieux, sont une constante universelle dans les cultures archaïques, au point qu'on a pu prétendre que les pyramides n'étaient que leur évolution naturelle. Mais en Nouvelle Calédonie, l'intérieur de certains tumulus intrigue. Les plus hauts contiennent de véritables colonnes cylindriques verticales remplies d'un conglomérat mystérieux. Une sorte de composite préhistorique agrégeant une chaux provenant de coquillages brûlés, avec une espèce de ciment naturel à base de corail en poudre. Parfois on y trouve des os à côté. La répétition de ces structures très érodées obéit à une finalité et une logique qui nous échappent.

DES EXPLICATIONS OFFICIELLES AHURISSANTES

Des "chercheurs" qui ne veulent pas y voir la trace de la main de l'homme, expliquent benoîtement que ces monticules auraient été construits pour incuber leurs oufs (!) par d'énormes oiseaux, aujourd'hui disparus et dont aucun fossile n'a été retrouvé. Une analyse du carbone 14 de ces soi-disant nids a donné des dates tournant autour de 10 à 11 mille ans avant notre ère, soit 12 à 13 mille ans en arrière. Après, on ne trouve plus aucune trace d'occupation humaine pendant sept à huit mille ans, jusqu'à l'apparition des poteries lapita, attribuées aux Austronésiens, preuve "évidente" selon l'Université qu'il n'y avait personne d'autre avant. Ces tumulus n'étaient pas habitables et ne servaient apparemment à rien. On n'a trouvé ni tombes, ni artéfact, ni restes de temples alentour. Les mesures d'orientation solaire ou stellaire n'ont rien donné de significatif. Alors, serait-ce des allégories représentant des volcans avec leurs cheminées figurées par ces colonnes ? Ou une fabrique de matériaux de construction ? L'abondance de plusieurs sortes de calcium transformables plaide en ce sens. Ou des éléments d'un ensemble à vocation artisanale ? Par exemple de très anciennes forges ?

L'omniprésence du minerai de fer pourrait le laisser croire. Et les colonnes cylindriques verticales, bouchées pour une raison qui nous échappe, pourraient être les ultimes témoignages de fours primitifs. Mais, nous dit-on, ces gens là (lesquels ?) ignoraient les métaux. En effet, on n'a rien retrouvé sur place. Mais bien peu d'objets façonnés en fer résistent à la corrosion de plusieurs milliers d'années.
Et là, on est obligé de faire état d'une découverte troublante qui aurait dû révolutionner tout ce que l'on enseigne à propos des civilisations du Pacifique.

UN SACRÉ CLOU

À Nan Madol, la mystérieuse cité mégalithique construite sur 92 îlots artificiels, dans l'archipel des Carolines à des milliers de kilomètres au Nord-Ouest de la Nouvelle Calédonie, l'ethnologue William Buchner a découvert dans des pierres d'angles des remparts, plusieurs évidements symétriques pouvant accueillir des tenons de renfort ou de structure.
Ces mortaises lisses à l'intérieur parfaitement cylindriques, creusées comme à la machine dans le basalte, ressemblent aux évidements qu'on a observés dans les portiques ruinés des cités englouties de Haijin et de Yonaguni. Mais à Nan Madol, dans une de ces mortaises, Buchner a extrait une ferrure métallique peu corrodée. Cet énorme "clou" qui ressemble plus ou moins à un coin de bûcheron, mesure environ 40 cm. Il est légèrement biseauté à une extrémité et un peu aplati à l'autre. Surtout, il semble avoir été coulé dans un fer inoxydable. Un matériau que nous ne savons usiner que depuis le XIX ème siècle. Qu'à cela ne tienne... Se contentant d'examiner sommairement cet objet, les savants le déclarèrent de notre époque ! Oublié par quelque visiteur distrait sans doute... Sans se demander par quel miracle, il s'insérait au dixième de millimètre près dans l'encoche qui, visiblement, lui avait été destinée. Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps, et on n'a retrouvé qu'un seul artefact de ce type à Nan Madol. Mais les légendes de Micronésie font état de combats contre les tyrans Saudeleurs, remportés par des gens de l'archipel grâce à des armes supérieures de nature magique appelées "les larmes des murs". Comme il est peu probable que les guerriers aient utilisé des poutres de basalte de plusieurs tonnes en guise de massues, on peut penser que ces grands clous pouvaient faire des poignards de première force contre les haches de pierre des envahisseurs.
Pourquoi ces armes n'ont-elles pas été conservées par la suite et ne sont-elles pas parvenues jusqu'à nous ? Plusieurs hypothèses sont envisageables : il est possible que ces artefacts jugés tabou une fois la paix revenue aient été enterrés quelque part. Il est loisible de penser que, conformément au rite de don aux dieux fréquent dans les cultures Océaniennes, ils aient été jetés dans l'océan en guise de remerciement pour la victoire au cours d'une cérémonie religieuse. Enfin, de façon plus triviale, il n'est pas impossible que les ferrures subsistantes aient été tout simplement pillées par les nombreux aventuriers qui se sont succédés dans les îles, sans grand contrôle au XIXè et pendant la première moitié du XXème siècle. On en est réduit aux conjectures... Mais, même si l'énigme de l'exemplaire unique n'est pas résolue, cela n'apporte aucune explication à cet anachronisme aberrant : comment les bâtisseurs d'une ville mégalithique pouvaient-ils avoir à leur disposition une espèce de fer inoxydable ? Les bâtisseurs de Nan Madol (ou leurs successeurs qui ont entretenu le site) connaissaient peut-être le secret qui empêche de rouiller la fameuse colonne de Delhi, constituée de fer pur, haute de 7 mètres et vieille d'au moins 16 siècles d'après les plus anciens récits qui l'évoquent. Toutes sortes de suppositions fantaisistes liées au climat ont été énoncées, jusqu'à ce que les plus récentes expertises nous apprennent que ce secret tenait à l'usage de phosphora catalytique lors de la fonte du métal. Tout simplement !

DES COUTEAUX TOMBÉS DU CIEL ?

Dans la recherche d'artefacts métalliques chez des "primitifs qui ne connaissaient pas les métaux" nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Ainsi, lorsque les navigateurs du 18 ème siècle, accompagnés de botanistes et de zoologues, prennent pied dans les îles et entreprennent des études systématiques des populations et leurs mours, ils notent aussi bien en Polynésie qu'en Mélanésie, que certains indigènes possèdent des couteaux de fer de forme étrange.
Ce fait est attribué à des chapardages ou des échanges avec des marins de passage... Mais cela ne fait que repousser la question de savoir comment les indigènes ont pu donner à leurs lames ces formes qui ne ressemblent pas du tout aux productions artisanales de l'Europe à l'époque !
La Pérouse mentionne encore ce fait lors du dernier message qu'il laisse aux Britanniques à Botanic Bay au début de 1788, en précisant que les insulaires doivent y appliquer dessus une graisse de leur composition car ces couteaux ne rouillent pas ! Problème certaines des îles explorées n'avaient jamais eu le moindre contact avec "la civilisation" : il ne peut donc s'agir d'objets laissés par des navigateurs.
Les autochtones accordent d'ailleurs une immense valeur à ce métal, rare pour eux, mais qu'ils ont l'air de bien connaître. Ils ont même un mot spécial pour le désigner se rapprochant du langage sacré des étoiles, ce qui a permis de supposer que ce fer était d'origine météoritique. Pourquoi pas ? On a bien l'exemple des Eskimos signalés par Peary, qui utilisaient des lames de fer extraites de la météorite d'Ahnighito au Groenland.
Après, dès que les colonisateurs s'installent, la vision change... Les lames utilisées par les insulaires Maoris sont "forcément" d'origine européenne, puisqu'on ne trouve de forges nulle part. Plus personne ne se pose de questions. Et le dossier est classé.

LES PREMIERS CALÉDONIENS

Dans l'état actuel de nos connaissances, il est permis de supposer que les premiers occupants de la Nouvelle Calédonie pourraient être des individus proches des Ainous, occupant alors le Japon, qui auraient débarqué il y a plus de dix mille ans. À l'époque, un pont de terre reliait la Corée au Sud du Japon et des archipels proches s'étiraient comme un collier d'îles jusqu'à la Nouvelle Guinée. De là, il était facile d'atteindre l'Australie puis la Nouvelle Calédonie en passant par les nombreuses grandes îles qui l'entouraient à l'Est et dont la bathymétrie révèle les traces.
Ces premiers occupants pourraient avoir été à l'origine des nombreux monuments mégalithiques aux origines mystérieuses et à la finalité difficile à interpréter. Entre autres, les énigmatiques "tas de fer" ces blocs de minerai ferrugineux empilés, plus rarement sculptés, qu'on trouve au sommet des monts Doré et Kaala. Mais aussi les tumulus de l'île des Pins, les menhirs de Kradji et les alignements de pierres dressées de Bonia. Sans oublier un nombre considérable de pétroglyphes découverts un peu partout sur la Grande Terre et qui ressemblent étonnamment à ceux reposant sous la mer à Yonaguni. Ou encore les mystérieux tumulus à colonne ferrique incorporée, datés de 12.000 ans.
Sur cette image de la muraille de Panope, ces silhouettes permettent de mieux se rendre compte du gigantisme de l'édifice que ces mystérieux habitants d'Océanie étaient en mesure de bâtir.
Certes, les néo-Mélanésiens ne sont pas restés inactifs. Mais ils sont arrivés il y a 3 ou 4000 ans, la datation des cendres est formelle. Avant, on ne trouve rien. Et tous les récits légendaires colportés par leur culture orale parlent d'une île inoccupée. Or la plupart des mégalithes et des glyphes que l'on a découverts sont très érodés. Et surtout indatables. Des gravures figuratives ou abstraites, intraduisibles, burinées dans la pierre évoquent bizarrement par leurs thèmes et leurs motifs, les dessins néolithiques des cultures celtes et tokhariennes. Bâtonnets associés à des triangles isocèles et spirales solaires en pointillés tout particulièrement. Certains ont été recouverts par l'iconographie canaque, sans pour autant que les toutes premières traces de gravure aient complètement disparu... Deux peuples au moins se sont succédés ici, avec entre eux un vide de vie de plusieurs millénaires.
Des lors, on ne peut s'empêcher de penser au cataclysme majeur survenu il y a environ 12.000 ans, anéantissant 80 % des espéces vivantes de notre planète, et que les paléontologues qualifient de "grande extinction de l'holocène".
L'hypothèse la plus plausible fait état d'un bombardement cosmique majeur survenu il y a onze ou douze mille ans. Les strates de cette époque, riches en iridium, témoignent. Il n'est pas irréaliste d'imaginer qu'une telle catastrophe a aussi fait disparaître les premiers essais de civilisations dont ceux qui existaient sur les rives et dans les archipels du Pacifique. Lesquels avaient, pour certains, probablement dépassé de loin le stade du chasseur-cueilleur néolithique.

Christian Navis : TOP SECRET N°26 > Août-Septembre > 2006
 
   

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