Technologie plus Vieille que l'Humanité

Des Outils de Pierre plus Vieux que l'Humanité

Une équipe internationale a découvert au Kenya des pierres taillées qui précèdent d'un demi-million d'années les premiers fossiles du genre Homo.

Sur le site de Lomekwi 3 (photographie), dans la formation de Nachukui à l'ouest du lac Turkana, au Kenya, une équipe internationale a découvert plus d'une centaine d'objets en pierre façonnés à la main il y a quelque 3,3 millions d'années. "Le caractère technique de ces éclats et fragments d'éclats est clair, sans équivoque et répété, ce qui prouve qu'ils ont été débités intentionnellement à partir d'un nucléus (un bloc de pierre à débiter)", explique Sonia Harmand du CNRS, l'une des responsables de l'équipe. En particulier, les chercheurs relèvent que l'écoulement lent qui a déposé les alluvions entourant les pierres taillées n'a pu les transporter, et qu'elles semblent n'avoir plus bougé après leur production ; que les arêtes qu'elles portent ne ressemblent en rien à celles que l'on observe dans la nature ; qu'elles ne sont pas usées, ce qui serait le cas si elles avaient été produites naturellement ; enfin, un éclat provient de l'un des blocs, et l'on voit mal quel processus naturel aurait pu en être à l'origine. Cette découverte a amené l'équipe, composée de chercheurs français (du CNRS, de l'Inrap et de l'Université de Poitiers), américains et kényans à proposer l'existence du Lomekwien, une culture antérieure de 700.000 ans à la plus ancienne des industries lithiques connues : l'Oldowayen.
Tous les humains (les espèces du genre Homo) qui ont taillé la pierre au Paléolithique inférieur (la partie de l'histoire humaine vieille de plus de 300.000 ans) et après semblent avoir poursuivi au moins un objectif commun : obtenir le plus possible de tranchant afin de découper des végétaux, de la viande, etc. On a longtemps pensé que les artisans de l'Oldowayen ancien (entre 2,6 et 2 millions d'années) produisaient des outils en modifiant des galets (en les appointant par des frappes). Puis l'idée que ces galets aient pu être des nucléus, qui auraient servi à produire des éclats, s'est introduite dans la discussion scientifique. Les plus anciens fossiles humains connus datant d'environ deux millions d'années, on soupçonnait aussi que ces Oldowayens étaient des préhumains. Mais depuis la description en janvier dernier d'un fragment de mandibule - humaine selon toute vraisemblance - vieux de plus de 2,8 millions d'années, la situation s'est compliquée. Quoi qu'il en soit, les éclats produits par les artisans oldowayens sont plus fins que ceux des occupants de Lomekwi 3 (ci-dessus à droite), ce qui suggère qu'ils résultent d'une technique plus évoluée. En particulier, dans la taille des artisans lomekwiens, il semble que des « enclumes », c'est-à-dire de gros blocs à surfaces planes, aient joué un rôle central. En effet, selon l'équipe de Sonia Harmand, ces artisans avaient une compréhension de la mécanique de la fracturation d'une pierre et des possibilités techniques « clairement moins élaborées que celles mises en ouvre dans les plus anciens assemblages oldowayens, et ils n'utilisaient pas non plus de techniques de percussion à mains libres ». Les longues expériences de taille menées par les chercheurs ont en effet prouvé que, pour obtenir des éclats à partir de leurs nucléus volumineux, les tailleurs de Lomekwi 3 ont pu procéder soit en pratiquant des percussions sur enclume (technique nommée « percussion bipolaire sur enclume »), soit en choquant le nucléus contre un percuteur immobile (méthode de la « percussion sur percuteur passif »). La technique des artisans lomekwiens semble pour cette raison plus proche du martelage sur enclume pratiqué par les chimpanzés casseurs de noix que du débitage à deux mains libres (l'une pour tenir le nucléus, l'autre pour frapper) pratiqué par les tailleurs de pierre humains et, commence-t-on à penser, par les tailleurs de pierre oldowayens pendant tout le Paléolithique.
Bref, croit-on comprendre, l'art de débiter des éclats sur enclume serait une évolution lointaine de l'art simiesque de briser les noix ; une évolution technique, en libérant les mains, aurait favorisé le développement de leur habileté. Par une meilleure maîtrise des angles de percussion, elle aurait conduit à des résultats plus aboutis, notamment une plus grande longueur de tranchant et des éclats moins lourds. Et qui est le tailleur des outils de Lomekwi 3 ? Le candidat le plus plausible est l'« homme à la face plate du Kenya », c'est-à-dire Kenyanthropus platyops, un préhumain contemporain des australopithèques des Afars (Lucy). S'il en est ainsi, les débuts de l'industrie lithique sont antérieurs à l'apparition de l'humanité.
S. Harmand et al., Nature, vol. 521, pp. 310-315, 2015.

François Savatier - POUR LA SCIENCE N°453 > Juillet > 2015

L'Ancienneté de la Culture Humaine

Tout est relatif. La grotte de Blombos, en Afrique du Sud, est le théâtre de nombreuses découvertes spectaculaires dont la presse dite "sérieuse" comme le journal Le Monde par exemple s'est largement fait l'écho.

Il y eut d'abord cette pièce unique datée de 77.000 ans : cette pierre ocre pesant 39.2 g, et mesurant 5,36 cm de long, gravée sur une face, est l'ouvre artistique la plus ancienne jamais découverte de par le monde. Mais les archéologues ont découvert un vestige plus étonnant encore. Ainsi le journal Le Monde nous annonçait le 15 avril, la découverte dans la grotte de Blombos, du plus vieux bijou du monde ! Il s'agit d'un collier composé de 41 petits coquillages pas plus gros que des petites billes, daté de 75.000 ans. Comme des perles, les coquillages sont percés de petits trous qui portent la marque de l'usure. Quand on sait que jusqu'alors le plus vieil objet attestant la présence de civilisation remontait à -45.000 ans, on imagine le choc qu'a pu provoquer cette découverte dans le milieu scientifique.
Pour Christopher Henshilwood, le directeur des fouilles, ce collier "constitue une preuve absolue de ce qui est peut-être la plus ancienne façon de stocker des informations en dehors du cerveau humain". De fait ce collier démontre que l'évolution du comportement de l'homme anatomiquement moderne a débuté bien avant les -45.000 ans qui étaient admis jusqu'à présent. La rédaction de TOP SECRET ne peut que se réjouir de ce bond en avant considérable de la reconnaissance par les scientifiques de l'ancienneté de la culture humaine. Cette reconnaissance est un premier pas qui ouvre sur de vastes horizons potentiels : la reconnaissance de l'existence dans un lointain passé de civilisations développées dont on a retrouvé de nombreux indices et éléments de preuve. Certes, il faudra encore être patients, et nous regrettons que cette même communauté scientifique n'ait pas eu l'audace de traiter avec le même entrain d'autres découvertes plus révolutionnaires encore. N'est-il pas temps en effet d'informer le grand public des découvertes des mystérieuses pièces "nanotechnologiques" d'un âge estimé entre 20.000 et 300.000 années, découvertes dans la partie orientale des montagnes de l'Oural ? N'est-il pas temps de faire savoir qu'on a retrouvé, il y a longtemps déjà, toutes sortes d'objets métalliques, clous, vases, chaîne en or, encastrés dans des blocs de charbon datant de dizaines de millions d'années ? Ne faut-il pas clamer qu'on a découvert aussi une empreinte de chaussure fossile datant de 500 milions d'années. Évidemment, après une telle énumération, le collier de Blombos fait sourire... Quand pourrons-nous lire enfin dans les journaux des nouvelles comme celle-ci...

La technologie il y a 500.000 ans ! En 1961, aux U.S.A, trois chercheurs de minéraux ont mis à jour une petite géode incrustée de coquillages fossiles, au sommet d'une montagne de 1300 m, située près de la ville d'Olancha (Californie). Les géologues estiment son ancienneté entre 250.000 et 500.000 ans, mais même si la géode datait d'un siècle seulement, elle mériterait d'avoir sa place dans le Panthéon des grandes énigmes de l'humanité. En effet, en la sectionnant, les chercheurs ont eu la surprise de découvrir à l'intérieur un objet métallique brillant, assurément facturé, mesurant un peu moins de 2 cm de long pour une section de 2mm.
Il faut préciser que 5 ans après l'ouverture de la géode, le métal ne présentait toujours pas d'altération. L'objet qu'elle renfermait est composé d'une base hexagonale se terminant par une sorte de spirale ou de ressort. Il possède également un morceau de céramique de forme irrégulière et un reste de cuivre. La tige semble avoir été corrodée à l'extrémité. Et bien cette découverte inouïe, aux répercutions philosophiques et scientifiques énormes, n'a pas même fait l'objet d'un modeste entrefilet dans la presse. Il en va ainsi de toutes les découvertes "archéologiquement incorrectes". Le monde et la société dans laquelle nous vivons...tout cela est-il bien sérieux ? Je vous le demande...

TOP SECRET N°13 > Juin-Juillet > 2004
 
   

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