La plus Ancienne Carte du Ciel

Avec ses 1300 étoiles réparties en 257 constellations, le rouleau chinois du VIIè siècle de 2 m de long étudié par l'astrophysicien Jean-Marc Bonnet-Bidaud (CNRS), est la plus ancienne carte du ciel connue.

D'une précision exceptionnelle, le rouleau découvert dans les grottes de Dunhuang en Chine en 1907, n'aurait eu d'équivalent en Europe qu'au XVIè siècle !

Carte de la voute céleste datant de VIIIè siècle après J.-C. les constellations de la Grande Ourse, du Sagittaire et du Capricorne sont reconnaissables (->).

Il ne subsiste aucune trace matérielle des cartes du Grec Ptolémée (IIe siècle), ou du Chinois Chen Zuo (IIIè siècle) qu'évoquent certains textes.

SCIENCES ET AVENIR > Avril > 2010

Grottes de Mogao

Les grottes de Mogao (grottes d'une hauteur inégalée), ouvertes au public depuis 1980 (seules quarante grottes restent ouvertes au public, par roulement, dont dix en permanence), forment un système de 492 temples bouddhistes près de Dunhuang, dans la province de Gansu en Chine, en marge du désert de Gobi.

Ces temples ont été élaborés dans environ 800 grottes, creusées dans la paroi rocheuse. Les premières grottes n'étaient pas plus grandes que des cercueils. Des communautés monastiques commencèrent vite à percer des cavités plus grandes pour des actes de dévotion publique, et à orner les sanctuaires d'effigies de Bouddha. C'est de ces premières grottes que vient le nom de grottes des mille Bouddhas, ou grottes de Dunhuang. Certaines de ces grottes abritent des statues de Bouddha de très grande dimension. Les moines bouddhistes placèrent des dizaines de milliers de manuscrits et de peintures dans une petite salle attenante à l'une des grottes.

Ces grottes constituaient des lieux de culte d'une grande importance, sur la route de la soie. Leur réalisation s'est étalée sur une longue période allant du IVè au XIVè siècle, avec un point culminant sous la dynastie des Tang, entre le VIIè et le Xè siècle. C'est d'ailleurs de cette époque que datent les plus belles grottes.

Au cours de l'année 1900, une petite grotte murée fut découverte de façon accidentelle ; elle s'avéra contenir plusieurs dizaines de milliers de documents, de statuettes et d'objets divers, souvent vieux de plus de 1000 ans. Une grande partie de ces trésors culturels ont été achetés par les explorateurs occidentaux, en particulier Sir Aurel Stein et Paul Pelliot.
À lui seul, l'anglais emporta au total peut-être 20.000 documents et peintures, qui furent dispersés entre le British Museum, la British Library, la Library of Indian Affairs et le Musée national de New Delhi. Le Français a rapporté une collection estimée à environ 10.000 objets qui se trouve aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de France et au Musée Guimet. Il prit en particulier de nombreux documents non chinois, tels qu'une version nestorienne de l'Évangile selon Saint-Jean.
Photographie prise par Aurel Stein en 1907, montrant la grotte 16, et des rouleaux vraisemblablement tirés de la bibliothèque murée (grotte 17) (->).

La grotte 17 n'est autre en effet que la célèbre "bibliothèque murée" découverte par le taoïste Wáng Yuánlù, et dont les quelques 50.000 documents, manuscrits, peintures et objets bouddhistes furent vendus pour la plus grande part aux explorateurs occidentaux venus chasser le trésor à Dunhuang au début du XXè siècle. La quantité et la variété des textes qui se trouvaient là défie l'entendement : il s'y trouvait de l'ordre de 50.000 documents, peintures et objets bouddhistes, dont des manuscrits, écrits en chinois, en tibétain, en ouïghour, en sogdien, en sanscrit, ainsi qu'une version imprimée du Soutra du Diamant, datant de 868 (ce qui en fait un des plus anciens livres imprimés du monde, aujourd'hui au British Museum)... On dit que le prix payé par Pelliot s'éleva à 90 livres, et celui payé par Stein à 220 livres.

Le Sutra du Diamant, le plus ancien livre imprimé du monde (On y remarque une croix gammée sur le torse du Bouddha, à l'envers ? ->).

Le Sutra du diamant est l'un des grands textes du bouddhisme mahayana. C'est l'un des plus courts parmi les sutras Prajñaparamita. Il joue un rôle particulièrement important dans les courants méditatifs comme le chan (méditation silencieuse) et le zen (illumination intérieure) et serait selon la tradition le sutra préféré du maître chan Huineng.

Le titre complet sanscrit de l'ouvre est Vajracchedika-prajñaparamita Sutra. Chedika veut dire "ce qui coupe", vajra signifie à la fois "diamant" et "foudre", une force inouïe, irrésistible, capable de faire voler en éclats, de démolir, de pulvériser tout ce qui est sur son chemin, de même qu'en pratique, le diamant est capable de couper le verre ou la roche la plus dure mais aussi de briller comme l'eau pure ou l'éclair ; prajñaparamita est la "perfection de la sagesse" ou la "connaissance transcendante".
Le Sutra du diamant prend la forme d'un dialogue entre le Bouddha et son disciple Subhuti. Le thème central est la vacuité, l'absence de caractère fixe et inchangeant de toute chose, de tout état d'esprit, de toute pensée. En tant que matière précieuse, le diamant est recherché mais il représente ici ce qui empêche le sage de progresser et d'atteindre finalement l'éveil.

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