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Les Secrets du Serapeum de Sakkara |
Les Secrets d'outre-tombe du Serapeum de Sakkara (partie 2) |
 Lors de la première partie de ce dossier parue dans le précédent numéro de TOP SECRET, j'ai parlé de l'incroyable découverte de Mariette (1846-1930) le 1er novembre 1850, celle de l'entrée du Serapeum, ce lieu si mystérieux à Sakkara, sur le plateau de Giza, avec son réseau complexe de galeries souterraines littéralement constellées de sarcophages, dont les 24 énormes (chacun mesurant 4 mètres de long, sur 2m30 de large, 3m30 de haut et pesant plus de 80 tonnes), en granit, vides. Ces 24 sarcophages posent beaucoup de questions tant leur existence souligne un exploit technologique encore inexplicable de nos jours.
 J'ai parlé également du culte pratiqué autour de ce lieu pour le taureau Apis qui représentait selon les Anciens égyptiens, la forme dans laquelle choisissait de s'incarner la manifestation du dieu Ptah/Osiris, symbolisant la résurrection, le lien avec le ciel ; un moyen d'accéder à l'éternité. Avant de revenir sur le défi que représentent les sarcophages, je vais m'attarder sur plusieurs éléments essentiels qu'on omet généralement d'aborder lorsqu'on parle du serapeum...
Imhotep-Asclépios
 Vous vous rappelez la statue de Bès qu'Auguste Mariette avait trouvée au début de son exploration à la porte du serapeum ? Sachez que ce génie révéré pour ses oracles à Abydos était connu par ailleurs pour être oniromancien. C'est-à-dire qu'il suscitait des rêves que l'on interprétait ensuite. Les Égyptiens plaçaient souvent sa représentation dans la chambre à coucher. À l'époque, les rêves étaient considérés comme un moyen thérapeutique important. C'est un élément essentiel pour bien comprendre le sens du serapeum. Dans l'Antiquité les rêves étaient associés à la guérison et à la médecine. N'oubliez pas que nous sommes à Sakkara près de la pyramide du pharaon Djoser, construite par le légendaire Imhotep vers 2660 Avant J.C..
Imhotep dont le nom veux dire "Celui qui est venu en paix", était non seulement le premier ministre de Djoser, le grand architecte du royaume, le premier de toute l'Égypte pour beaucoup de spécialistes, Grand prêtre d'Héliopolis, Grand mage, chef de tous les prêtres de l'Egypte du nord, mais aussi un très grand médecin, sans doute également le premier, avec son école de médecine et son temple à côté du serapeum. Plus de 2200 ans avant la naissance d'Hippocrate en Grèce pourtant renommé comme le père de notre médecine, Imhotep lui, en Egypte, savait déjà diagnostiquer et soigner plus de 200 maladies, utilisait des termes de divisions anatomiques, pratiquait des actes de chirurgie. Nous en avons d'ailleurs traces dans le fameux papyrus dit d'Edwin Smith. Le grand égyptologue James Henry Breasted nous dit sur Imhotep : "En sagesse de prêtrise, en magie, en formulation de proverbes sages, en médecine, en architecture. La remarquable figure du règne de Djoser à laissé une telle réputation notable que son nom n'a jamais été oublié". Dans le canon de Turin, Imhotep est désigné comme "le fils de Ptah". Avec Amenhotep, il est le seul Égyptien mortel ou hybride qui parvint à récupérer la position plénière d'un dieu.
Très vite les Grecs installés en Egypte, assimilèrent Imhotep l'égyptien à leur Dieu Esculape : Asclépios le dieu de la médecine et appelèrent son école de médecine Asklépieion. Il est fort possible que les deux, Asclépios et Imhotep, soient une seule et même personne comme nous allons le voir... Mais d'abord qui était cet Asclépios ? Rien de moins que le fils d'Apollon -nous disent les anciens textes- et de la nymphe Arsinoé-Koronis (Notez au passage qu'on appelait la ville de Fayoum aux confins du plateau de Giza Arsinoé). Encore un demiDieu ? En tout cas on nous dit que son culte fut introduit à Rome (II existait déjà dans l'Île de Kos, depuis très longtemps) en 290 avant JC lors d'une épidémie de peste. On éleva son temple sur une Île du Tibre et plus tard on le confondit avec Sérapis. Vous avez bien lu, Sérapis. Donc peut-être que le culte de Sérapis est un culte déguisé, tardif à notre Imhotep-Asclépios ! Mais que diton d'autre au sujet d'Asclépios ? Qu'il fut élevé par le centaure Chiron (le dernier centaure sur Terre dans l'Antiquité disent les Grecs) (voilà un "animal" qui rentrerait bien dans nos grands sarcophages) dans une grotte souterraine et qui lui enseigna toute la médecine et plus encore... car Asclépios ne se contentait pas de guérir mais il ressuscitait les morts.
Le Dieu Zeus dans le haut du ciel inquiet du zèle d'Asclépios à immortaliser les terriens et ainsi déranger l'ordre naturel des choses, finit par le foudroyer... cela ne vous rappelle pas la vache qui reçoit un flash de tonnerre avant de concevoir le taureau Apis ? (TS N°36) Le fait est qu'on assimile souvent Ptah à Zeus et à la foudre. Asclépios apparaissait en songe aux prêtres et leur révélait ainsi les remèdes de leurs malades ou ceux-ci le recevaient en rêve et guérissaient. Il était représenté avec un bâton sur lequel s'enroulait un serpent, symbole de la médecine (à ne pas confondre avec le caducée de Mercure, lui avec deux serpents, symbolisant le commerce et la communication). Asclépios avait trois garçons et six filles dont Hygiène, Panacée, et Meditina. Meditina nous intéresse plus particulièrement ici, comme vous allez le voir un peu plus loin, car on la disait "Porteuse de serpents". Quand Zeus foudroya Asclépios il le transforma en la constellation du Serpentaire Ophiucus (le porteur de serpents)... curieux non ? C'était un enseignement des Anciens égyptiens que d'affirmer que les dieux à leur mort se transformaient en constellation ou étoile. Et comme vous allez voir le serpent joue un grand rôle dans le serapeum.
Il est important de souligner que notre Hippocrate (le père de notre médecine, celui sur lequel nos médecins. font leurs serments) est admis comme le descendant d'Asclépios par son côté paternel... Même si c'est à lui que l'on doit les mots chronique, endémique, épidémique, convalescence, paroxysme... etc, et bien que la médecine occidentale se réclame de lui, en réalité sa conception de la médecine était vraiment très différente de la nôtre. Le Dr Houdant nous dit par exemple que "le traitement Hippocratique est bien plutôt une méditation sur la mort". En fait, la médecine d'Hippocrate était la copie conforme de celle d'Asclépios et se pratiquait un peu partout dans des temples qui comportaient des points communs. Ils devaient comporter un temple-sanatorium en surface, des grottes souterraines et une source d'eau souterraine. C'est ce que nous avons aussi avec le serapeum de Saqqarah... Vous pouvez toujours voir le sanctuaire d'Asclépios aujourd'hui sur le flanc sud de l'acropole, sous le Parthénon à Athènes, avec sa grotte et sa source comme vous pouvez le voir sur la photo. Cette grotte a été depuis récupérée par les orthodoxes. Il est important que je vous explique comment Asclépios et son descendant Hippocrate procédaient avec leurs malades car c'est sans doute comme cela qu'Imhotep procédait également dans les parages du serapeum.
En dehors des traitements complexes de plantes, en dehors des réductions de fractures et de la chirurgie, voici en quoi consistait le cour de leur médecine : ils faisaient boire l'eau de la source souterraine et prendre des bains à leurs patients car pour eux il était indéniable que cette eau charriait les pouvoirs de guérison des esprits de la Terre. Ensuite ils ne soignaient que ceux qui avaient assez de courage et de détermination pour subir les traitements. Les patients devaient être en état de jeûne, faire de multiples ablutions dans l'enceinte sacrée de ce qu'on appelait l'Abaton, c'est-à-dire à la fois dans le temple, les cavernes et les souterrains en dessous, où nul autre n'était autorisé à entrer. Puis ils faisaient dormir les malades dans les dortoirs collectifs de l'Abaton pour qu'ils rêvent. Il y avait de véritables rituels d'incubation des rêves où la connaissance la plus profonde de la Terre mère était censée vous envoyer des rêves indicatifs sur les raisons de votre maladie et comment la soigner. Le lendemain on racontait son rêve aux prêtres qui ensuite vous prescrivaient un traitement. On disait aussi que la première image venant à l'esprit du dormeur devenait un esprit protecteur et ne le quittait plus. L'enseignement que l'on retirait de l'étude des rêves était très sophistiqué. On ne pratiquait pas une généralisation de l'interprétation des rêves, on considérait que pour une même personne l'interprétation d'un symbole rêvé donnait lieu à une interprétation différente selon la personne. Chaque personne était considérée comme ayant son propre langage onirique et tout un travail se faisait sur les images et émotions du patient.
Mais Asclépios ne travaillait pas tout seul avec les prêtres dè son culte, il était assisté par... devinez quoi ? Une horde de serpents. Des serpents non-venimeux grouillaient sur le sol des dortoirs. des malades pendant leur sommeil et étaient censés être les médiateurs d'Asclépios, des divinités, par rapport au malade. En raison de la mue de leurs peaux, les serpents étaient le symbole de la renaissance et de la résurrection. Au passage, je peux vous dire que le mot "Vie" en Chaldéen est le même que pour serpent, et en arabe c'est pareil à une lettre près. Chez les Anciens égyptiens, l'uraeus, le cobra divin sur la coiffe ou le front du pharaon représentait la force de vie avec toute sa puissance puisqu'il était sensé foudroyer tout ennemi, tout principe négatif d'involution. Ils ne confondaient d'ailleurs pas ce serpent éminemment positif avec l'autre, le serpent Apophis qui lui, apportait chaos et négativité. Donc en règle général, le serpent avait la réputation d'être "vivifiant" et d'apporter la jeunesse éternelle, l'immortalité.
 Pourquoi ? À part la mue de leurs peaux, c'était parce qu'Asclépios avait la réputation de savoir doser poison et contre-poison à volonté, dont le venin de serpents, au point d'arriver à faire revivre les morts... Il était connu dans l'Antiquité pour être un Maître de résurrection grâce à ses serpents. On comprend alors mieux pourquoi lorsqu'il fut transformé en constellation, ce fut celle d'Ophiucus, le porteur de serpents. On comprend mieux aussi pourquoi le symbole de la médecine est ce bâton avec ce gros serpent. Or dans le petit musée Imhotep qui vient d'ouvrir à côté du serapeum et qui montre des objets et statues venant du serapeum et alentours que découvre-t-on ? Des serpents sous toutes les formes. Les pieds d'une statue d'Imhotep recouvrant de magnifiques serpents peints, des cobras sculptés qui couvraient le mur d'enceinte de la pyramide de Djoser, des frises de serpents en bas-reliefs retrouvés au-dessus du serapeum etc... des serpents partout.
Et quelle était la généalogie d'Imhotep ? Sa mère Kheredu-ankh était une mortelle élevée au rang de semi divine, (comme la mère d'Asclépios) car elle clamait que son père était le dieu Banebdjedet, un dieu bélier de la fécondité que plus tard les Grecs nommèrent Pan... Ce bélier très curieux avait 4 têtes, deux tournées vers l'arrière, deux tournées vers l'avant. On disait qu'en son sein était incorporé l'essence du monde dans quatre formes représentant les quatre âmes esprits (ba) des quatre dirigeants du monde Ra-ShuGeb-Osiris (peut-être à une époque où ces 4 divinités s'incarnaient ensemble dans un bélier ?) En tout cas à Edfu, Banebdjedet était célébré comme un des Grands Ancêtres. Et à Mendès (Tell el ruba) on a retrouvé des sarcophages (de taille normale) avec des béliers sacrés momifiés. Sa femme elle était la déesse poisson HetMerit en sachant que le poisson en Ancienne Egypte représente la transformation des divinités... ne trouvez-vous pas que tout cela parle beaucoup de métamorphoses, de transformations, de dieux émanant différentes fréquences et manifestations ? Bref, beaucoup de similarité avec Asclépios. N'oublions pas que les anciens Grecs se disputaient déjà au sujet d'Asclépios en disant qu'il était beaucoup plus ancien que la datation officielle voulait bien le dire (déjà à l'époque). Des linguistes avancent la thèse selon laquelle le véritable sens du nom Asclépios serait étymologiquement "le héros du tertre". Or, toute l'histoire sacrée de l'Egypte est basée sur un tertre primitif élevé au-dessus des eaux...
Finalement, Asclépios et Imhotep ne seraient-ils pas la même personne ? Ne se ressemblent-ils pas de par leurs origines à moitié divines, leurs conception de la médecine et le pouvoir presque miraculeux qu'ils avaient sur la santé, la transformation voire la résurrection ? Nous avons dans les deux cas l'utilisation de templesanatorium (À Sakkarah les archéologues savent qu'il y en avait un à côté du serapeum comme pour celui d'Alexandrie), d'un réseau souterrain, le tout lié aux serpents. Comme le dit l'historien égyptien Ahmed Osman le serapeum était entretenu et servi par des sortes de moines volontaires qui veillaient à l'intérieur sur les malades. "Les suivants du culte de Serapis étaient censés obtenir le droit à la vie éternelle sans le besoin de la momification s'il portait un culte à la divinité et passaient par un rituel d'initiation incluant un baptême avec de l'eau". N'est-ce pas cette immortalité qu'on est censé obtenir dans le catholicisme grâce au baptême ?
 D'autre part, nous avons un culte des métamorphoses. Celui du taureau sacré Apis par Ptah/Zeus/Jupiter chez les Anciens égyptiens, grecs et romains. Il y a toute une littérature ancienne sur les nombreuses transformations de Zeus/Jupiter en taureau. Toute l'histoire de IO (son autre nom est Europe) par exemple transformée elle, en vache par Zeus, puis arrivée en Egypte recouvrant sa forme humaine donnant naissance à Apis qui propagea le culte d'Isis, fonda Memphis et fut adoré comme un dieu pharaon comme je vous l'ai dit dans la première partie de cet article. Et IO correspondrait à la déesse Hathor ce qui serait très cohérent... D'autre part beaucoup d'égyptologues assimilent Imhotep à Thot-Tehuti. Et le culte à Thot se traduisait par un culte à l'ibis sa forme préférée de transformation. On retrouve des catacombes remplies de cet oiseau momifié à côté du serapeum de Sakkara...
Le prince Khaemweset
Il est temps que je vous parle d'un des plus grand mage de toute l'Égypte. Plus d'un millier d'années après sa mort, il était encore considéré comme un héros par les Grecs et les Égyptiens. Il s'agit du prince Khaemweset (1290-1224 Avt J.C.), fils du pharaon Ramsès II. Pourquoi ce prince fut-il sa vie durant un passionné du serapeum ? Au point que lorsque Mariette dut utiliser des explosifs pour traverser un gros rocher obstruant la première galerie du serapeum, dans les éboulis, il trouva une momie avec un masque d'or aux traits humains et en déduisit que cela ne pouvait être que ce prince Khaemwaset.
  Certes il y avait son sceau partout sur les objets et bijoux accompagnant la momie. Cependant un doute important subsista. D'abord on pouvait être influencé à l'époque par les récits tardifs attribuant au prince le désir d'être enterré avec les taureaux. Puis des éléments ne "collaient" pas. Pour certains égyptologues cette momie pouvait très bien être celle d'un homme inconnu enseveli dans une crypte au-dessus de la voûte. La paroi de la crypte se serait écroulée sous l'effet de la déflagration. Pour d'autres, beaucoup mieux informés à mon avis, cette momie, même si elle avait une forme anthropomorphe et un masque mortuaire en or aux traits humains, renfermaient en fait des restes de taureau à qui on avait donné forme humaine... Avec des bijoux et des amulettes au nom de Khaemwaset. Pourquoi le doute subsiste ? Et bien tout simplement parce que la momie a disparue. Oui. Comme d'habitude les pièces de grande importance ne se retrouvent pas. C'est d'autant plus regrettable que les rapports détaillés de Mariette sur le serapeum ont eux aussi disparus, curieusement... Toujours est-il que ce Prince Khaemwaset, non seulement avait contribué à l'agrandissement du labyrinthe souterrain et s'était occupé de sept sépultures d'Apis dans le serapeum, mais il vouait une véritable vénération pour ce lieu.
 Alors pourquoi ? Pourquoi ce 4ème fils du pharaon Ramsès II a-t-il entrepris toute sa vie durant de rétablir les enseignements des Grands Ancêtres, les premiers venus sur la terre d'Égypte ? Le prince travaillait au rétablissement de la Tradition dans ce qu'elle avait de plus savante, de plus secrète, de plus magique. Pourquoi rapporte-t-on qu'il résidait pratiquement tout le temps à la fin de sa vie dans le serapeum souterrain ? Mais d'abord qui était-il ? Après une période d'honneurs militaire, on sait qu'il était présent à la fameuse bataille de Kadesh, il devint prêtre puis Gouverneur de Memphis et Grand Prêtre Sem du culte de Ptah à Memphis. Président de tous les artisans. On le nomme souvent le premier égyptologue de l'histoire car il accomplit des campagnes sans précédent de restauration d'anciens monuments de son pays, comme la pyramide d'Unas.
En fait une douzaine de pyramides et de grands monuments des dynasties précédentes. Sa passion pour le passé de son pays lui fait écrire sur une statue "Tellement j'aime l'Antiquité et la noblesse des premiers temps". Très grand érudit, il avait aussi une immense bibliothèque de documents sacrés et magiques qui faisait des jaloux dans le monde Antique. Il était le fondateur de la bibliothèque du Ramesseum à Thèbes Ouest qui ne renfermait que. des papyri magiques. On le dit aussi entre autres l'auteur du "Papyrus produisant Terreur et respect". mentionné sous Ramsès III. Cette attitude de rassemblement, de collecte des traces et du savoir du passé, de respect et de maintien de la Tradition marque à elle seule chez Khaemwaset une recherche permanente du principe caché de l'intelligence divine et des capacités humaines à la reconquérir. C'est une démarche correspondant à l'esprit du dieu Thot-Tehuti, dont d'ailleurs -je ne vous l'ai pas encore dit- beaucoup d'experts aujourd'hui osent penser qu'Imhotep pouvait être le descendant direct voire luimême... Bien plus tard les Grecs affirmèrent d'ailleurs que Khaemwaset avait détenu la fameuse table d'émeraude de Thot-TehutiHermes et ils le surnommaient toujours le "Roi des magiciens".
N'oublions pas qu'au 3ème siècle Clément d'Alexandrie considère l'Égypte comme la "Mère de tous les mages". Khaemwaset était connu pour travailler contre les magiciens nubiens pour empêcher toute mainmise étrangère sur l'Égypte. Il était un grand mage protecteur pour l'existence du pays et pharaon. Bref le prince était féru des arcanes les plus secrètes. Or qu'apprend-on ? Qu'une des mesures qui lui tint le plus à cour fut de restaurer de son vivant la pratique du festival Sed. Une grande fête rituelle qui à l'origine devait se faire tout les trente ans de règne du pharaon pour en quelque sorte renouveler son investiture. C'était la fête du Jubilé. Or le prince réintroduisit cette fête Sed au profit de son père Ramsès II qui la fit 14 fois pendant son règne. Pourquoi ? Et bien parce que le Sed pour les initiés était un grand rituel de rajeunissement, en vérité. On ne s'étonnera plus de l'incroyable longévité en pleine forme de son père Ramsès II (le pharaon qui vécu le plus longtemps). À l'origine de cette fête Sed, le pharaon devait courir nu en plein soleil et en état de jeûne, jusqu'au coucher du soleil disent certains, autour d'endroits symbolisant les différentes provinces de l'Égypte du sud et du nord. Si pharaon ne mourait pas d'épuisement, cela voulait dire que pharaon était renouvelé dans ses fonctions par l'approbation des dieux. Il s'en suivait toutes sortes de rites secrets à l'abri des yeux dans le Saint des Saints du temple dont des rituels vivifiants de rajeunissement.
On évoque parfois le fait que pharaon devait passer toute une nuit dans une peau de taureau.. S'il ne supportait pas la dure course physiquement, avait un malaise, on disait de lui qu'il était temps qu'il rejoigne son Ka, c'est à dire de passer à l'autre monde... Être Pharaon n'était pas une sinécure, comme vous voyez, car il portait la responsabilité de la force de cohésion du monde sur les épaules. En tout cas les premiers d'entre eux... Et ils devaient être absolument à la hauteur. Ils étaient porteurs du positif, de l'harmonie de la vie et devait vaincre en permanence les forces de chaos qui menaçaient l'évolution positive des événements, des choses, et des gens dans le pays. Donc le Prince Khaemwaset, grand expert des rituels du Sed, investi de pouvoirs et de savoir peu communs, passionné de médecine, rajeunissement, résurrection, passait le plus clair de son temps dans les couloirs du serapeum à l'instar d'un Imhotep ou d'un Asklépios. Pourquoi donc ? Sûrement pour quelque chose en rapport même avec ses recherches passionnées, ne croyez-vous pas ? En 1991 une équipe japonaise de l'université de Waseda découvrit au nord du serapeum une construction contenant 2500 objets portant le sceau de Khaemwaset...
 Conclusion
D'un côté nous avons des sépultures de taureaux Apis dans de petits sarcophages le plus souvent en bois qui ne prennent pas beaucoup de place puisque les taureaux sont momifiés en position de sphinx. Il nous en reste trois intacts de l'époque de Khaemwaset dont l'Apis XIV témoignant de la continuation de ce culte à l'incarnation du dieu Ptah dans un taureau. Ce culte dédié aux métamorphoses d'un dieu censé, pour les anciens égyptiens, se matérialiser sur Terre, dura donc très longtemps. Nous avons un lieu souterrain qui servait à soigner, à guérir voir à refaire vivre avec l'aide de serpents. Et enfin d'un autre côté nous avons les 24 immenses sarcophages de granit qui ne ressemblent en rien aux autres. En dehors de leusr tailles exceptionnelles ce sont des boîtes dont le couvercle seul pèse 27 tonnes et s'emboîte parfaitement. Un observateur attentif remarquera en outre des encoches dans les murs des niches étroites où sont logés ces sarcophages. Ces encoches permettaient aux couvercles d'être pivotés en travers, soit 4m30 de large, sur leur axe central et de rester en position sur les bords du sarcophage. Ceci indique une utilisation fréquente des sarcophages aussi bien ouverts que fermés. Que gardait-on à l'intérieur ? Y avait-il du liquide ? Les sarcophages servaient-ils aux métamorphoses des dieux, à leurs éventuels changements de fréquence, aux traitements médicaux avec les serpents, à des cures de rajeunissement ? Étaient-ils le réceptacle de géants ou servaient-ils à la résurrection des morts ? On nous dit qu'ils datent de la 18ème dynastie. Figurez-vous que cette datation se base uniquement sur des poteries de la 18ème dynastie retrouvées aux alentours.
De qui se moque-t-on ? À cette époque la taille de la pierre était en plein déclin en Égypte. Et vous avez ces boîtes de 80 tonnes qui ne se retrouvent nulle part ailleurs en Egypte ni dans le monde. Imaginez la précision technologique employée pour creuser à la perfection ces immenses boîtes de granit épaisses d'un seul tenant, avec des angles internes et externes parfaits, un parallélisme impeccable.
C'est tout simplement incroyable, inégalé à ce jour, cela représente une prouesse hors du commun. Comme le dit Christopher Dunn qui est allé faire des mesures en 1995 avec des instruments dûment calibrés, "Personne ne réalise de tels objets sans qu'il n'y ait une très haute raison à leur conception" et "les outils utilisés pour créer (ces objets) sont si précis qu'ils sont incapables de produire autre chose qu'une parfaite précision".
Nous sommes bien loin de l'ouvrier avec un marteau essayant de creuser la pierre, les surfaces de ces énormes boîtes sont parfaitement lisses avec des arêtes parfaites et précises, dans une matière d'un seul tenant et une épaisseur de granit invraisemblable. Pour beaucoup d'experts cette perfection est la preuve qu'une civilisation très avancée occupait l'Egypte il y a extrêmement longtemps. Ces boîtes sont totalement lisses et dépourvues de toute inscription, sauf deux partiellement. Mais quand on regarde une des deux boîtes inscrites, on voit un trait tremblant et très imprécis, des hiéroglyphes mal inscrits, avec le dessin très courant à l'époque tardive des fausses portes bien maladroit. Or de véritables inscriptions sur des sarcophages sont toujours d'une précision parfaite, les scribes et sculpteurs royaux avaient une maîtrise parfaite de l'écriture et des matières, même en bas-reliefs. Il n'aurait d'ailleurs pas été admis, ni toléré qu'une écriture soit imparfaite sur de tels objets.
Alors à quelle époque (peut-être assez récemment) ces écritures ont-elles été rajoutées ? A-t-on essayé de nous faire croire dans une malencontreuse tentative, et sans y réussir, que ces objets n'étaient pas si anciens ? Et pourquoi tenter de travestir l'éclatante vérité, à savoir que ces objets étaient conçus, mystérieusement lisses et sans aucune inscription ? Pourquoi désire-t-on les transformer en objets banals ? Alors que leurs dimensions parlent d'elles-mêmes ? Enfin, dernières questions, comment les anciens ont-ils pu transporter ces très lourds sarcophages jusque dans ces niches étroites et profondes ? À notre époque, comme je le précisais dans la première partie de ce dossier consacré au serapeum, on a bien essayé de transporter l'un d'eux jusqu'à la surface. Mais après quelques mètres, il a fallu y renoncer. Le sarcophage gît désormais abandonné dans un couloir... Alors... N'est-il pas raisonnable de penser que ces sarcophages étaient en fait déjà là bien avant Khaemwaset, comme des vestiges d'une technologie remarquable ? Ils étaient révérés pour l'utilisation incroyable qu'on en faisait dans un lointain passé. Utilisation dont quelques rares érudits, comme le prince Khaemwaset, gardaient encore jalousement le secret.
Antoine Gigal Pour contacter l'auteur : phyvortex@wanadoo.fr
RÉFÉRENCES
- Nicolas Grimal : "History of ancient Egypt",1988, Blackwell.
- M.W.Daly, C.Fetry : "The Cambridge history of Egypt" Canbridge university 1998.
- Max Muller : "Egyptian mythologie", Kesinger publishing 2004.
- Wallis Budge : "Gods of the Egyptians". Mariette, Maspero: "Le serapeum de Memphis".
Antoine Gigal - TOP SECRET N°37 > Juin-Juillet > 2008 |
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